09 février 2016

Affiche en hommage à Jean Moulin

Nous avons travaillé en groupe sur la réalisation d'une affiche en hommage à Jean Moulin suite à notre sortie au musée qui lui est dédié à Paris le 14 janvier.

Document réalisé par Marine Blu, Manon Briand, Dylan Bunet et Clément Alphonse.

 

affiche_sur_la_mort_de_Jean_Moulin.pdf

Le séjour d'une personne à Drancy

Nous avons travaillé en groupe sur la réalisation d'un récit racontant le séjour d'une personne au camp de Drancy.


Raconter_sejour_a_Drancy.pdf

Témoignage d'André Berkover

André Berkover est l'un des survivants de la Shoah qui, à de nombreuses reprises, a frôlé la mort.

André Berkover est issu d'une famille modeste juive composée de 5 personnes. Sur ces 5 membres seuls sa sœur, son père et lui survivront. Il vivait dans un HBM (habitat bon marché) dans le 20ème arrondissement de Paris.

Son père était artisan maroquinier et travaillait à domicile. Son frère et lui était quant à eux scolarisés au lycée Voltaire. Puis à partir de juin 1940, le gouvernement de Vichy se met en place réduisant de plus en plus les libertés des Juifs. Ils sont d'abord tous recensés ( tampon "JUIF" sur les cartes d'identité), ensuite ils sont interdits dans les lieux publics (cafés, cinéma, etc,.. ), on leur interdit de posséder un vélo ou une radio, et enfin un couvre-feu est instauré de 20h à 6h. Si ils étaient surpris pendant la nuit, ils étaient envoyés au camp de Drancy.

La première arrestation dans sa famille fut celle de son frère aux bains publics début mai 1944. Il restera 8 jours au palais de justice avant d'être transféré à Drancy.

Son père sachant cela décida d'aller se cacher chez une tante (dont le mari avait été déporté en 1942) à un kilomètre de chez eux. Cependant sa mère et lui se rendent à nouveau à leur appartement mais tandis que sa mère s'absente pour faire des courses, il ouvre malencontreusement à des policiers croyant que c'était sa mère de retour. Finalement, sa mère revient et ils sont tous les deux emmenés au camp de Drancy le jour même, c'est à dire le 28 juin 1944 (date de leur arrestation). Il retrouve son frère Guy là-bas mais ne restera que deux jours.

Le 30 juin 1944, il est mené par la police française jusqu'à la gare de Bobigny où les attendent des nazis qui les font monter dans des wagons à bestiaux. Ils étaient près de 80 par wagon, ce qui provoquait une chaleur épouvantable. Son convoi était le n° 76. Personne ne savait où ils se rendaient. Durant le voyage qui dura trois jours, ils ne reçurent qu'un verre d'eau chacun. Deux personnes de son convoi tentèrent de s'échapper. On les fit tous descendre et on les menaça de tous les tuer si ils ne dénonçaient pas ceux qui avaient tenté de fuir. De peur, certains les dénonçèrent. Ils furent tous les deux fusillés après qu'on leur ai demandé de se déshabiller et de courir.

Arrivés à Auschwitz, des SS les firent descendre et leur ordonnèrent d'aller jusqu'au fond du camp (177 hectares ).

Sa mère fut directement gazée, il lui avait juste dit au revoir pensant la retrouver.

On demanda le métier de chacun et les musiciens, tailleurs et médecins furent mis à part. Il frôla la mort en mentant sur son âge pour rester avec son frère car les moins de 16 ans étaient jugés inaptes au travail et donc directement gazés (André Berkover n'avait que 14 ans ). On les mena ensuite à leur baraque où ils étaient environ 200, il n'était pas avec son frère. Les lits mesuraient 60 cm de large et possédaient ce qu'on peut appeler un "oreiller" et une "couette". Le matin, il devait être au garde à vous à 5h. Au début, ils entendaient sans problème mais par la suite ils étaient tellement épuisés qu'ils étaient réveillés à coups de matraque par les kapos (criminels en Allemagne qu'on employait dans les camps aux mêmes fonctions que les SS).

Leur déjeuner était constitué d'une sorte d'eau noîratre au goût infect qu'ils appelaient "café" et de soit d'une rondelle de saucisson, soit d'une cuillère de confiture ou soit d'un carré de margarine. Le dimanche, ils étaient réveillés à 7h au lieu de 5h.

Lorsqu'ils quittaient le camp pour aller travailler, des musiciens jouaient de la musique, de même pour le soir à leur retour vers 18h.

Il travaillait six jours sur sept dans un complexe chimique qui fabriquait du caoutchouc synthétique. Il leur était interdit de s'asseoir, de fumer ou de parler. S'ils étaient surpris, ils recevaient 25 coups de matraque sur les reins. Si les personnes tombaient inconscientes les SS continuaient quand même jusqu'aux 25 coups. Parfois le soir, plusieurs personnes étaient condamnées à la potence sans vraiment savoir la cause de leur pendaison. Le repas servi le soir était une soupe un peu plus consistante, seule chose qui leur tenait un minimum au corps.

L'infirmerie, quand on s'y rendait, leur appliquait une simple pommade sur les plaies sans désinfectant ni pansement. Il rendait visite à son frère qui était à l'hôpital du camp. Il ne fallait jamais rester plus de 8 jours sans travailler au risque d'être jugé inapte au travail et gazé par le biais de la "sélection". On faisait sortir tous les blessés et on décidait en fonction de leur têtes ceux qui étaient tués ou non. André sauva la vie de son frère en lui intimant l'ordre d'aller se cacher dans les latrines (les SS ne s'y rendaient jamais de peur de tomber malade). Le 18 janviers 1945, il fut réveillé à 5h comme d'habitude mais on leur ordonna de rester dans leur baraque.

Puis on les fit sortir et on leur donna un second petit déjeuner. Ayant un pressentiment, il courut saluer son frère encore à l'hôpital. Persuadé de le revoir, il quitta le camp (sans musique) et marcha toute la journée. Les personnes trop lentes étaient aussitôt fusillées. Ils s'arrêtèrent dans une bâtisse, dans un sous-sol, et repartirent au lever du jour. Enfin, ils arrivèrent dans un nouveau camp de concentration et furent embarqués dans des wagons à nouveau par -20°. Curieusement le convoi s'arrêta. On les fit descendre en rang par 5. Soudain, il entendit des coups de feu devant lui. Il se mit à s'enfuir en courant à travers la forêt voyant les balles sifflées et les autres tomber raides autour de lui. Il hésita à faire le mort mais continua à courir, ce qui lui sauva la vie une deuxième fois. (les SS mettaient une balle dans la tempe à tout ceux qui étaient à terre).

Il se réfugia dans une ferme polonaise où le fermier le cacha et le nourrit. Il fut sauvé par les Soviétiques et fut acheminé dans un hôpital où il fut soigné (pieds gelés au second degré). Puis il fut dirigé vers un centre de rapatriement le 4 mai 1945. Enfin il fut rapatrié le 10 mai 1945 à Marseille (il devait peser environ 20/30 kg) où il fut reçu chez une amie d'enfance de sa mère. Il retrouva son père et sa sœur le 11 mai 1945.

Après cette horrible expérience, il fut difficile pour lui de retrouver une vie normale. Néanmoins il réalisa une formation de dessinateur industriel, se maria en 1953 et eut une fille et un fils.

Mémorial de la Shoah

Voici une affiche réalisée pour présenter le Mémorial de la Shoah de Drancy.

Nous vous conseillons d'aller le visiter.

affiche_publicitaire.pdf

André Berkover, son histoire

André Berkover est un homme issu d'une famille modeste. Lors du début de la Seconde Guerre Mondiale, il vivait dans le 20ème arrondissement de Paris, Porte de Bagnolet, dans un HBM (Habitat Bon Marché) maintenant appelé HLM (Habitat à Loyer Modéré).

Il vivait avec sa mère, son père, un artisan en maroquinerie, sa sœur et son frère, c'est une famille juive.
Il a effectué ses études au Lycée Voltaire à Paris.

Après la défaite de la France contre l'Allemagne, le gouvernement de Vichy est dirigé par le maréchal Pétain, en juin 1940.

Tout Juif dispose d'un tampon sur sa carte d'identité l'indiquant formellement. Ils avaient interdiction de rentrer dans des établissements publics et un couvre feu fut mis en place de 20h à 6h du matin.

Début 1944, son frère part prendre une douche dans un lieu public et se fait directement arrêter et emmener au commissariat place Vendetta dans le 20ème. Il est resté 8 jours au palais de Justice avant d'être emmené au camp de Drancy.

Ayant vu ça, André, son père et sa mère sont partis se réfugier chez sa tante Marie, qui avait été retirée des fichiers de police. Elle habitait à 1km de chez eux, à Bagnolet même. Ils y restèrent jusqu'au 28 juin 1944. Ils furent contraints de retourner chercher quelques affaires à leur domicile, étant partis sans rien.  Voulant savoir ce qu'il se passait, André demanda à sa mère d'aller chercher le journal. Elle accepta et ajouta qu'elle en profiterait pour effectuer quelques courses. André se retrouva seul, son père étant parti travailler. Il entendit toquer à la porte. Il partit ouvrir pensant que c'était sa mère qui revenait, mais, en ouvrant il découvrit finalement les S.S, venus pour les chercher. Ils le poussèrent sur une chaise et attendirent le retour de la mère de famille. Elle arriva peu de temps après. Ils les emmenèrent au camp de Drancy se rendant compte qu'ils avaient été dénoncés. En arrivant au camp, il retrouva son frère qui y était déjà depuis deux long mois. Ils n'y resteront que deux jours et feront partie du prochain convoi de déportation. Il faisait parti du convoi n°76, l'avant-dernier à partir de Drancy, le dernier étant le n°77, direction le camp de la mort. Alors qu'ils étaient aux environs de 80 par wagons, entre hommes, femmes, bébés, enfants et malades ; le voyage dura trois jours et demi durant lesquels ils n'ont eu le droit qu'à un seul petit verre d'eau.

Arrivés à Auschwitz, en Pologne, deux quais s'offraient à eux, les S.S les attendaient de chaque côté. Ils disposaient les personnes jugées trop faibles pour travailler d'un côté et les autres de l'autre côté, alignés en rang par 5. Tandis que les morts étaient directement pris et jetés dans les fossés autour des quais.

André n'avait que 14 ans à ce moment-là, or les moins de 16 ans étaient jugés comme trop faibles, n'ayant aucune pièce d'identité sur lui pouvant le prouver, il a réussi à aller du côté des "survivants" plus longtemps, accompagné de son frère alors que sa mère, elle, était de l'autre côté. Par la suite, ils ont été emmenés dans des baraquements qui occupaient pratiquement les 177 hectares d'Auschwitz. Les S.S les faisaient travailler afin de les fatiguer et qu'ils meurent d'ici peu. André, lui, était engagé dans le terrassement des lieux. Il y avait une cloche qui sonnait le matin pour le réveil, à 5h, si une personne avait la mauvaise idée de ne pas se lever, elle était réveillée à coups de matraque. Ils se regroupaient tous afin de prendre leur petit-déjeuner qui était composé d'un café, ou plutôt d'une eau noire dont le goût était indéfinissable et ils avaient le choix entre un petit carré de margarine ou une rondelle de saucisson, une cuillère de confiture ou encore un morceau de pain trop cuit. Ensuite, ils partaient au travail et cela six jours sur sept. Sur le lieu de travail, ils avaient interdiction de parler avec quelqu'un, interdiction de fumer, de s'asseoir sinon ils recevaient 25 coups de tape sur les mains avec une matraque en fer. André en a eu et a exprimé la douleur que ça lui provoquait. Dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, il y avait une " infirmerie " si l'on peut dire, car elle ne mettait qu'un peu de pommade, il n'y avait pas de pansements sur les possibles blessures. Il retrouvait son frère tous les soirs après le travail, n’exerçant pas le même que lui. 

Le dîner était composé d'1/2 litre de soupe épaisse accompagnée de quelques morceaux de pommes de terre. Ils avaient quartier libre après le souper.

Ils avaient chacun un matricule tatoué en allemand sur le bras, sur le bras gauche pour André, son numéro était le 16572.

Un soir après le souper, André chercha son frère mais en vain, un ami de celui-ci vient lui dire qu'il avait été sélectionné pour être exterminé. En sachant ça, André se dépêcha de le trouver et il lui dit d'aller se cacher dans les latrines (les toilettes), les S.S n'y rentraient pas par peur d'attraper des maladies.

Le 18 janvier 1945, ils sont réveillés normalement mais leur petit-déjeuner est apporté directement dans les baraques, étrange pensa t-il. En fin de matinée, ils sont tous appelés sur la place d'appel et reçoivent une deuxième portion de petit-déjeuner, ce qui n'était jamais arrivé auparavant. En début d'après-midi, ils sont tous mis en rang par 5 et ils sortent du camp. Ils marchent jusqu'à ce que la nuit tombe. Ceux qui marchaient trop lentement étaient fusillés. En début de matinée, ils sont repartis et ont continué de marcher, ils arrivèrent à l'intérieur d'une ville, quelques personnes sortaient de chez elles pour jeter un peu de nourriture. Ils arrivèrent sur une voie ferrée et durent monter dans les wagons qui s'offraient à eux. Les wagons étaient tellement remplis que les S.S en vinrent à avoir du mal à les fermer. Le convoi a démarré et ne s'est pas arrêté jusqu'au lendemain après-midi. Chaque wagon s'arrêtait à un endroit différent. Celui d'André s'arrêta et ils descendirent tous, à 20 mètres plus loin il y avait une forêt, assez large. Ils étaient de nouveau mis en rang par 5 et ont dû avancer, sans savoir où ils allaient. André se trouvait à la fin. Les S.S ont commencé à tirer des balles, ils fusillaient d'abord le devant de la file. Tout le derrière s'est mis à courir en direction de la forêt. Le premier réflexe qu'André a eut a été d'enlever les " sandales " que les Allemands leur avaient fournis, une planche en bois avec juste un bout de tissu de façon à tenir un minimum le pied, mais impossible de courir avec. Il les a donc enlevés et a commencé à courir pieds nus. Après avoir passé la forêt, il a continué à courir sur une route. Il entendait les rafales de balles qui ne s'arrêtaient pas, qui retentissaient au dessus de lui. Au bout de la route, il tomba sur une ferme polonaise. A l'extérieur, il vit une grande boîte, il l'ouvrit, c'était pour les poules, il y en avait dedans d'ailleurs. Il les sortit une par une et se réfugia dedans. Le fermier voyant ses poules dehors s'en rendit compte. Il ouvrit la boîte et découvrit André, il lui fit signe de sortir, ne parlant pas la même langue, André ne bougea pas. Les coups de fusil continuaient mais s'étaient calmés. Le fermier referma la boîte et revint un peu de temps après avec un bol de café et des tartines, il lui tendit mais André refusa, il les posa donc à côté de lui. André finit finalement par sortir et rejoindre le fermier qui l'accueillit chez lui, lui donna à manger et de quoi se réchauffer. Premièrement, André lui donna son pyjama de détenus et lui fit signe de le brûler, ce que l'homme fit en lui donnant des affaires propres à la place. Ayant les pieds en sang à force de courir pieds nus dans les bois l'homme fit ce qu'il peut pour désinfecter. Les Soviétiques vinrent le chercher, ils le ramenèrent à la gare, André prit le train et traversa toute l'Ukraine jusqu'au 4 mai 1945, où il fut accueilli dans un centre de rapatriement. 

Le 10 mai 1945, il arriva à Marseille, il pesait 37 kilos, il avait donc pris un peu de poids tournant autour de 30 kilos avant de croiser le chemin du fermier polonais. 

Le 11 mais 1945, il retrouve son père et sa sœur, qui eux n'avaient pas été déportés. 

Il n'a plus jamais eu de nouvelles de sa mère et de son frère. 

Il a effectué plusieurs recherches sur internet mais les résultats prennent du temps à parvenir avec les plus de 70 000 morts français. 

Il nous a fait part qu'il n'avait pas la haine des Allemands mais des nazis aujourd'hui. 

Il essaie de poursuivre sa vie normalement, il s'est marié en 1953 et a eu un fils et une fille et deux petites filles maintenant âgées de 23 ans. 

Il est l'un des derniers déportés encore vivant, il a aujourd'hui 87 ans. 

Journée d'un détenu à Drancy

Nous vous présentons une journée type au camp de Drancy sous la forme d'un journal.

07 février 2016

Biographie de Jacques Klajnberg

Il s'appelle Jacques.

Il est né en Pologne.

A l'âge de 3 ans, il quitte la Pologne pour venir vivre en France en 1931. Sa famille et lui vont emménager à Paris dans le 20e arrondissement.

 Les Juifs devaient porter une étoile jaune sur leurs vêtements.

A la fin de la guerre, une plaque a été apposée sur le mur de son école où il y a tous les noms des gens qui ont été déportés. 

Son père et lui ont décidé d'aller se réfugier à Ozoir-la-Ferrière mais au moment de partir sa mère dit "non",elle ne pouvait que tous les deux mois voir  le frère de Jacques qui était handicapé. A partir de ce jour, il n'a plus jamais vu sa mère et son frère.

Ils vont s'installer à Ozoir-la-Ferrière où de nombreuses familles vont vivre avec eux. Ils vivent à une quinzaine de personne dans une petite maison. Comme la moitié de la France était sous occupation nazie, Hitler a décidé de procéder au génocide des Juifs.

Quand les nazis ont fait une rafle à Ozoir-la-Ferrière, ils ont arrêté des familles, une fille qu'il connaissait bien a montré aux nazis où il vivait avec son père.

Son père a été arrêté, puis relaché 2 jours après. 

En août 1944, les Americains délivrent Ozoir-la-Ferrière des Allemands. Jacques était membre de la Résistance, et a fait la traduction entre les Americains et le groupe de résistants. 

02 février 2016

Poème - Jacques Klajnberg

Un témoignage émouvant

Pour partager son passé

Et parler au présent

De cet enfer jamais oublié

 

Il fait partie de ces survivants

Qui pleurent encore ses morts

Juste parce qu'ils étaient différents

Et pour toutes ces choses que l'on ignore

 

Je suis touchée et attristée

De cette histoire vécue

Tant d'années pour se relever

Et oublier ses proches disparus

 

Des rires, on passe aux larmes

Du bruit, surgit le silence

Comment oublier ses armes

Quand dans mon cœur naît la souffrance

 

Océane

Poème - Jacques Klajnberg

Moi à l'écoute, lui dans ses pensées 

je le regarde avec mes yeux bleus

Il a su m'abreuver de ce monde

qui était triste et qui est peu aimé

Mais ce souvenir est le plus important

pour l'avenir

il rend malentendant les non croyants

se souvenir fait souffrir

les entendants et les prévenants

pour demain

pour après

pour nos enfants

pour les timorés 

soyons prévenants

Tom

Une vie... celle de Jacques Klanjberg

Jacques Klanjberg, né le 2 mars 1928 à Lodz en Pologne, vient s'installer à l'âge de 3 ans en France (1931) avec sa famille, son père Hersh Klanjberg, sa mère, Szewa Fogel et son petit frère, Marcel, handicapé, qui est interné à Sainte-Geneviève-des-Bois. Ses parents ont décidé de fuir la Pologne à cause de la crise économique et la famille Klanjberg n'est pas très riche. Son père est pâtissier.

En France, il fait sa scolarité à l'école de la rue Tlemcen et vit à Paris dans le 20ème arrondissement. Malheureusement son apprentissage ne sera pas une grande réussite, son manque d'audition lui pose des difficultés. Il lit alors beaucoup de livres, ayant en sa possession près de 400 livres à l'âge de 14 ans.

Suite aux attaques allemandes en Europe, la France et l'Angleterre lui déclarent la guerre. Mais rapidement, la France est divisée en deux, une zone occupée par les nazis et une zone sous l'autorité du régime de Vichy qui collabore avec l'Allemagne. Le port de l'étoile jaune devient obligatoire, Jacques a alors peur du jugement de ses camarades mais l'étoile, il n'en éprouvera aucune fierté ou honte de la porter, car cela ne fera aucune différence pour eux.

Tout va pour le mieux pour la famille, mais, la rumeur d'une rafle se répand. Et Hersch, le père, propose à sa famille de se réfugier à Ozoir-la-Ferrière, où il a construit une petite pièce, mais sa mère refuse d'y aller voulant voir son fils Marcel, qu'elle ne peut voir qu'une fois tous les deux mois. Suite à ça, sa mère est arrêtée et Marcel laissé à l'abandon, sans nourriture. C'est la rafle du "Vel' d'Hiv" en juillet 1942.

Ils se retrouvent alors tous les deux à Ozoir-la-Ferrière, c'est alors qu'interviennent des personnes qui demandent à être hébergées, des connaissances de Hersch. Ils sont une quinzaine à dormir dans ses quelques mètres carrés, les plus robustes dorment dehors. Mais derrière ce partage, ils doivent tout de même se débrouiller pour manger. Ce n'est pas chose facile, puisqu'il faut des cartes que les Juifs ne peuvent obtenir. La nuit tombée, ils vont demander à des marchands, des fermiers, etc..., de la nourriture.

Une jeune fille dénonce aux Allemands l'occupation de la petite pièce par des Juifs, Hersch se fait embarquer mais supplie son fils de ne faire aucun bruit pour que ce dernier en réchappe. C'est avec une profonde tristesse que le jeune Jacques courut après son père pour le rattraper, mais toutes les personnes autour de lui ne réagissent pas, ils ne bougent pas face à un enfant qui pleure, ce qui va marquer Jacques. Un coiffeur l'hébergea, ce qu'il apprécia beaucoup. C'est avec une grande chance que le père de Jacques sera libéré, un agent le laissa partir sans tenir compte de son statut de juif.

En septembre 1943, une rafle a lieu à Ozoir-la-Ferrière. Une femme et sa fille ont le temps de s'échapper du bâtiment encerclé par les forces de l'ordre et vont prévenir Jacques et son père, tous les quatre trouvent refuge dans la forêt.

Plus tard, comme seul refuge, ils doivent vivre sous un abri de jardin dans cette même forêt, appartenant à un homme de bonne foi mais ne pouvant les loger chez lui. Ce sera alors très dur pour eux, la faim sera courante, l'ennui également présent, les jours deviennent de plus en plus durs, l'impatience naît rapidement.

C'est le même homme, celui qui les hébergea sous l'abri, qui va proposer à Jacques d'entrer dans la Résistance. A 16 ans, Jacques devient résistant à Ozoir-la-Ferrière, ils ne font pas de grandes opérations mais c'est tout de même ça. Les résistants voulaient reprendre leur ville aux mains des Allemands avant les Américains. Alors cet homme est venu chercher Jacques, mais Hersch y était opposé, l'idée que son fils soit en danger était insupportable. Après tout il ne restait que lui de vivant dans sa famille autrefois si nombreuse.

Mais Jacques voulait plus que tout libérer la ville, et c'est à pas de course qu'il se rendit à la réunion des résistants pour laquelle il fallait un mot de passe, ce qui lui permit d'échapper à son père.

Les résistants se sont défendus contre les Allemands qui savaient de toute manière que les Américains allaient arriver. Un char américain apparut et ses compagnons l'envoyèrent muni d'un drapeau blanc. C'est alors qu'une discussion assez particulière se fit, sur une feuille de papier avec des écrits dessus, Jacques devait entourer les réponses au questions qu'on lui posait. Après constatation, un soldat américain lui dit de monter. C'est alors qu'une série de tanks apparurent de tous cotés avec sur l'un d'eux Jacques. C'est ainsi qu'Ozoir-la-Ferrière fut libérée ...

- page 5 de 13 -