Oralité
Par Laure Sorasso le 04 août 2013, 19:40 - Par l'écriture - Lien permanent
Je me souviens d’un chant qui n’a plus de paroles
Qui dit Lalalala sur un air tristounet.
La terre dure de l’hiver accouche de rigoles
Qui craquelle la boue dans un bruit de rouet.
Bien sûr qu’il y a le sang de ceux qu’on égorgea
Mais il s’éteint déjà caché dessous la glace
Bien sûr qu’il y a la laine de celle qui tissa
Pour ne pas voir, au jour, les corps jonchant la place.
Le matin était sale, les cadavres étaient gris
Mais Rosita chantait pour son chat Mistigri
Pour son enfant à naître, elle disait Lalala.
Elle n’était pas poète, ne s’est jamais servi
De l’immortalité pour avoir un sursis ;
Mais ce soir je suis là, et je vois, Lalala.