Voici un extrait de L'odyssée Chant I d'Homère via le site http://remacle.org/bloodwolf/poetes/homere/odyssee/livre1gr.htm
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LIVRE I
ΟΔΥΣΣΕΙΑΣ Α. [11]
Ἔνθ' ἄλλοι μὲν πάντες, ὅσοι φύγον αἰπὺν ὄλεθρον, [22]
Ἀλλ' ὁ μὲν Αἰθίοπας μετεκίαθε τηλόθ' ἐόντας,
[32]
« Ὣ πόποι, οἷον δή νυ θεοὺς βροτοὶ αἰτιόωνται. [44] Τὸν δ' ἠμείβετ' ἔπειτα θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη·
« Ὦ
πάτερ ἡμέτερε Κρονίδη, ὕπατε κρειόντων, 45 |
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Homère
Odyssée
LIVRE I
Livre I
CONSEIL. - EXHORTATIONS.
use,
chante ce héros, illustre par sa prudence, qui longtemps erra sur la terre après
avoir détruit la ville sacrée de Troie (01), qui
parcourut de populeuses cités, s'instruisit de leurs mœurs, et fut, sur les
mers, en proie aux plus vives souffrances pour sauver ses jours et ramener ses
compagnons dans leur patrie. Mais, malgré tous ses efforts, il ne put les y
conduire, et ils périrent victimes de leur imprudence : les insensés osèrent se
nourrir des troupeaux consacrés au céleste soleil, et ce dieu leur enleva la
journée du retour ! Déesse, fille de Jupiter, raconte-nous quelques-unes de ces
aventures (02).
[11]
Déjà tous les soldats, qui avaient fui le cruel fléau, étaient rentrés dans
leurs foyers, après avoir échappé aux périls de la mer et des combats. Un seul,
cependant, désirant revoir son épouse et sa patrie, était retenu dans les
grottes profondes de la nymphe Calypso, la plus auguste de toutes les déesses,
qui souhaitait l'avoir pour époux. Mais lorsque dans le cours des années arriva
le temps marqué par les dieux pour son retour à Ithaque, où lui et ses amis ne
devaient pas encore éviter de nouveaux malheurs, tous les immortels le prirent
en pitié, excepté Neptune, qui poursuivit sans cesse de sa haine implacable le
divin Ulysse jusqu'au moment où ce héros atteignit sa terre natale.
[22] Neptune s'était rendu chez les Éthiopiens, habitants des terres lointaines (chez les Éthiopiens, qui, placés aux extrémités du monde, sont séparés en deux nations : l'une, tournée vers l'Occident, et l'autre, vers l'Orient) ; là, parmi les hécatombes de taureaux et de béliers, il assistait joyeux à leurs festins ; les autres divinités étaient rassemblées sur les sommets de l'Olympe, dans les palais de Jupiter. Le père des hommes et des dieux, le premier de tous, fait entendre sa voix : il songeait à la destinée du bel Égisthe (03), que venait d'immoler le fils d'Agamemnon, l'illustre Oreste ; plein de ce souvenir, il adresse ces paroles aux immortels :
[32]
« Hélas ! les hommes osent accuser les dieux ! Ils disent que leurs maux
viennent de nous, tandis que malgré le destin ils souffrent, par leur propre
folie, tant de douleurs amères ! Ainsi, Égisthe, s'opposant à la destinée,
s'unit à l'épouse d'Atride, et tua ce héros à son retour. Il n'ignorait
cependant pas sa triste fin : pour la lui annoncer nous lui envoyâmes Mercure,
le prudent meurtrier d'Argus, qui lui dit de ne point immoler Agamemnon, et de
respecter son épouse, car Oreste les vengerait un jour, lorsqu'entré dans
l'adolescence il désirerait posséder l'héritage de ses pères. Ainsi parla
Mercure ; mais ces sages conseils n'allèrent point à l'âme d'Égisthe ; et
maintenant il expie tous ses crimes.»
[44]
Minerve aux yeux d'azur (04) lui répond aussitôt :
« O fils de Saturne, notre père, le plus puissant des rois, oui, sans doute, cet
homme a péri d'une mort justement méritée. Meure ainsi tout mortel coupable de
tels attentats ! Mais mon cœur est dévoré de chagrin en pensant au sage Ulysse,
à cet infortuné qui, depuis longtemps, souffre cruellement loin de ses amis,
dans une île lointaine, entouré des eaux de la mer. C'est dans cette île
ombragée d'arbres qu'habite une déesse, la fille du malveillant Atlas (05),
de celui qui connaît toute la profondeur des mers et porte les hautes colonnes
qui soutiennent la terre et les cieux. Sa fille retient ce malheureux versant
des larmes amères : elle le flatte sans cesse par de douces et par de trompeuses
paroles pour lui faire oublier Ithaque ; mais Ulysse, dont le seul désir est de
voir s'élever dans les airs la fumée de sa terre natale, désire la mort. Et ton
cœur n'est pas ému, ô puissant roi de l'Olympe ! Ulysse, près des vaisseaux
argiens, et sur les rivages de Troie, a-t-il jamais négligé quelques-uns de tes
sacrifices ? Pourquoi donc es-tu maintenant si fort irrité contre lui, ô Jupiter
? »