Les urnes et la rue...
Nous avons dit en Ed. Civ., qu'en démocratie, la règle est de respecter la loi issue de la volonté du peuple par le biais des urnes (du vote).
Nous avons aussi évoqué l'existence d'autres sources de légitimité que les urnes, en particulier la protestation de la "rue", droit de manifestation et de grève......
... La "rue" c'est évidemment l'expression qui symbolise le droit, hors des périodes électorales, d'exprimer son point de vue, son mécontentement par la manifestation, dans la rue donc. Parfois, la mobilisation de la rue est telle, que sa revendication acquiert ainsi une légitimité et l'emporte. En démocratie ce droit à la manifestation est réel et l'on peut considérer que la légitimité de la rue dépend de l'ampleur de la mobilisation, de sa durée, des moyens mis en oeuvre. Peut-on accepter par exemple que la violence s'oppose ainsi au droit des urnes? Peut-on, de la même manière, accepter que le pouvoir gouverne sans jamais entendre les revendications de la rue? La démocratie est donc un compromis permanent.
Quelques exemples : En Mai 68 on voit bien que la rue tient le pouvoir en respect et en échec pendant un mois. mais dans les urnes en juin 1968, le pouvoir est conforté. En 1984, la mobilisation de centaines de milliers de partisans de l'Ecole privée oblige le gouvernement d'alors à renoncer au projet Savary pour l'Ecole. En 2006, la mobilisation durable contre le CPE déstabilise le pouvoir qui renonce finalement à son projet. En 2010 par contre la mobilisation de la rue n'aboutit à aucun résultat concret et le projet de loi passe, voté par les assemblées du parlement. Dans tous les cas c'est la démocratie!
M. Raffarin, ancien premier ministre de la France a eu cette phrase : "ce n'est pas la rue qui gouverne". Cela est vrai mais la rue peut faire pression et parfois l'emporter. S'en souvenir, c'est aussi se rappeler qu'on est maître de son destin, responsable de sa vigilance, de sa mobilisation, à tout moment citoyen.
à écouter : "A Tout Moment la Rue", du groupe Eiffel, 2009.
A chacun de nos souffles Au moindre murmure des bas fonds C'est dans l'air comme un chant qui s'étrangle Que d'un pavé de fortune Contre le tintamarre du pognon A tout moment la rue peut aussi dire non (x2)
C'est un pincement de lèvres Et la peur qui perle d'un front La faune et la flore à cran en haillons Et l'éclat de nos palpitants Dans l'ombre du marteau pilon A tout moment la rue peut aussi dire non (x2)
Non comme un oui Aux arbres chevelus A tout ce qui nous lie Quand la nuit remue Aux astres et aux Déesses Qui peuplent nos rêves Et quand le peuple rêve A tout moment la rue peut aussi dire...
Et si quelques points noirs En cols blancs poivrent nos cieux D'ondes occultes en tubes longs et creux A bien compter le monde Est x fois plus nombreux Que ces trois cent familles qui sur la rue ont pignon A tout moment elle peut aussi dire non
Comme un oui Aux arbres chevelus A tout ce qui nous lie Quand la nuit remue Aux astres et aux Déesses Qui peuplent nos rêves Et quand le peuple rêve il aime Disposer de lui même (x2)
Non comme un oui Aux arbres chevelus A toutes ces nuits qui nous lient Et même si elles ont trop bu C'est aux astres et aux Déesses Qui peuplent nos rêves Et quand le peuple crève A tout moment la rue peut aussi dire...
A chacun de nos souffles Au moindre murmure des bas fonds C'est dans l'air comme un chant qui s'étrangle Que d'un pavé de fortune Contre le tintamarre du pognon
A tout moment la rue peut aussi dire non (ad lib)