Tenir le monde entre ses mains

Un après-midi de pluie il s'est passé quelque chose d'imprévu. Pas de récré, les enfants étaient passablement énervés, je décide de sortir l'artillerie lourde : le circuit de train.

Je le laissais mûrir dans sa caisse de rangement pour une grande occasion. Ce qui s'est passé a largement dépassé mes espérances. D'abord nous avons réalisé un circuit complexe à plusieurs itinéraires avec des ponts, des boucles et des tunnels. Quelqu'un a parlé d'une forêt, un autre a voulu y mettre des animaux et de fil en aiguille nous nous sommes retrouvés avec un zoo gigantesque hébergeant des espèces du monde entier. Pour les situer nous avons dépoussiéré deux globes terrestres lumineux. Au bout d'une bonne heure de travail acharné nous avons regardé notre œuvre avec satisfaction.

D'un jeu informel, sans consigne, nous sommes passés à un projet d'envergure avec des codes, des contraintes, des règles. Ces règles sont nées du besoin d'organiser le jeu, parce que les enfants ont dû coopérer pour obtenir un tel résultat.
Ce qui était prévu ce jour là, je l'ai reporté à une autre fois. Ça aurait été trop dommage de ne pas saisir cette chance de profiter de l'imprévu.

"La chance, c'est la faculté de s'adapter instantanément à l'imprévu"
(Alfred Capus, les pensées)