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Place du marché de Rochefort en Terre, en Bretagne.

Un homme élégant, vêtu d’un costume, s’approche d’un artisan.

 

Augustin Le Parc

Bonjour, je suis Augustin Le Parc et cela fait une semaine que je vous vois fabriquer de jolis petits décors à accrocher sur ce marché. Etant à la recherche d’artisans talentueux pour créer une entreprise de vente d’objets artisanaux sur internet, je me permets de vous aborder pour vous proposer de gagner beaucoup plus d’argent que ce que vous gagnez actuellement.

Gwen Le Riadec

C’est très aimable de votre part mais je vis très bien avec ce que me rapporte ma passion.

Augustin Le Parc

Vraiment ? J’ai du mal à vous croire…Entre nous…combien gagnez-vous ?

Gwen Le Riadec

Question bien indiscrète monsieur !

Augustin Le Parc

Je vous pose cette question sans la moindre arrière-pensée. C’est seulement dans le but de vous venir en aide.

Gwen Le Riadec

Admettons. Eh bien, je gagne un salaire qui me permet de vivre.

Augustin Le Parc

Oui mais il vous permet de vivre votre quotidien sans vous permettre de petits extras qui vous rendent heureux et amènent du bonheur dans la famille qui les vit…Vous avez une famille n’est-ce pas ?

Gwen Le Riadec

Vous êtes bien renseigné…Je suppose que vous êtes allé demander tout cela à la bouchère qui s’est fait une joie de vous répondre, restant fidèle à ses commérages  habituels.

 

Augustin Le Parc

Je ne cite pas mes sources, cher monsieur Le Riadec. Mais, franchement, entre nous…ne voulez-vous pas faire le bonheur de votre femme ? Et de vos futurs enfants ? Ils seront certainement très heureux de vivre une vie un tant soit peu luxueuse.

Gwen Le Riadec

Etes-vous en train de  sous-entendre l que je ne rends pas heureux ma famille ? Pour qui vous prenez- vous pour vous permettre de me dicter de telles choses ?

Augustin Le Parc

Non, je vous informe juste de l’utilité d’avoir un salaire plus que confortable pour vivre heureux avec sa famille…

Gwen Le Riadec

Je ne suis pas du tout d’accord avec vous. Tant que l’on est heureux avec sa famille, la nécessité d’une grande fortune est bien secondaire.

Augustin Le Parc

Réfléchissez bien !! Si vous aimez votre femme…

Gwen Le Riadec lui coupant la parole

J’en ai assez entendu, « monsieur Le Parc ». Si vous le permettez, j’aimerai pouvoir continuer mon travail.

Augustin Le Parc

Comme vous voudrez monsieur Le Riadec.

 

 

 

 

 

 

Morlaix, dans une rue bordée de grandes et magnifiques demeures.

Gwen Le Riadec, venant d’entrer dans la maison d’Augustin Le Parc.

Mr Le Parc, je me permets de revenir vers vous car j’ai changé d’avis au sujet de votre proposition.

Augustin Le Parc, avec cupidité

Vraiment ? Avez-vous enfin suivi la voix de la raison ?

Gwen Le Riadec avec enthousiasme

Oui monsieur Le Parc, j’ai pris conscience que j’aime ma femme et que je veux pouvoir lui offrir le meilleur qui existe…

Augustin Le Parc

Comme je vous comprends…C’est la raison qui me pousse chaque jour à continuer à m’investir dans ma grande entreprise de Morlaix. Pour elle…

Gwen Le Riadec

Vous n’avez pas d’enfants ?

Augustin Le Parc

Malheureusement non…Ma femme n’en n’a jamais voulu, à mon grand regret..Ils auraient pu reprendre ma société comprenez-vous ?

Mais parlons de votre projet, vos magnifiques créations vont pouvoir se vendre sur tout le territoire français

Gwen Le Riadec

C’est très aimable à vous de me proposer cela.

Augustin Le Parc

C’est normal, j’admire ce que vous faites et je suis constamment à la recherche d’artisans talentueux comme vous. Allons parler de tout ça au restaurant…

Gwen Le Riadec, suivant Augustin Le Parc

Au restaurant ? Si vous me le proposez !

 

 

 

 

 

Dans un luxueux restaurant de Morlaix.

                                                       Augustin Le Parc

    Alors c’est entendu.

Gwen Le Riadec

Merci beaucoup pour la confiance que vous m’accordez.

                                                       Augustin Le Parc

Je suis persuadé d’avoir raison de vous l’accorder. Au revoir monsieur le Riadec.

Gwen Le Riadec, s’éloignant

Au revoir monsieur Le Parc.

 

 

                                                   

 

Dans la maison de monsieur Le Parc, Morlaix, 5 mois plus tard.

 

                                                     Gwen Le Riadec

Si je reviens vous voir aujourd’hui, c’est pour rompre notre contrat.

Augustin Le Parc

Rompre notre contrat ? Mais pourquoi donc ?

Gwen Le Riadec

Tout simplement pour reprendre une vie heureuse…

Augustin Le Parc

Une vie heureuse ? Je ne comprends pas ! Avec tout l’argent que vous rapporte notre affaire, le bonheur doit régner dans votre maison…

Gwen Le Riadec

Eh bien, figurez-vous que non. Depuis que je me suis lancé le défi de vendre mes objets par le biais de votre entreprise, il règne chez moi un chaos que je ne peux plus supporter…

Augustin Le Parc

Expliquez-moi je vous en prie ! Expliquez-moi comment mon affaire peut d’avantage vous porter préjudice plutôt que vous apportez le bonheur.

Gwen Le Riadec

Eh bien, je passe beaucoup plus de temps à travailler pour concevoir des objets plus artistiques, pour plaire toujours plus à vos nombreux clients et cela déplaît fortement à ma femme. Je n’ai d’ailleurs même plus le temps de m’adonner à ma grande passion de toujours, le chant et cela me rend triste. Enfin, je suis constamment stressé à l’idée de me faire cambrioler : chaque bruit, même un tout petit craquement de meuble me met à l’affût…Je ne peux plus vivre dans la crainte…Je veux pouvoir chanter toute la journée et particulièrement en travaillant.  Je veux regagner la complicité qui nous unissait auparavant, ma femme et moi…Bref, je veux retrouver ma vie d’avant.

Augustin Le Parc

Encore une personne qui n’a pas appris à savourer la gloire…Vous n’avez rien compris à la vie et encore moins votre femme.

Gwen Le Riadec

Je devrais vous dire que je ne vous permets pas de parler de ma vision de la vie et de ma femme de la sorte mais je préfère ne rien dire et aller retrouver ma femme et ma maison à Rochefort-en-Terre.

Floriane