De nombreux écrivains, à toute les époques, ont fait l'objet de poursuites judiciaires : du temps de Louis XIV, un écrivain dont les idées étaient jugée dangereuses pour l'Etat , finissait souvent banni ou emprisonné. La Fontaine, a appris , par exemple, à ses dépens, qu'on ne pouvait se moquer impunément du roi sans encourir une disgrâce. Au siècle suivant, sous l'égide des Lumières, certains écrivains ont connu la prison et furent condamnés à l'exil ; Diderot fit plusieurs séjours au donjon de Vincennes et Voltaire choisit de s'installer en-dehors du territoire français, à la frontière Suisse. Même Victor Hugo fut contraint à l'exil dans les îles anglo-normandes lorsque Napoléon III s'empara du pouvoir par un coup d'Etat. Les auteurs qui combattent, par leurs idées , le pouvoir politique, le paient souvent assez cher . Mais la société civile peut également leur reprocher leurs idées amorales ou licencieuses. En 1857, Flaubert et Baudelaire furent tous deux accusés d'outrage aux bonnes moeurs et furent contraints de se justifier; leurs avocats démontrèrent qu'ils voulaient, en fait, montrer le Mal pour mieux dissuader leurs lecteurs d'y avoir recours.