Voici le chant I de L'iliade d'Homère via le site http://remacle.org/bloodwolf/poetes/homere/iliade1grec.htm
Ἰλιάδος Αʹ
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Ἰλιάδος Αʹ
Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληϊάδεω Ἀχιλῆος
[8] Tίς τ᾿ ἄρ σφωε θεῶν
ἔριδι ξυνέηκε μάχεσθαι;
[17]
« Ἀτρεΐδαι τε καὶ ἄλλοι ἐϋκνήμιδες Ἀχαιοί,
[22] Ἔνθ᾿ ἄλλοι μὲν πάντες
ἐπευφήμησαν Ἀχαιοὶ
[26]
« Μή σε, γέρον, κοίλῃσιν ἐγὼ παρὰ νηυσὶ κιχείω
[33] Ὣς ἔφατ᾿, ἔδεισεν δ᾿
ὃ γέρων καὶ ἐπείθετο μύθῳ·
[37]
« Κλῦθί μευ ἀργυρότοξ᾿, ὃς Χρύσην ἀμφιϐέϐηκας
[43] Ὣς ἔφατ᾿ εὐχόμενος,
τοῦ δ᾿ ἔκλυε Φοῖϐος Ἀπόλλων,
[53] Ἐννῆμαρ μὲν ἀνὰ
στρατὸν ᾤχετο κῆλα θεοῖο,
[59]
« Ἀτρεΐδη νῦν ἄμμε παλιμπλαγχθέντας ὀΐω
[68] Ἤτοι ὅ γ᾿ ὣς εἰπὼν
κατ᾿ ἄρ᾿ ἕζετο· τοῖσι δ᾿ ἀνέστη
[74]
« Ὦ Ἀχιλεῦ, κέλεαί με, Διῒ φίλε, μυθήσασθαι [84] Tὸν δ᾿ ἀπαμειϐόμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
« Θαρσήσας μάλα εἰπὲ θεοπρόπιον ὅ τι οἶσθα· 85 [91] Καὶ τότε δὴ θάρσησε καὶ ηὔδα μάντις ἀμύμων·
«Οὔ τ᾿ ἄρ ὅ γ᾿ εὐχωλῆς ἐπιμέμφεται οὐδ᾿
ἑκατόμϐης, |
Homère
ILIADE
LIVRE I
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HANTE, déesse, le ressentiment d'Achille, fils de Pélée, ressentiment funeste qui causa tant de malheurs aux Achéens, qui précipita dans les enfers les âmes courageuses de tant de héros, et fit de leurs corps la proie des chiens et des vautours, (ainsi s'accomplit la volonté de Jupiter) lorsque pour la première fois se divisèrent, par une querelle, Agamemnon, roi des hommes, et le divin Achille. [8] Qui donc parmi les dieux excita cette discorde? Le fils de Latone et de Jupiter. Irrité contre le roi, il fit naître une horrible peste dans l'armée; et les peuples périssaient parce qu'Atride avait outragé le sacrificateur Chrysès. Celui-ci s'était rendu près des rapides vaisseaux des Grecs pour racheter sa fille de l'esclavage; il apportait de riches présents; et, tenant dans ses mains le sceptre d'or, les bandelettes d'Apollon, il implorait tous les Achéens, et surtout les deux Atrides, chefs des peuples : [17] « Atrides, et vous Grecs aux belles cnémides (01) puissent les dieux qui habitent l'Olympe renverser par vos mains la ville de Priam, et vous ramener heureusement dans vos foyers! Mais rendez-moi ma fille chérie, acceptez sa rançon, et révérez le fils de Jupiter, Apollon, qui lance au loin les traits. ». [22] A ces paroles, tous les Grecs témoignent, par leur approbation, que l'on doit respecter le sacrificateur et recevoir ses présents magnifiques. Mais Agamemnon s'y oppose; il renvoie Chrysès avec outrage, et joint au refus ce discours menaçant : [26] « Vieillard, que je ne te rencontre plus auprès de nos creux navires (02); garde-toi d'y prolonger ton séjour ou d'oser y reparaître; car peut-être alors le sceptre et les bandelettes de ton dieu ne pourraient te défendre. Je ne te rendrai point ta fille avant qu'elle n'ait vieilli dans mon palais, au sein d'Argos, loin de sa patrie, occupée à tisser la laine et destinée à partager ma couche. Va, cesse de m'irriter, si tu veux t'en retourner sans danger. » [33] Il dit. Le vieillard, saisi de crainte, obéit à cet ordre, et marche silencieux près des bords de la mer retentissante. Livré tout entier à sa douleur, il adresse de nombreuses prières au puissant Apollon, lits de Latone à la belle chevelure : [37] « Entends ma voix, dieu qui portes un arc d'argent, toi, le protecteur de Chryse et de la sainte Cilla, toi, le puissant roi de Ténédos et la divinité de Sminthe. Si jamais je couvris ton temple de gracieux ornements; si jamais j'immolai pour toi des brebis et des chèvres, exauce aujourd'hui mes vœux : que les Grecs, frappés de tes flèches, expient les larmes qu'ils m'ont fait répandre! » [43] Telle fut sa prière, et Apollon l'entendit. Le cœur enflammé de colère, il descend des sommets de l'Olympe portant sur son dos l'arc et le carquois : dans sa course, les flèches retentissent sur ses épaules. Il s'avance, semblable a la nuit , s'arrête non loin des navires, et lance un de ses traits : l'arc d'argent rend un son éclatant et terrible. Apollon atteint d'abord les mules et les chiens agiles; mais bientôt, tournant le dard mortel contre les hommes, il les frappe eux-mêmes; et sans cesse les bûchers dévorent les cadavres.
[59] « Fils d'Atrée, maintenant je crains qu'errants de nouveau sur les mers, nous ne soyons réduits à retourner sur nos pas, si toutefois nous pouvons échapper à la mort, car la peste et la guerre s'unissent pour dompter les Achéens. Mais consultons un devin ou un sacrificateur, ou bien un interprète des songes (car les songes viennent aussi de Jupiter ); qu'il nous dise pourquoi le brillant Apollon est si fort irrité, s'il punit la transgression d'un vœu ou le refus de quelque hécatombe, et si, daignant agréer nos agneaux et nos chèvres les plus belles, il consent à nous préserver du trépas. » [68] Après avoir ainsi parlé, il s'assied. Alors se lève Calchas, fils de Thestor et le plus illustre des augures : il connaissait le passé, le présent et l'avenir, et il guida les vaisseaux des Grecs vers les rivages troyens, parce qu'il avait reçu le don de prédire d'Apollon lui-même. Plein de sagesse et de bienveillance, il dit : [74] « Achille! héros chéri de Jupiter, tu m'ordonnes de révéler quelle cause irrita le dieu qui lance au loin les traits, je parlerai; mais, toi, promets et jure de me secourir par tes discours et par ton bras. Sans doute je vais irriter l'homme puissant qui règne sur les Argiens et auquel tous les Grecs obéissent. Un souverain est trop fort, en effet, lorsqu'il se courrouce contre son inférieur : si le jour même de l'offense il dévore sa colère sous un calme apparent, néanmoins il la garde au fond de son cœur jusqu'à ce qu'il l'ait satisfaite. Vois donc si tu veux me protéger. » [84] Achille à la course impétueuse, prenant à son tour la parole, lui répond : « Parle avec confiance; dis-nous, par tes oracles, la volonté des dieux. Je te le jure, par Apollon que Jupiter chérit, et que tu implores, ô Calchas! quand tu dévoiles aux Grecs les secrets de l'avenir; nul, tant que je vivrai et que mes veux seront ouverts à la lumière; nul, de tous ces fils de Danaüs, n'osera, près de nos navires profonds, porter sur toi ses mains pesantes. Non, lors même que tu injurierais Agamemnon lui-même qui se glorifie d'occuper maintenant dans l'armée le rang le plus illustre. » [91] Le sage augure, rassuré par ces paroles, s'exprime en ces termes : « Apollon ne vous accuse, ni d'être lents à remplir vos vœux , ni d'épargner les hécatombes : il venge son prêtre qu'Agamemnom n'a pas craint d'outrager; car Chryséis ne lui a point été rendue, et sa rançon a été rejetée. Telle est la cause des maux qu'Apollon nous envoie et de ceux qu'il nous prépare encore. Sachez qu'il ne retirera sa main, qui appesantit sur nous le fléau de la peste, que lorsque nous aurons, sans rançon et sans présent, rendu cette jeune vierge aux yeux d'ébène à son père chéri, et conduit dans Chryse une hécatombe sacrée. Alors, peut-être, avant cherché à l'apaiser, parviendrons-nous à le fléchir. » |