la classe entre en résistance

Blog réalisé dans le cadre du concours national de la résistance

S’engager : les débuts et les pionniers – Le temps de la décision (1940-1941)

Les élèves ont écrit dans cette rubrique les événements qui se sont déroulés à Conflans Sainte Honorine durant cette période.

En 1940, il n'y a pas encore d'acte de résistance face à l'occupant mais des décisions prises pour empêcher les troupes allemandes d'avancer sur Paris. Les élèves parlent de tracts...

En 1941, a lieu une première arrestation.

Journal d'Apoorvaa

19août

Le 19 août 1941

Cher journal,

Cela fait un peu plus d’un an que les Allemands ont envahi la France; tous mes amis ont choisi de se réfugier dans le sud de la France. Je leur envoie des lettres de temps en temps. Il s’est passé tellement de choses ces derniers mois ; j’ai entendu quelqu’un parler d’un attentat manqué contre les Allemands. Je crois qu’il a été organisé par un certain Marcel Paul en août 1941. Il me semble qu’à partir de juillet, il était investi dans l’organisation spéciale (OS). Il apprend là-bas le maniement des explosifs avec France Bloch-Sérazin. En mars 1941, Clément Désiré et Louis Desvignes ont été appréhendés  pour distribution de tracts et suspicion de propagande communiste. La propagande est aussi un acte de résistance.

Apoorvaa T

Journal de Léanne, Mars 1941

8mars

A Conflans-Ste-Honorine, le 8 Mars 1941

Léanne B.

Cet après-midi, alors que je me rendais à l'épicerie, mes tickets de rationnement à la main, j'ai entendu des rumeurs concernant l'ami de ma famille, Désiré Clément. Il aurait, d'après plusieurs personnes, été arrêté pour propagande communiste. Intriguée, et ne voulant pas trop y croire, je me suis rendue dans l'avenue Jacqueline, là où se trouve sa maison. Une fois là-bas, je n'ai plus entendu aucune rumeur. C'était le calme complet. On aurait dit que le quartier était en deuil, et c'est alors que j'ai compris que tout ce que j'avais entendu était vrai. M. Désiré Clément avait bien été emmené. La porte de sa maison était encore ouverte, et les photographies de sa chère ville de naissance, Sainte Mère l'Eglise, pendaient toujours dans le salon, orphelines. Je suis rentrée chez moi sonnée, et ai trouvé mes parents, complètement dévastés. Ils m'ont expliqué que Désiré avait été arrêté, jugé meneur lors des grèves de 1938, par la police. Ce qu'il avait fait était un acte de résistance, et c'est à partir de ce moment que j'ai compris que la Résistance, ça n'était pas forcément prendre les armes.

Journal d'Apoorvaa, septembre 1940

13septembre

 

 

Le 13 septembre 1940

Cher journal,

Je suis désolée, cela fait longtemps que je ne t’ai pas écrit. J’espère que tu ne m’en veux pas. Il y a trois mois les allemands nous ont réquisitionné des chevaux et de la nourriture. Pour résister à la pénurie, on a des cartes de rationnement avec lesquelles on peut acheter 50g de viande, 10g de beurre dans l’idéal à l’épicerie. Les tickets diffèrent selon l’âge de la personne. Certains achètent clandestinement des vivres mais ils sont hors de prix. Moi en tout cas je ne vais plus en cours à l'école Jules Ferry. Ceux qui sont dans les internats doivent faire des allers-retours bateau/château ou château/bateau. Enfin ils restent les enfants délaissés ,ils sont accueillis par les maquisards,ils ont de la chance.ils peuvent assister au réunions confidentiels;ce qui veut dire que eux aussi sont des résistants. Et à coté je suis là entrain d'écrire un journal. Ma vie n' a rien de passionnant comparé à eux.

Apoorvaa T

Journal d'Emma G

21juin

Le 21 juin 1940

 

 

Cher journal,

 

quelques jours ce sont passés depuis la dernière fois. J'ai fais la rencontre d'Alexis Piecq sur les quai de Seine, un jeune résistant charmant. C'était un très bon ami à mon frère, lui aussi résistant.

Après chaque journée de cours, je me précipite chez moi et je le vois assis à m'attendre à coté de mon frère. Ils m'ont appris quelques gestes de défense et comment me servir d'une arme. Pour m'entraîner, je pars avec eux dans la forêt chasser, où quelques allemand patrouillent. Ce qui est plutôt drôle, c'est qu'on  chasse près d'eux. Ils cherchaient d'où venaient les coups de feux. Leurs têtes partaient dans tous les sens. C'était vraiment très drôle. On ne s'en lasse pas !

 

 

journal d'Apoorvaa T, juin 1940

15juin

Le 15 juin 1940

Cher journal,

Aujourd’hui je t’écris pour te dire que cela fait déjà plus d’un mois que les Allemands ont envahi le nord de la France. Il y a une semaine ils ont bombardé des ponts et la ville de Conflans. Le pont-Eiffel qui était censé ralentir les troupes ennemies n’a pas résisté suite aux bombardements. Certains habitants ont migrés vers le sud que l’on appelle zone libre. D’autres comme Henri Spysschaert, le monteur-électricien à l'usine de Tréfilerie Lignes Télégraphiques et Téléphoniques et Gaston Le Cousin luttent clandestinement contre nos ennemis et le régime de Vichy en distribuant des tracts ou en se réunissant dans un endroit pour faire des sabotages qui se nomme « maquis ».Ils m’ont dit que je ne devais en aucun cas révéler leur base secrète. Je trouve qu’ils sont très courageux de mettre leur vie en danger pour notre pays; je les admire.

Apoorvaa T

Journal de Léanne, Juin 1940

8juin

A Conflans-Ste-Honorine, le 8 Juin 1940

Léanne B.

Aujourd'hui, alors que nous étions en cours à Jules Ferry, un BOUM immense a retenti. Mes professeurs étaient en panique, mais je ne comprenais pas trop ce qui se passait. Ou du moins je ne voulais pas comprendre. J'ai essayé de me concentrer à nouveau sur mes exercices de mathématiques, mais c'était impossible. Ce bruit, nous avions appris à le reconnaître. Le bruit si caractéristique d'une bombe qui explose, tout près de soi. J'ai regardé mes camarades. Eux aussi avaient compris. Dès lors, une peur panique s'est emparée de tout le monde. Une fois la surprise passée, les professeurs ont réagi. Nous avons été menés en dehors des salles de cours. Je ne faisais attention à rien, tout ce à quoi j'étais capable de penser, c'était mes parents. Mes parents qui travaillaient à ce moment-là. Mes parents qui étaient dans cette ville. Mes parents qui avaient peut-être été touchés par cette bombe.