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théâtre; tragédie

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Cendrillon , mise en scène par Joël Pommerat

dans la catégorie Première

Tout le monde a l'impression de connaître l'histoire de Cendrillon car les contes de fée alimentent notre imaginaire depuis fort longtemps . Mais quelle version connaissez-vous de ce conte et comment avez-vous compris l'adaptation proposée par le dramaturge Joël Pommerat ? Nous sommes bien lojn de l'univers aseptisé ed Disney .. Commençons par un petit tour d'horizon de la pièce : une petite fille perd sa maman et doit apprendre à vivre, avec son père ,  dans un nouvel environnement où elle ne paraît pas acceptée. L' image de la  méchante belle-mère plane sur la tragédie familiale et Cendrillon souffre chaque jour un peu plus : reléguée dans une chambre sordide, sorte de caveau, elle paraît prisonnière de sa douleur . Peu à peu , Sandra devient Cendrillon et la matière du conte se mêle à la tragédie familiale qui est aussi une tragédie de la solitude et de la difficulté à accepter l'Autre. C'est également un apprentissage de la résilience et une sorte d' essai  théâtral qui transforme la douleur de la perte en désir de vivre . Voyons par quelle alchimie s'opèrent les transformations ..

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Phèdre : une trahison triplement mortelle

dans la catégorie Première

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 Jean Racine est un dramaturge du dix-septième siècle dont les pièces s'inspirent à la fois du théâtre antique et des théories jansénistes . D'Aristote, il s'efforce de respecter les règles des trois unités , de la bienséance et met en scène la catharsis , ce mélange pour le spectateur de terreur et de pitié qui doit purger ses passions et le libérer  de leur  violence . Des Anciens, il reprend les  mythes , récits symboliques chargés d'enseignement pour ses contemporains mais il les modifie afin qu'ils soient plus proches des théories jansénistes dont il est le défenseur. A la différence du catholicisme,  inspiré des jésuites, qui  considère que l'homme dispose d'une liberté de choix, les jansénistes croient en la prédestination et pensent que tous les hommes n'ont pas la possibilité de sauver leur âme; Certains sont donc fatalement voués à la damnation . Racine s'accorde,en partie, avec la fatalité antique mais il va toutefois infléchir le déroulement de l'intrigue .  Ainsi  l'héroïne Phèdre, dans la tragédie éponyme de Racine, se suicide bien à la fin de la pièce, comme dans la version antique  mais seulement après avoir longuement  exprimé ses remords et avoué ses fautes et  son mensonge. Dans les versions d'Euripide et de Sénéque, Phèdre s'empoisonne certes mais sans jamais avoir avoué qu'elle a menti . Racine atténue donc , en quelque sorte, la noirceur du personnage afin de la rendre un peu moins coupable et surtout repentante, aux yeux du spectateur . 

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