'Le surdoué de Fenyang' JIA Zhang-Ke récompensé du Carrosse d'or
Par Ryan HAOUAOUCHI le 25 avril 2015, 14:00 - Quinzaine - Lien permanent
Le surdoué de Fenyang
JIA Zhang-ke
Le prix du carrosse d'or sera décerné le jeudi 14 mai 2015 à JIA Zhang-Ke, après la projection de "Platform" et une MasterClass (Classe de Maître) du cinéaste. C'est la première fois qu'un réalisateur chinois reçoit ce prix.
"Vos films nous ont ébloui par leur vitalité" explique la SRF dans son communiqué.
Fondateur de The Young Experimental Film group à Pékin (première structure de production indépendante en Chine), JIA Zhang-Ke est l’un des cinéastes les plus doué de sa génération. Il fait partie des cinéastes indépendants chinois les plus connus à l'étranger.
Né en 1970 à Fenyang dans la province du Shanxi au nord de la Chine. Étudiant en peinture à l'École des beaux-arts de Taiyuan, JIA Zhang-Ke entre à l'Université de cinéma de Pékin en 1993. En 1997, il obtient son diplôme et réalise son premier long métrage avec de très faibles moyens, "Xiao Wu artisan pickpocket". L'observation et la dénonciation des transformations brutales de la Chine contemporaine sont le fil conducteur de tous ses différents films. Son cinéma exprime son amertume des effets pervers de la mondialisation qui gagne son pays.
JIA Zhang-Ke a réalisé sans autorisation et financé lui-même ses trois premiers films dont Platform. Ils n’ont jamais été officiellement projetés en Chine. Par la suite, il a tourné légalement. Depuis 2004, afin que ses films soient vus en Chine, le réalisateur a fait le choix de négocier désormais avec la censure, sans renier son esprit critique et sa créativité artistique.
Internet a transformé la société chinoise et son niveau d'information :
“Il devient de plus en plus absurde d'occulter une violence que tout le monde connaît." JIA Zhang-Ke.
Il met en lumière l'envers du miracle économique chinois, à savoir prostitution, misère, chômage, corruption, criminalité...
JIA Zhang-Ke a été primé pour son scénario en 2013 avec son film "ATouch of Sin". Il fut membre du jury de la Compétition du 67ème festival de Cannes et cette année, son nouveau film "Shan He Gu Ren" (Mountains may depart) est en sélection officielle. C’est son premier film réalisé à l'extérieur de la Chine. L'histoire se déroule en partie dans une Australie futuriste.
Projection de "Platform" le 14 Mai 2015
Le titre du film s'inspire d'une chanson qui s'intitule “le quai”, une chanson d'amour.
Durant l'hiver 1979, à Fenyang, une troupe de théâtre présente sa pièce à la gloire de Mao Zedong. La vie de Minliang et de ses camarades tourne autour des représentations et des histoires d'amour naissantes. Au printemps 1980, des petits changements viennent peu à peu modifier la vie de la troupe de théâtre : musique pop, cheveux permanentés, cigarettes au bec... Au milieu des années 80, la politique du gouvernement change et les subventions d'Etat sont supprimées. L'avenir de la troupe devient incertain, de même que les rapports entre ses membres.
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Les grands festivals internationaux ne s’y trompent pas en lui décernant ces prix :
1998 Alcan Dragons And Tigers Award For Young Cinema au Vancouver International Film Festival pour Xiao Wu, artisan pickpocket
1998 New Currents Award au Festival international du film de Pusan pour Xiao Wu, artisan pickpocket
1998 Montgolfière d'Or au Festival des trois continents pour Xiao Wu, artisan pickpocket
2000 Montgolfière d'Or au Festival des trois continents pour Platform
2001 Prix FIPRESCI et Prix Don Quijote au Festival international de films de Fribourg pour Platform
2002 Grand Prix au FIDMarseille pour In Public
2003 Mention spéciale de la FIPRESCI et du NETPAC pour Plaisirs inconnus
2006 Lion d'or à la 63ème Mostra de Venise pour Still Life
2007 Prix du meilleur réalisateur aux Asian Film Awards pour Still Life
2013 Prix du scénario au Festival de Cannes 2013 pour A Touch of Sin
2013 Prix fiction (jury étudiant présidé par Thomas Lacoste) du Festival de film d'Histoire de Pessac pour
A Touch of Sin