Je voulais le passant
Par Laure Sorasso le 31 octobre 2023, 16:58 - Par l'écriture - Lien permanent
Ils s’étaient assoupis dans leur chambre leur nid
Certains dormaient déjà d’autres pensaient rêvaient,
Ce n’étaient pas ceux-là que mon âme recherchait.
Dans la nuit qui marchait, dans le froid, dans Paris
Je voulais le passant qui jamais ne se hâte…
Je savais la froidure des pavés de l’asphalte
Les regards de noyés que l’on jette aux carrés
De lumière suspendus dans les airs mais fermés
Pour dire que la douceur se donne à qui la mate.
Je voulais le passant qui jamais ne se hâte…
J’en ai connu d’autres dont la vie après tout
Se laissait contempler ; se poussant et roulant
Année après année entre stations et bancs
Sur les bouches bien au chaud, bien au froid sur les bouts.
Je voulais le passant qui jamais ne se hâte…
De dehors de dedans de richesse en misère
Sur le sol gelé des hivers parisiens
Sur le parquet ciré d’un intérieur rupin
Les mêmes traces, les mêmes pas, la vie et ses barrières.
Moi je voulais le passant qui jamais ne se hâte…
Mon âme savait bien pendant que j’écrivais
Que quelqu’un quelque part faisait ce que je fais
Son cœur cherchait le mien, c’est sa main qui courait
Sur la feuille bien blanche où j’écris que je sais
Le passant qui jamais ne se hâte.