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Si La Fontaine m'était joué Le Savetier et le Financier.

Le Savetier et le Financier

 

Le savetier est au milieu de la scène. Il est habillé d'une toile de jute.  Il chante une mélodie très agréable. C’est un spectacle visuel et auditif.

Le voisin, le financier, assez mécontent entre sur scène les yeux plissés, en pyjama et en marchant à tâtons.

Financier En ronchonnant : Vous m’empêchez encore de dormir à force de chanter ! Cela suffit ! Même si on peut acheter des denrées, le sommeil lui, ne se récupère pas avec de l’argent.

Savetier Poli : Excusez-moi du dérangement, mais cette activité est mon métier.

Financier : Bien. Dans ce cas, que gagnez-vous par an ?

Savetier : Par an ? (Rit) Ce n’est pas mon habitude de compter de la sorte. De plus, je n’entasse pas les liasses, du moment que chaque jour amène son pain.

Financier : Eh bien que gagnez-vous par journée ?

Savetier Calme, en souriant : Tantôt plus, tantôt moins, selon les jours : au fil de l’année, les jours fériés, de congé et de fête s’entremêlent.

(Le financier soupire et tend une bourse pleine au savetier)

Financier : Prenez. Gardez ceci en cas de besoin.

Le financier sort de la scène, le savetier ouvre la bourse et y voit cent écus.

Savetier surpris : Jamais de ma vie je n’ai vu autant d’argent réuni !

Le savetier va sur le côté de la scène, où une table est posée, en chantonnant. Il pose la bourse sur la table. Il ne chante plus.

Là, elle sera bien… En sécurité…

 Il reste à côté, il tourne autour. Il s’assoit en la regardant, il la prend dans ses mains, la pose sur la table. Il ne chante pas.

Personne ne doit me voler cet argent.

 Il surveille qu’il n’y ait aucun regard curieux… Il ne chante pas.

Ne t’en fais pas, ma belle petite bourse. Tu seras en sécurité avec moi.

Le savetier retourne au milieu de la scène, il paraît suspect par sa démarche et ses regards intempestifs. Il ne chante pas.

De toute façon, personne n’est au courant.

Il retourne au niveau de la table, il reste à côté de la bourse, il tourne autour. Il s’assoit en la regardant, il la prend dans ses mains, la pose sur la table. Il ne chante pas

En sécurité… Je ne dois pas me faire remarquer…

Il surveille qu’il n’y ait aucun regard curieux. Il ne chante pas. Il va au milieu de la scène. Tout le monde le regarde. Il ne chante pas.

Ma belle petite bourse… S’il le faut, j’arrêterai de chanter…

 Il retourne au niveau de la table, refait les mêmes actions.

Je ne laisserai personne t’approcher… Je serai aussi muet qu’une carpe…

Il ne chante toujours pas. Il sort une fois de plus, toujours la même attitude suspecte.

Il se tient la tête 

Cette paranoïa suffit !

Le savetier empoigne la bourse, va de l’autre côté de la scène, appelle le financier. Ce dernier entre.

Financier : Energique, plus amical qu’avant : Qu’est-ce qu’il se passe ? Vous avez besoin de moi ?

Le savetier rend la bourse au financier.

Savetier : Rendez-moi ma voix, rendez-moi mes chansons ! Reprenez vos cent écus.

Le savetier va au niveau de la table en sautillant et chantonnant.

 

Camille A.