17 janvier 2017

Le bonheur selon Voltaire

Regrettera qui veut le bon vieux temps,

Et l’âge d’or[1], et le règne d’Astrée,

Et les beaux jours de Saturne et de Rhée,

Et le jardin de nos premiers parents ;

Moi, je rends grâce à la nature sage

Qui, pour mon bien, m’a fait naître en cet âge(…)

Il est bien doux pour mon cœur très immonde

De voir ici l’abondance à la ronde,

Mère des arts et des heureux travaux,

Nous apporter, de sa source féconde,

Et des besoins et des plaisirs nouveaux.

L’or de la terre et les trésors de l’onde[2],

Leurs habitants[3] et les peuples de l’air,

Tout sert au luxe, aux plaisirs de ce monde.

O le bon temps que ce siècle de fer !

Le superflu[4], chose très nécessaire,

A réuni l’un et l’autre hémisphère.(…)

Mon cher Adam, mon gourmand, mon bon père,

Que faisais-tu dans les jardins d’Éden ?

Travaillais-tu pour ce sot genre humain ?

Caressais-tu madame Ève, ma mère ?

Avouez-moi que vous aviez tous deux

Les ongles longs, un peu noirs et crasseux,

La chevelure un peu mal ordonnée,

Le teint bruni, la peau bise[5] et tannée.

Sans propreté l’amour le plus heureux

N’est plus amour, c’est un besoin honteux.(…)

Le paradis terrestre est où je suis

 

[1] Age d’or, Astrée, Saturne, Rhée : divinités de l’âge d’or, c'est-à-dire des débuts heureux de l’humanité.

[2] L’onde : la mer

[3] Leurs habitants : comprendre  « les habitants de la mer » donc les poissons

[4] Le superflu : ce qui n’est pas nécessaire.

[5] Bise : d’un gris foncé

11 janvier 2017

Le bonheur selon Rousseau (travail à faire pour lundi16 janvier)

1 Rousseau Les Confessions, livre VI, 1765-1770

Les confessions est une des premières autobiographies dans laquelle Rousseau interroge son identité et ses valeurs.

Ici commence le court bonheur de ma vie; ici viennent les paisibles mais rapides moments qui m'ont donné le droit de dire que j'ai vécu. Moments précieux et si regrettés! ah! recommencez pour moi votre aimable cours[1]; coulez plus lentement dans mon souvenir, s'il est possible, que vous ne fîtes réellement dans votre fugitive[2] succession. Comment ferai-je pour prolonger à mon gré ce récit si touchant et si simple, pour redire toujours les mêmes choses, et n'ennuyer pas plus mes lecteurs en les répétant, que je ne m'ennuyais moi-même en les recommençant sans cesse? Encore si tout cela consistait en faits, en actions, en paroles, je pourrais le décrire et le rendre en quelque façon[3]; mais comment dire ce qui n'était ni dit ni fait, ni pensé même, mais goûté, mais senti, sans que je puisse énoncer d'autre objet[4] de mon bonheur que ce sentiment même? Je me levais avec le soleil, et j'étais heureux; je me promenais, et j'étais heureux; je voyais maman, et j'étais heureux; je la quittais, et j'étais heureux; je parcourais les bois, les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif[5], je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j'aidais au ménage, et le bonheur me suivait partout: il n'était dans aucune chose assignable[6], il était tout en moi-même, il ne pouvait me quitter un seul instant.

Rien de tout ce qui m'est arrivé durant cette époque chérie, rien de ce que j'ai fait, dit et pensé tout le temps qu'elle a duré n'est échappé de ma mémoire. Les temps qui précèdent et qui suivent me reviennent par intervalles; je me les rappelle inégalement et confusément; mais je me rappelle celui-là tout entier comme s'il durait encore. Mon imagination, qui dans ma jeunesse allait toujours en avant, et maintenant rétrograde, compense par ces doux souvenirs l'espoir que j'ai pour jamais perdu. Je ne vois plus rien dans l'avenir qui me tente; les seuls retours du passé peuvent me flatter, et ces retours si vifs et si vrais dans l'époque dont je parle me font souvent vivre heureux malgré mes malheurs.

[1] Cours : déroulement

[2] Fugitive : rapide

[3] Les rendre en quelque façon : en donner une juste représentation

[4] Objet : sujet

[5] Oisif : sans occupation

[6] Assignable : qui peut être déterminé avec précision.

[7] Mondain au XVIIIème désigne quelqu’un qui vit dans son siècle et n’est pas retiré du monde.

04 janvier 2017

Histoire d'un bon bramin

Je rencontrai dans mes voyages un vieux bramin, homme fort sage, plein d’esprit et très savant ; de plus, il était riche, et, partant, il en était plus sage encore : car, ne manquant de rien, il n’avait besoin de tromper personne. Sa famille était très bien gouvernée par trois belles femmes qui s’étudiaient à lui plaire ; et, quand il ne s’amusait pas avec ses femmes, il s’occupait à philosopher.

Près de sa maison, qui était belle, ornée et accompagnée de jardins charmants, demeurait une vieille Indienne, bigote, imbécile, et assez pauvre.

Le bramin me dit un jour : « Je voudrais n’être jamais né. » Je lui demandai pourquoi. Il me répondit : « J’étudie depuis quarante ans, ce sont quarante années de perdues ; j’enseigne les autres, et j’ignore tout ; cet état porte dans mon âme tant d’humiliation et de dégoût que la vie m’est insupportable. Je suis né, je vis dans le temps, et je ne sais pas ce que c’est que le temps ; je me trouve dans un point entre deux éternités, comme disent nos sages, et je n’ai nulle idée de l’éternité. Je suis composé de matière ; je pense, je n’ai jamais pu m’instruire de ce qui produit la pensée ; j’ignore si mon entendement est en moi une simple faculté, comme celle de marcher, de digérer, et si je pense avec ma tête comme je prends avec mes mains. Non seulement le principe de ma pensée m’est inconnu, mais le principe de mes mouvements m’est également caché : je ne sais pourquoi j’existe. Cependant on me fait chaque jour des questions sur tous ces points ; il faut répondre ; je n’ai rien de bon à dire ; je parle beaucoup, et je demeure confus et honteux de moi-même après avoir parlé. »

C’est bien pis quand on me demande [si] Brama a été produit par Vitsnou, ou s’ils sont tous deux éternels. Dieu m’est témoin que je n’en sais pas un mot, et il y paraît bien à mes réponses. « Ah ! mon révérend père, me dit-on, apprenez-nous comment le mal inonde toute la terre. » Je suis aussi en peine que ceux qui me font cette question. Je leur dis quelquefois que tout est le mieux du monde ; mais ceux qui ont la gravelle, ceux qui ont été ruinés et mutilés à la guerre n’en croient rien, ni moi non plus ; je me retire chez moi accablé de ma curiosité et de mon ignorance. Je lis nos anciens livres, et ils redoublent mes ténèbres. Je parle à mes compagnons ; les uns me répondent qu’il faut jouir de la vie, et se moquer des hommes ; les autres croient savoir quelque chose, et se perdent dans des idées extravagantes ; tout augmente le sentiment douloureux que j’éprouve. Je suis prêt quelquefois de tomber dans le désespoir, quand je songe qu’après toutes mes recherches je ne sais ni d’où je viens, ni ce que je suis, ni où j’irai, ni ce que je deviendrai."

L’état de ce bon homme me fit une vraie pleine : personne n’était ni plus raisonnable ni de meilleure foi que lui. Je conçus que plus il avait de lumières dans son entendement et de sensibilité dans son cœur, plus il était malheureux.

Je vis le même jour la vieille femme qui demeurait dans son voisinage : je lui demandai si elle avait jamais été affligée de ne savoir pas comment son âme était faite. Elle ne comprit seulement pas ma question : elle n’avait jamais réfléchi un seul moment de sa vie sur un seul des points qui tourmentaient le bramin ; elle croyait aux métamorphoses de Vitsnou de tout son cœur, et pourvu qu’elle pût avoir quelquefois de l’eau du Gange pour se laver, elle se croyait la plus heureuse des femmes.

Frappé du bonheur de cette pauvre créature, je revins à mon philosophe, et je lui dis : « N’êtes-vous pas honteux d’être malheureux, dans le temps qu’à votre porte il y a un vieil automate qui ne pense à rien, et qui vit content ? - Vous avez raison, me répondit-il ; je me suis dit cent fois que je serais heureux si j’étais aussi sot que ma voisine, et cependant je ne voudrais pas d’un tel bonheur. »

Cette réponse de mon bramin me fit une plus grande impression que tout le reste ; je m’examinai moi-même, et je vis qu’en effet je n’aurais pas voulu être heureux à condition d’être imbécile.

Je proposai la chose à des philosophes, et ils furent de mon avis. « Il y a pourtant, disais-je, une furieuse contradiction dans cette façon de penser : car enfin de quoi s’agit-il ? D’être heureux. Qu’importe d’avoir de l’esprit ou d’être sot ? Il y a bien plus : ceux qui sont contents de leur être sont bien sûrs d’être contents ; ceux qui raisonnent ne sont pas si sûrs de bien raisonner. Il est donc clair, disais-je, qu’il faudrait choisir de n’avoir pas le sens commun, pour peu que ce sens commun contribue à notre mal-être. » Tout le monde fut de mon avis, et cependant je ne trouvai personne qui voulût accepter le marché de devenir imbécile pour devenir content. De là je conclus que, si nous faisons cas du bonheur, nous faisons encore plus de cas de la raison.

Mais, après y avoir réfléchi, il paraît que de préférer la raison à la félicité, c’est être très insensé. Comment donc cette contradiction peut-elle s’expliquer ? Comme toutes les autres. Il y a là de quoi parler beaucoup.

17 décembre 2016

Entraînement à l'interprétation 2

 

[Pendant la guerre de Troie, qui opposait les Grecs et les Troyens, la princesse troyenne Andromaque a perdu son mari, Hector. Aujourd'hui captive[1], tout comme son fils Astyanax, du Grec Pyrrhus et aimée de celui-ci, elle doit répondre à sa demande en mariage. Pyrrhus exerce un chantage : il ne sauvera la vie d'Astyanax que si elle devient son épouse.]

           ANDROMAQUE, CEPHISE

               ANDROMAQUE
Dois-je oublier Hector privé de funérailles, 
Et traîné sans honneur autour de nos murailles[2]
Dois-je oublier son père à mes pieds renversé, 
Ensanglantant l'autel qu'il tenait embrassé ? 
Songe, songe, Céphise1, à cette nuit cruelle 
Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ; 
Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, 
Entrant à la lueur de nos palais brûlants, 
Sur tous mes frères morts se faisant un passage, 
Et de sang tout couvert échauffant le carnage[3]
Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants, 
Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants [4]
Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue : 
Voilà comme Pyrrhus vint s'offrir à ma vue ; 
Voilà par quels exploits il sut se couronner ; 
Enfin voilà l'époux que tu me veux donner. 
Non, je ne serai point complice de ses crimes ; 
Qu'il nous prenne, s'il veut, pour dernières victimes. 
Tous mes ressentiments lui seraient asservis.[5]

                   CEPHISE 
Eh bien, allons donc voir expirer[6] votre fils : 
On n'attend plus que vous... Vous frémissez[7], Madame ?

               ANDROMAQUE
Ah ! de quel souvenir viens-tu frapper mon âme ! 
Quoi ? Céphise, j'irai voir expirer encor 
Ce fils, ma seule joie, et l'image d'Hector ? 
Ce fils, que de sa flamme il me laissa pour gage[8]
Hélas ! je m'en souviens, le jour que son courage 
Lui fit chercher Achille, ou plutôt le trépas[9]2
Il demanda son fils, et le prit dans ses bras : 
« Chère épouse, dit-il en essuyant mes larmes, 
J'ignore quel succès le sort garde à mes armes[10]
Je te laisse mon fils pour gage de ma foi[11]
S'il me perd, je prétends qu'il me retrouve en toi. 
Si d'un heureux hymen[12] la mémoire t'est chère[13]
Montre au fils à quel point tu chérissais[14] le père ».

 

[1] Captive : détenue, emprisonnée.

[2] Pyrrhus a traîné le corps de son ennemi Hector, mari d’Andromaque, dans la poussière en signe de victoire.

[3] Carnage : massacre

[4] Inversez les groupes de mots pour comprendre le vers : les mourants étaient étouffés dans les flammes et expirants sous le fer [des épées].

[5] Tous mes ressentiments lui seraient asservis : toute ma haine lui serait soumise.

[6] Expirer : mourir

[7] Frémissez : tremblez

[8] « Ce fils que de sa flamme il me laissa pour gage » : ce fils qu’Hector me laissa en signe de son amour (sa flamme)

[9] Le trépas : la mort . Achille est tellement plus fort qu’Hector que le jour où il a décidé de le combattre, il s’est comme suicidé.

[10] J’ignore quel succès le sort garde à mes armes :J’ignore si je vais sortir vivant de ce combat

[11] Pour gage de ma foi : en signe de mon amour

[12] Hymen : mariage

[13] Si d’un heureux hymen la mémoire t’est chère : si le souvenir de notre heureux mariage est important pour toi.

[14] Chérissais : tu aimais.

S'entraîner à l'analyse de texte (1)

 


 

Jean de La Fontaine : «Le Lion s'en allant à la guerre» (Fables, Livre V, fable XIX, 1668)

Le Lion dans sa tête avait une entreprise1
Il tint conseil de guerre, envoya ses Prévôts2
        Fit avertir les animaux : 
Tous furent du dessein3, chacun selon sa guise :
       L'Eléphant devait sur son dos 
       Porter l'attirail nécessaire
       Et combattre à son ordinaire,
L'Ours s'apprêter pour les assauts; 
Le Renard ménager de secrètes pratiques,
Et le Singe amuser l'ennemi par ses tours. 
« Renvoyez, dit quelqu'un, les Ânes qui sont lourds, 
Et les Lièvres sujets à des terreurs paniques. 
- Point du tout, dit le Roi, je les veux employer.
Notre troupe sans eux ne serait pas complète. 
L'Âne effraiera les gens, nous servant de trompette4
Et le Lièvre pourra nous servir de courrier.»
       Le monarque prudent et sage 
       De ses moindres sujets sait tirer quelque usage, 
       Et connaît les divers talents.
Il n'est rien d'inutile aux personnes de sens5.

1. Une entreprise : le projet d'une action.
2. Prévôts : officiers et magistrats.
3. Dessein : projet.
4. Trompette : désigne celui qui joue de la trompette.
5. De sens  : de bon sens.

13 décembre 2016

Le loup et l'agneau de La Fontaine

Le Loup et l'Agneau

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

12 décembre 2016

Justice et force

 

 

Lire la suite...

06 décembre 2016

2ndes8 échanges en ligne sur la fable de La Fontaine

La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf

Une Grenouille vit un Boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant : "Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
- Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. - M'y voilà ?
- Vous n'en approchez point. "La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

19 mai 2015

FERREIRA Léa

"Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule"

A Paris, 6:00, le ciel se dévoila et laissa transparaître les fins rayons du soleil. Un homme démuni et perdu s'engagea dans la rue voisine relayant l'avenue des Champs Elysées. Un inconnu aussi menaçant que modeste le bouscula et continua son chemin sans le moindre gène. Les nuages s'installèrent vers 7:00, les travailleurs sortent du métro descendent regroupés le long de l'avenue. Le petit homme fragile perdu ses moyens laissant cette géante vague l'engloutir. Poignante, forte, brutale, elle devient de plus en plus grande et enveloppa le pauvre homme sans issue. Les bruyantes secousses kidnappent le perdu l'éloignant de sa destination. Elle le compressa. Il se débattu. Puis elle l'étouffa et il essaya de s'extirper. Mais elle le plaqua et met un terme à cette mascarade et le laissa comme mort sur le coin de la rue, aussi seul qu'il ne l'était à l'aurore. 

Benghalem Mohamed

Maintenant tu marches dans Paris, tout seul parmi la foule. Tu es immobile entre toutes ces personnes se pressant à leurs occupations, tu les regardes pendant un instant, puis tu te met à courir,sans aucune raison, courir très loin, très vite, comme si tu étais pourchassé par quelqu'un. puis tu t’arrête près de la seine, et tu la vois, celle que tu cherchais depuis longtemps. Alors tu cours vers elle mais elle ta vu et essaye de te semer. Tu viens même à pousses les gens qui se trouvent sur ton chemin pour ne pas la perde à nouveau, mais elle connais mieux Paris que toi alors elle arrive à te semer et par chance tu la retrouve à l'autre bout de la rue, et la course poursuite reprend. Tu es tellement concentré sur elle que tu ne vois même pas où tu es alors tu essaye de te resituer et tu te rends compte que tu la perdu, encore.

Sarah

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule. Les voitures grondent autour de toi tandis que tu te perds dans cette marée humaine. Le ciel gris t’oppresse. La ronde circulaire des autobus te bouscule.Ton esprit, endommagé par ces bruits assourdissants, ne sait plus où aller.  La foule t'engloutit. Tu essaies d'avancer mais la cacophonie  des moteurs t'écrase. Tu n'arrives plus à penser tant il y a de bruit. Tu essaies de sortir de cet enfer qui te retient prisonnier. Courant à travers Paris, tu cherches une issue. Toutes les rues sont submergées, si bien que tu es condamné. Ce tourbillon infernal qu'est la ville te fait perdre la tête. Tu suffoques, âme solitaire consumée par la vie. Dans cet océan humain, tu ne trouves plus ta place. Paris, rapide comme un éclair, fait défiler ta vie tandis que tu te noies. 

Yasmine

Maintenant tu marches dans Paris, tout seul parmi la foule. La pluie tombe, tu essayes de te frayer un chemin afin de rentrer au plus vite mais la foule est contre toi : ils te bousculent tu trébuches puis repars. Tu cours mais ils ne font pas attention à toi. Le pavé glissant devient ton ennemi, tu glisses et tentes de te relever. Tes pieds patinent tu glisses encore, te soulèves du sol et cherches un refuge. Tu cours et cours sans regarder derrière toi. Tu traverses la routes sans te soucier des voitures. Tu frôles la mort mais ton but est de trouver un abri alors tu continues, tu persévères, tu t'acharnes. Les parapluies te cognent sur la tête mais tu n'y prêtes pas attention. Les personnes t'entourant ne semble pas être attristées par cette pluie mais toi, toi elle te brûle la peau. Tu deviens fou. Tous les magasins sont fermés. Tu trembles et ne sais plus quoi faire. La pression monte. Elle s'élève en toi. Il te restes cinq minutes. Tu reprends ta cavale.

18 mai 2015

MECHARA Chaïma / PIROG Sandra

Maintenant, tu marches seul dans cette foule à Paris. Ces rues où des tonnes de visages croisent les tiens à chaque détour, où ces personnes semblent chercher ton regard, comme si elles savaient ce que tu ressentais, à cet instant.
Certaines peuvent te bousculer, et parfois accompagner ce contact par une simple excuse, simple courtoisie penses-tu, pour ainsi courir en heurter une nouvelle. D'autres ne désoleront pas, et chercheront l'altercation.
Tu l'as donc remarqué maintenant, tu sais alors qu'il est hardis d'avancer parmi cette immense jungle jonchée d'épouvantails, elle qu'on nomme ville des lumières, plus étouffante qu'une simplette étuve, et qui n'accompagne ces conquêtes des allées que tu entreprends.

Cette personne à ta droite est habillée d'un haut-de-forme teinté de noir, et celle-là d'un imperméable rouge qui se distingue parmi d'autre.
Croisera-t-il ton regard, ce personnage là ?
Et tu avances dans ce dédale de lumières d'ombre, faisant se heurter la tienne à ces personnes. Tu ne les blesses pas, réjouis-toi, avance donc sans aucun conflit.

Quel es-ton but, où souhaites-tu arriver ? Pourquoi te balades-tu et que veux-tu chasser ?
Cette personne semble le savoir, oh, et celle-ci aussi. Elle se dirige vers toi...

Antonin

Maintenant tu marche dans la foule a Paris tout seul. Il y a du monde partout, beaucoup de bruits, les gens défile rapidement, tu est un peu perdu et oppresser par cette foule qui est omniprésente. Tu dois rentrer a ta maison mais pour sa il faut que tu prenne le métro, tu est serré et entasser avec cette foule, le bruit des rails du train tape sur tes tympan et tu n'entends plus que sa. Les gens sont sans expressions sur leur téléphone ils ne se parle pas entre eux, sont dans leurs coin et toi tu est seul dans cette boîte enfermer sans pouvoir atteindre la lumière du jour. Enfin sortie de ces sombres galeries tu remonte voir le ciel qui est en faite tout gris. Puis ensuite la pluie

Ghislaine JULIEN Thanusthika THAYATHARAN

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule. Je marche sous la pluie, la tête baissée, je sens une goutte, puis deux, je lève la tête. Le ciel est gris et des milliers de gouttes s'abattent sur  moi . 

- page 2 de 5 -