L'atelier cinéma a démarré cette année dans notre Collège. Atelier cinéma et Ciné-club du Collège Robert Doisneau à Montrouge: le billet du professeur

Ciné blog est le fruit du travail mené avec mes élèves de 3ème qui suivent l’atelier cinéma et le Ciné-club que j’anime dans mon établissement, le Collège Robert Doisneau à Montrouge.


Dans le cadre du projet d’établissement, les élèves de 4ème et de 3ème bénéficient depuis deux ans d’une éducation à l’image substantielle puisqu’elle comprend le Ciné-club depuis l'an passé et depuis cette année un atelier cinéma de deux heures hebdomadaires qui a donné naissance à ce blog. Enfin, l’année se conclue par un voyage au Festival de Cannes où nous sommes invités pour la deuxième année consécutive par la Quinzaine des Réalisateurs qui suit ce projet durant toute l’année et le Festival de Cannes où les élèves "montent les marches" pour la Sélection officielle.
Les élèves sont pour l'occasion logés sur l'Île Sainte Marguerite au Fort Vauban : il s'agit donc d'un voyage particulièrement féérique, chargé d'histoire(s) et de mythologie(s) en tous genres...!

Les élèves de l’an passé avait initié ce beau projet avec un enthousiasme que l’on peut lire sur leur Blog et dans le souvenir que leurs parents en ont gardé.


Le cinéma est un art majeur accessible, démocratique et fortement fédérateur : ici sont réunis volontairement des élèves aux parcours scolaires variés, issus de milieux sociaux culturels différents pour lesquels le cinéma permet de révéler ou de rassasier une appétence pour le débat, la réflexion ou plus simplement de partager ensemble des émotions. L’émulation est collective et comme sur un plateau de tournage chacun est solidaire, interdépendant de l’autre dans le travail et la réflexion élaborés ensemble en classe, dans les accords comme les désaccords.

Zéro de conduite de Jean Vigo

L’atelier qui démarre cette année n’a pas uniquement pour vocation de former à l‘analyse cinématographique même si la part critique y est importante et élaborée avec les élèves et non pas dispensée aux élèves : c'est un choix pédagogique. Par ailleurs, parce que les aptitudes des élèves et leurs intérêts sont variés et parce que le cinéma est autant un art qu’une industrie, c’est une approche plus globale du cinéma qui est menée avec notamment l’intervention de professionnels du cinéma en classe, l’apprentissage de techniques cinématographiques, celui de la lecture et de l’écriture d’un scénario, et le maniement de la photographie et du reportage vidéo par les élèves durant le Festival de Cannes.


Comme dans une équipe de rédaction, les élèves se coordonnent, se relisent, émettent des critiques stimulantes, se répartissent les recherches et le travail, proposent des sujets et selon l’adage que "l’appétit vient en mangeant" ils ont alimenté avec ferveur, inventivité et créativité, un souci pointilleux de l’orthographe et de la mise en page ce Ciné blog dans lequel je n’interviens que pour valider la mise en ligne de leurs articles. C'est ainsi que sans injonction -elle serait incongrue- les élèves se sont mis à fréquenter plus assidument les salles de cinéma ou visionner de "vieux" films en DVD de manière spontanée, se créant pour certains les prémisses d'une véritable culture cinématographique qu'ils ont tenu à partager.


La partie dossier et événements est le fruit du travail mené en amont du voyage, ainsi « Les choses de la vie » de Claude Sautet était mon choix pour ouvrir cet atelier. Le choix n’était pas neutre : Peut-on s’intéresser au cinéma ou à la vie si l’étonnement, l’inquiétude ou l’indignation sont déjà émoussés ? Bien que le film date de plus de 40 ans, il a fait mouche immédiatement pour certains – les garçons n’ont pas étés indifférents aux charmes de Romy, c’est déjà un bon argument -  tandis que pour d’autres il a mûri durant l’année, à mesure qu’ils se sont approchés à grands pas de leurs quinze ans et des premières égratignures de l’adolescence : ce sont les choses de la vie

Au sens strictement scolaire du terme, les élèves explorent le sens de l'initiative et le travail en équipe, le maniement de l’informatique, ils prêtent une attention particulière à l’exactitude et à la précision des informations, et font preuve d’une exigence de qualité, sachant qu’ils sont lisibles sur la toile. Cette valorisation est gratifiante mais surtout témoigne du souci de bien faire et ce, malgré l’absence d’une notation quelconque, même si une appréciation est portée sur leur bulletin scolaire.


A partir du mois d’avril c’est au rythme du Festival mais aussi de la fin de leurs années au Collège que les élèves vivent. Il faut donc imaginer la charge de travail que constitue la préparation au voyage avec la tenue du blog, le suivi des conférences de presse, les recherches cinématographiques, la trouvaille de leur tenue pour la « Montée des marches », tout en révisant leurs épreuves d’Histoire des arts et celles du Brevet qui ont lieu trois semaines après leur retour. Une telle énergie ne peut être qu’enthousiasmante pour un enseignant!


Le travail qui est réalisé sur place durant le Festival est conséquent pour des adolescents de 14 ans : critique des deux films vus dans la journée, reportage photo, interview d’un acteur ou réalisateur, journal de classe : autant de réjouissances rendues possibles par l’investissement et l’enthousiasme de la Quinzaine des réalisateurs et le Festival de Cannes.


Je tiens à remercier la Quinzaine des réalisateurs, et en particulier Christophe Leparc, Secrétaire général et Camille Chevalier, Secrétaire générale adjointe, pour leur disponibilité et la passion avec laquelle ils viennent parler de cinéma et du Festival dans notre établissement aux élèves et à leurs parents; je tiens également à remercier Michel Mirabella et Maïlis du Festival de Cannes pour leur professionnalisme et leur disponibilité afin de préparer la Montée des Marches; Enfin un très grand merci à Gilles Jacob et Pierre Lescure qui ont accueilli favorablement ma demande et rendu ainsi possible la mythique montée des marches pour ces jeunes adolescents de quatorze ans.

Je tiens aussi à remercier Alain Olivieri, premier assistant réalisateur (de Michael Haneke, Costa Gavras...) pour la passion avec laquelle il est venu parler de son métier aux élèves et initier ainsi une possible collaboration à venir avec d'autres professionnels du cinéma .
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Enfin merci aux parents d'élèves qui vivent avec autant de ferveur que leurs enfants ce voyage dans lequel ils se sont impliqués : la productivité de leurs enfants sur ce blog en témoigne.

Soutenez-les, suivez-les et encouragez-les : ils y seront sensibles!

Bon 68ème Festival de Cannes!

Laura Tuffery, professeur d'Histoire-géographie.