Alexandrie ville Lumière
À ses origines, Alexandrie
n'était guère plus étendue que l'île de Pharos qui dut être reliée à la terre
ferme par une digue longue de sept stades (d'où le nom d'heptastade), d'environ 1300 mètres.
Les alluvions et l'accumulation de matériaux constituèrent l'actuel district d'Anfoushi qui regroupe le fort de Qaït Bey construit à l'emplacement du phare de l’île de Pharos, (d’où le nom du mot), jadis admiration des voyageurs du monde antique, le palais de Ras el-Tin, la mosquée Abou Abbas ainsi que la nécropole d’Anfoushi, pour ne citer que les points les plus importants.
Alexandre le Grand, un grand fondateur
"Quand
il eut conquis l'Égypte, Alexandre voulut bâtir une grande cité, la peupler de
très grand nombre d'habitants tous Grecs, et la nommer de son nom;
il était
déjà tout prêt à tracer un certain lieu, mais la nuit il eut une vision
merveilleuse :
car il lui fut avis qu'il se vint présenter devant lui un personnage ayant les cheveux tout blancs de vieillesse, avec une face et une présence vénérables, lequel s'approchant de lui prononça ces vers :
Une île il y a dedans la mer profonde
Tout vis-à-vis de l'Égypte féconde,
Qui par son nom Pharos est appelée."
Plutarque, La Vie des grands hommes, "Alexandre le Grand"
Le plan de la ville
Reconstitution de la ville antique
Le phare d'Alexandrie
Une des sept merveilles du monde
En 341 av. J.C., le roi perse Artaxerxès III s'empara de l'Egypte. Excédé par la longue et dure résistance des Egyptiens et de leurs alliés grecs, Artaxerxès instaura sur tout le pays un régime de terreur. Il fut assassiné par son propre conseiller Bagoas. Arsès et Darius III lui succédèrent, régnant toujours par la terreur. Alliés des Egyptiens contre les Perses, les Grecs se présentèrent en libérateurs en la personne d'Alexandre le Grand, roi de Macédoine (356-323). Il pénétra en Egypte à la fin de l'année 333 où il fut accueilli et fêté comme un libérateur.
Alexandre prit la décision de créer de toutes pièces une
grande cité portuaire sur la côte d'Egypte, ouverte sur la riche vallée
du Nil, mais aussi sur l'Arabie, la Libye et l'Asie. Il choisit un site
face à une petite île nommée Pharos. Il confia à son architecte
Dinocratès le soin de dessiner la nouvelle ville et d'aménager son port.
Après la mort d'Alexandre son successeur ramena la dépouille du
conquérant en Egypte et fit ériger un tombeau qui fut remplacé plus
tard, par un mausolée somptueux.
Il est possible que le Phare
figurait déjà dans le projet de Dinocratès, mais c'est Ptolémée Sôter,
le successeur d’Alexandre, qui commanda l'ouvrage à l'architecte
Sostratos de Cnide lequel dut commencer les travaux aux alentours de 290
av.J.-C. La construction du Phare demanda plusieurs années.
La bibliothèque
Ptolémée souhaita créer (vers 290) dans sa ville un établissement important qui réunirait les savants, les écrivains, tous les chercheurs de son temps. C’est ainsi que fut élevé tout près du Palais royal un temple de la science et des Muses, le Mouséïon (musée), dont l’exemple venait d’Athènes.
Reconstitution