Une vie... celle de Jacques Klanjberg

Jacques Klanjberg, né le 2 mars 1928 à Lodz en Pologne, vient s'installer à l'âge de 3 ans en France (1931) avec sa famille, son père Hersh Klanjberg, sa mère, Szewa Fogel et son petit frère, Marcel, handicapé, qui est interné à Sainte-Geneviève-des-Bois. Ses parents ont décidé de fuir la Pologne à cause de la crise économique et la famille Klanjberg n'est pas très riche. Son père est pâtissier.

En France, il fait sa scolarité à l'école de la rue Tlemcen et vit à Paris dans le 20ème arrondissement. Malheureusement son apprentissage ne sera pas une grande réussite, son manque d'audition lui pose des difficultés. Il lit alors beaucoup de livres, ayant en sa possession près de 400 livres à l'âge de 14 ans.

Suite aux attaques allemandes en Europe, la France et l'Angleterre lui déclarent la guerre. Mais rapidement, la France est divisée en deux, une zone occupée par les nazis et une zone sous l'autorité du régime de Vichy qui collabore avec l'Allemagne. Le port de l'étoile jaune devient obligatoire, Jacques a alors peur du jugement de ses camarades mais l'étoile, il n'en éprouvera aucune fierté ou honte de la porter, car cela ne fera aucune différence pour eux.

Tout va pour le mieux pour la famille, mais, la rumeur d'une rafle se répand. Et Hersch, le père, propose à sa famille de se réfugier à Ozoir-la-Ferrière, où il a construit une petite pièce, mais sa mère refuse d'y aller voulant voir son fils Marcel, qu'elle ne peut voir qu'une fois tous les deux mois. Suite à ça, sa mère est arrêtée et Marcel laissé à l'abandon, sans nourriture. C'est la rafle du "Vel' d'Hiv" en juillet 1942.

Ils se retrouvent alors tous les deux à Ozoir-la-Ferrière, c'est alors qu'interviennent des personnes qui demandent à être hébergées, des connaissances de Hersch. Ils sont une quinzaine à dormir dans ses quelques mètres carrés, les plus robustes dorment dehors. Mais derrière ce partage, ils doivent tout de même se débrouiller pour manger. Ce n'est pas chose facile, puisqu'il faut des cartes que les Juifs ne peuvent obtenir. La nuit tombée, ils vont demander à des marchands, des fermiers, etc..., de la nourriture.

Une jeune fille dénonce aux Allemands l'occupation de la petite pièce par des Juifs, Hersch se fait embarquer mais supplie son fils de ne faire aucun bruit pour que ce dernier en réchappe. C'est avec une profonde tristesse que le jeune Jacques courut après son père pour le rattraper, mais toutes les personnes autour de lui ne réagissent pas, ils ne bougent pas face à un enfant qui pleure, ce qui va marquer Jacques. Un coiffeur l'hébergea, ce qu'il apprécia beaucoup. C'est avec une grande chance que le père de Jacques sera libéré, un agent le laissa partir sans tenir compte de son statut de juif.

En septembre 1943, une rafle a lieu à Ozoir-la-Ferrière. Une femme et sa fille ont le temps de s'échapper du bâtiment encerclé par les forces de l'ordre et vont prévenir Jacques et son père, tous les quatre trouvent refuge dans la forêt.

Plus tard, comme seul refuge, ils doivent vivre sous un abri de jardin dans cette même forêt, appartenant à un homme de bonne foi mais ne pouvant les loger chez lui. Ce sera alors très dur pour eux, la faim sera courante, l'ennui également présent, les jours deviennent de plus en plus durs, l'impatience naît rapidement.

C'est le même homme, celui qui les hébergea sous l'abri, qui va proposer à Jacques d'entrer dans la Résistance. A 16 ans, Jacques devient résistant à Ozoir-la-Ferrière, ils ne font pas de grandes opérations mais c'est tout de même ça. Les résistants voulaient reprendre leur ville aux mains des Allemands avant les Américains. Alors cet homme est venu chercher Jacques, mais Hersch y était opposé, l'idée que son fils soit en danger était insupportable. Après tout il ne restait que lui de vivant dans sa famille autrefois si nombreuse.

Mais Jacques voulait plus que tout libérer la ville, et c'est à pas de course qu'il se rendit à la réunion des résistants pour laquelle il fallait un mot de passe, ce qui lui permit d'échapper à son père.

Les résistants se sont défendus contre les Allemands qui savaient de toute manière que les Américains allaient arriver. Un char américain apparut et ses compagnons l'envoyèrent muni d'un drapeau blanc. C'est alors qu'une discussion assez particulière se fit, sur une feuille de papier avec des écrits dessus, Jacques devait entourer les réponses au questions qu'on lui posait. Après constatation, un soldat américain lui dit de monter. C'est alors qu'une série de tanks apparurent de tous cotés avec sur l'un d'eux Jacques. C'est ainsi qu'Ozoir-la-Ferrière fut libérée ...

Commentaires

1. Le 21 mars 2016, 20:01 par Alexandre PARIS

Un récit mémorable pour un parcours mémorable.