SEMAINE 1 : ACTIVITE DE LECTURE

Pierre de Ronsard, "Quand vous serez bien vieille",

Ecoutez la lecture du poème par Alain Bashung :

Pierre Corneille, "Stances à Marquise",

Ecoutez cette lecture (lecteur inconnu) :

Raymond Queneau, "Si tu t'imagines".

Ecoutez le poème chanté par Juliette Gréco :

Question : Quelles sont, entre ces trois poèmes, les constantes et les variantes dans la manière de traiter le thème du carpe diem ?

Comment procéder pour répondre à la question ?

1. Poursuivre le travail individuellement : En classe, mercredi dernier, vous avez démarré un tableau comparatif pour répondre à cette question. Vous devez continuez à le compléter sur votre feuille de cours, en indiquant au moins trois points communs entre les poèmes et une particularité pour chacun.

2. Echanger et collaborer pour approfondir la réflexion : Ci-dessous, vous posterez des commentaires, en ayant soin d'indiquer votre prénom (+/- initiale nom) et votre adresse mail. Sur ces commentaires, vous indiquerez une constante ou une variante dans la manière dont les poètes traitent le thème du carpe diem

Attention :

  • UN COMMENTAIRE = UNE IDÉE, précisément justifée.

  • On postera autant de commentaire que l'on veut pour faire progresser la conversation entre les élèves de la classe et approfondir la réflexion.

  • Vous devrez veiller à ne jamais répéter ce qu'un autre élève a déjà dit. Pour cette raison, il vous faudra lire tout le fil de commentaire avant de poster le(s) vôtre(s).
  • Vous viendrez donc systématiquement proposer une nouvelle idée ou bien enrichir, en l'approfondissant, une idée déjà donnée (par d'autres exemples, d'autres preuves qui justifient l'idée...).

Bon travail à toutes et à tous !

Commentaires

1. Le 16 mars 2020, 16:03 par Jade Yribarren

Une constante: Dans chacun des poèmes l'auteur s'adresse a une femme. Dans celui de Ronsard il parle à Hélène, Corneille s'adresse à la Marquise et Queneau à une fillette.

2. Le 16 mars 2020, 16:48 par Maud Tortissier

La constante commune aux trois poèmes est: les poètes à travers leurs écrits nous ont en quelque sorte mis en garde sur le fait que la beauté de la femme n'est pas éternelle et qu'il faut en profiter le plus possible.

3. Le 16 mars 2020, 16:50 par Apolline Castellan

Voici une constante qui revient dans les trois poèmes qui traitent du carpe diem:
Les trois poètes préviennent les femmes à qui ils s'adressent que leur beauté et leur jeunesse sont éphémères.
Stances à Marquise: " Le temps aux plus belles choses Se plaît à faire un affront Il saura faner vos roses Comme il a ridé mon front. " (L.4-8)
Sonnets pour Hélène: "Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle" (L.4)
L'instant fatal: " si tu crois petite (...) que ton teint de rose (...) va durer toujours ce que tu te goures" (deuxième strophe)

4. Le 16 mars 2020, 16:56 par Louise Til

Une variante: j’ai observé que Pierre Corneille est le seul à se décrire en se lançant des fleurs dans son ouvrage. En effet, dans son poème il essaye de courtiser une jeune femme, c’est pour cela qui se vente en expliquant que malgré son âge mur, “Marquise” peut le courtiser lorsqu’on est fait comme lui, “Il vaut nien qu’on le courtise quand il fait comme moi”. De plus il lui fait comprendre que sa beauté est éphémère.

5. Le 16 mars 2020, 17:17 par Axelle Haletton

Une des constantes que nous pouvons citer par rapport aux trois poèmes étudiés est que chaque poète utilise la métaphore de la rose pour représenter une femme ou juste un trait du genre féminin, dont la beauté n’est pas éternel et qui se dégrade comme une rose (comme dans les vanités pour représenter la fragilité et la vie qui se fane au fil du temps qui passe).
En effet, dans le poème de Ronsard, il dit : "les roses de la vie" (l.14), dans celui de Queneau : "ton teint de rose" (l.14) et dans celui de Corneille : "Il saura faner vos roses" (l.7).

6. Le 16 mars 2020, 17:53 par ZMyriam

Chaque poèmes parle d'une conséquence différente du passage du temps :

en effet, par exemple le poème de Queneau ne mentionne pas la mort, mais met en garde ses jeunes lectrices contre la vieillesse, avec des changements physiques "très sournois" qui approchent, comme "la ride véloce, la pesante graisse, le muscle avachis", causés par la fuite du temps;

tandis que Corneille met en garde Marquise contre sa fierté et sa popularité, lui rappelant que cette dernière risque d'être oubliée après sa mort contrairement à lui, sauf s'il évoque son existence dans ses écrits, car il prétend à Marquise de pouvoir "dans mille ans faire croire, ce qu'il me plaira de vous".

Enfin, Ronsard évoque la solitude ressenti lors de la vieillesse, lorsqu’il raconte à son amante ce qu'elle va devenir (selon lui), après qu'il soit mort, disant qu'elle ne sera qu'une "vieille accroupie regrettant son amour", et qu'elle n'aura aucune servante oyant ce qu'elle dira.

7. Le 16 mars 2020, 18:39 par Cléa Pestipont

Je remarque une constante entre deux des trois poèmes étudiés : entre "Stances à Marquise" de Pierre Corneille et "sonnets pour Hélène" de Pierre de Ronsard.
D'abord, ces deux poèmes sont composés de quatrains : celui de Ronsard de deux quatrains tandis que celui de Corneille de huit quatrains.
Ensuite, il possède tous les deux des rimes croisées : "chandelle"vers 1, "belle" vers 4, "filant" vers 2, "émerveillant" vers 3 pour le poème de Ronsard. De même pour le poème de Corneille qui utilise le même genre de rimes: "visage" vers 1, "âge" vers 3, "vieux" vers 2 et "mieux" vers 4. De plus, je constate que le vocabulaire utilisé est similaire : "émerveillant" vers 3 et "belle" vers 4 pour le poème de Ronsard ainsi que "belles" vers 5 et "éclatants" vers 14 pour les stances de Corneille.
Je peux alors conclure que le lien qui relie ces deux poèmes est qu'il ne peut pas avoir de beauté sans etre suivie par la vieillesse.

8. Le 16 mars 2020, 19:11 par Juliette B

Une variante: je remarque que seul Pierre Corneille utilise son poème dans le but de séduire une femme, à savoir Hélene, en utilisant le sujet de la beauté éphémère. Celui-ci tente de séduire la marquise d'une manière un peu brutale. Il n'est pas tendre car pour se mettre en valeur malgré sa vieillesse, il la dénigre et lui rappelle qu'elle sera vieille elle aussi un jour. Il utilise un ton amer et quelque peu méchant. Ses intentions sont égoïstes car il veut que la peur du vieillissement et de finir seule l'oblige à accepter son amour: "Souvenez-vous qu'à mon âge vous ne vaudrez guère mieux".

9. Le 16 mars 2020, 19:24 par Lina Kharchi

Une variable, j'ai remarqué que le poème de Raymond Queneau qui est aussi le plus récent ayant été écrit en 1948 est le seul employant des mots et expressions familiers tels que :"ce que tu te goures" et de courtes phrases en abrégé comme :"xa va xa va xa".

10. Le 17 mars 2020, 09:54 par Professeure

Cher(e)s élèves,

Merci pour toutes ces idées, riches et pertinentes ! Poursuivez le dialogue ensemble, n'hésitez pas à vous répondre les uns aux autres en disant si vous êtes d'accord ou non avec une idée, ou bien en venant creuser l'idée de l'un ou l'une de vos camarades. Essayons, le plus possible, de continuer à réfléchir ensemble malgré la distance, pour nous enrichir les uns les autres !

Attention Juliette B : Corneille s'adresse à "Marquise" tandis que Ronsard s'adresse à Hélène.

Louise considère que Corneille "est le seul à se décrire en se lançant des fleurs dans son ouvrage". Ne trouvez-vous pas que Ronsard fait un peu cela aussi ?

J'ai bien hâte de lire vos prochains commentaires !

Bien à vous toutes et tous.

L.J.

11. Le 17 mars 2020, 10:32 par Félix FAYOUX

Une variante: dans le poème de Queneau,le poète compare des parties du corps avec des animaux: "ta taille de guêpe" vers15 ; "ta cuisse de nymphe" vers 18 (NB : une nymphe est une déesse).

12. Le 17 mars 2020, 10:38 par Baptiste Lefeuvre

Variante : j'ai remarqué que seul Queneau n'utilise pas le "je", il s'adresse directement à une jeune femme en utilisant le "tu". Contrairement à Corneille et Ronsard, on ne connait pas l'identité de la femme. Cela donne une vision plus étendue, on a l'impression qu'il met en garde toute les femmes contre la fuite du temps, la beauté et la jeunesse ne durent pas.
"si tu t'imagines, xa va xa va xa, va durer toujours" (L3-5) "ce que tu te goures, fillette, fillette" (L23-24)

13. Le 17 mars 2020, 11:35 par Emma FRAICHARD

Une variante : J'ai remarqué que Queneau fait beaucoup de répétions, il utilise souvent les expressions "si tu t'imagines", "fillette", "ce que tu te goures", "xa va xa va xa va".
il fait des répétions pour insister sur le fait que si cette fillette imagine que sa beauté durera toujours et qu'elle restera jeune et belle, elle se trompe et il la met en garde, il lui rappelle que au moment où il écrit son poème elle est certes jeune de belle (strophe 2) mais il lui rappelle que ce n'est pas pour toujours (strophe 3).

14. Le 17 mars 2020, 15:45 par D.Thibault

J'ai trouvé une constante entre le poème de Pierre Corneille et celui de de Raymond Queneau. Dans les deux poèmes ils parlent du cours des planètes en faisant allusion au temps qui passe, et donc à la vieillesse qui arrive pour tous sans exception.
Pierre Corneille "Le même cours des planètes règle nos jours et nos nuits" (vers 9)
Raymond Queneau "Les beaux jours s'en vont les beaux jours de fête soleils et planète tournent tous en rond "(vers 28)

15. Le 17 mars 2020, 18:41 par José Oliveira

Une constante : Ronsard et Corneille essayent tout les deux de rabaisser une femme en parlant de sa vieilliesse.
Pierre de Ronsard "Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle!" (vers 4) donc il prétend que quand elle sera agée, elle ne sera plus belle.
Pierre Corneille "Vous ne passerez pour belle qu'autant que je l'aurai dit." (vers 23,24) donc il dit que qaund elle sera vieille et mourra personne ne se souviendra d'elle alors que tout le monde va se souvenir de Corneille grâce à ses poèmes du coup les gens vont croire ce que dira Corneille.

16. Le 17 mars 2020, 22:48 par Professeure

Merci pour vos remarques, très justes, sur les poèmes.
Finalement, ces poètes vous semblent-ils sympathiques dans la manière dont ils s'adressent aux femmes ?

17. Le 18 mars 2020, 13:47 par Hana A.

Je pense que Corneille est tout sauf sympathique dans sa manière de parler à Marquise, comme l'a dit Juliette, il est égoïste, il la rabaisse pour qu'elle puisse voir à quel point il est meilleur qu'elle afin de la séduire. Tout comme Queneau qui lui aussi rappelle à fillette qu'elle va devenir vielle et laide en lui en insistant sur sa beauté éphémère. En effet, aucune femme n'aime se faire rappeler qu'elle ne sera pas toujours aussi belle et qu'un jour elle sera ridé et laide ou rabaisser par un homme arrogant qui critique son physique en pensant qu'elle est stupide et pas à sa hauteur.

18. Le 18 mars 2020, 17:42 par Professeure

Merci pour cet avis Hana.
Le + ici : on s'appuie sur les commentaires antérieurs pour appuyer nos idées.
On attend d'autres réactions !

19. Le 18 mars 2020, 19:57 par ZMyriam

Hana a raison, Corneille rabaisse beaucoup Marquise dans son poème, nous pouvons même ajouter qu'il "menace" implicitement Marquise de ruiner sa réputation après sa mort, en donnant aux générations future une image rabaissante de celle-ci à travers ces écrits, comme il le laisse entendre ici: "Ils pourront sauver la gloire, Des yeux qui me semblent doux, Et dans mille ans faire croire, Ce qu’il me plaira de vous", il insinue que grâce ses talents d'écrivain et sa popularité, il ne sera pas oublié même après sa mort contrairement à elle, et qu'il peut lui donner une bonne réputation après sa mort (celle d'une femme magnifique et noble), comme une mauvaise (celle d'une courtisane à l'apparence médiocre).

20. Le 19 mars 2020, 12:19 par Léo Adreit

Bonjour, je suis désolé d'arriver un peu tard dans la discussion mais je voulais juste revenir sur le commentaire de Louise et celui de Mme Jouanne qui réagit à la variante trouvée par Louise. C'est vrai que Pierre Corneille se "lance de fleurs" en se complimentant. Mais je trouve quand même que Ronsard fait de même… Il explique clairement que si Hélène n'accepte pas son amour et le rejette même, elle s'en voudra plus tard. C'est légèrement arrogant et prétentieux, ses remarques font allusion au fait que son amour serait quelque chose d'exceptionnel et de gratifiant pour la personne aimée. Hélène ne veut juste pas de l'amour de Ronsard, ce à quoi il répond très fièrement par exemple : "Regrettant mon amour et votre fier dédain." De plus, ce n'est que mon avis mais j'ai l'impression qu'ici Ronsard essaie de retourner la situation à son avantage. Il utilise l'expression "fier dédain" en disant qu'Hélène réagit donc de façon fière mais c'est tout le contraire ! C'est Pierre de Ronsard ici qui réagit fièrement comme si cela ne l'atteignait pas alors qu'il est blessé dans son orgueil…

21. Le 19 mars 2020, 18:27 par Fatim D

Dans ces 3 poèmes on observe une constante qui est que ces 3 auteurs assimilent l'image de la rose à celle de la femme et de la beauté éphemères qu'elles possèdent on le voit dans ces extraits de chacun des 3 poèmes:
"Tandis que votre âge fleuronne", Pierre de Ronsard.
"Souvenez-vous qu’à mon âge,Vous ne vaudrez guère mieux.", Pierre Corneille.
"Ton teint de rose",Raymon Queneau.

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée. Les liens ne sont pas autorisés.

Fil des commentaires de ce billet