Comment imposer à la jeunesse un Service national universel , sans la contrarier ?

 

    Alors qu’en ce printemps de nombreux élèves de terminale attendent dans l’angoisse les réponses à leurs vœux à l’enseignement supérieur Parcoursup, le gouvernement travaille à la mise en place d’un engagement de campagne d’Emmanuel Macron : un service national pour tous les jeunes, que le président de la République a voulu « obligatoire ».
Résultat de recherche d'images pour "service national universel"    L’acceptation du SNU par la jeunesse dépendra de son contenu. C’est à un militaire, le général Daniel Ménaouine, que l’Elysée a confié la mission de conduire un groupe de travail, qui a rendu son rapport fin avril. 

    La première étape a été de gommer quelques lignes du programme du candidat Macron, qui promettait la création d’un « service militaire obligatoire et universel d’un mois ». Un an plus tard, il est hors de question de remettre la jeunesse au garde-à-vous. Le SNU serait, selon les propositions du rapport, sur une courte période : deux fois quinze jours, entre 15 et 18 ans (un premier temps de « cohésion » de quinze jours, en hébergement, centrés sur les valeurs, puis un second d’une même durée autour d’un projet d’engagement collectif). Ensuite, une deuxième « phase » d’engagement de trois à six mois serait envisagée, uniquement sur la base du volontariat, avant 25 ans.
A peine les premiers objectifs du SNU affichés, les  lycéens, étudiants, associations de jeunesse et acteurs du service civique rejettent en bloc le principe même d’un engagement contraint.
 

« Un service obligatoire sera subi par la jeunesse et voué à l’échec. Si l’engagement est contraint, les jeunes feront tout pour s’y soustraire »
« Cela fait partie de la politique infantilisante et paternaliste d’Emmanuel Macron, qui veut imposer aux jeunes leur orientation par sa réforme de l’université et maintenant un service obligatoire. Nous nous y opposons et nous appellerons les jeunes à se mobiliser contre »

    Tout refus sera sanctionné par « l’impossibilité de passer le code, le baccalauréat ou un autre diplôme, l’exclusion des concours administratifs… », suggèrent les auteurs du rapport. C’est le paradoxe du SNU, pensé comme un outil inclusif pour une partie de la jeunesse en perte de repères, mais qui pourrait exclure encore plus ceux qui n’y adhéreraient pas.