Continuité pédagogique : le "Virus de la musique" ;)

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29 mai 2020

Le virus de la musique : clap de fin ;)

La Habanera « L’amour est un oiseau rebelle », air extrait de l’opéra Carmen de Georges Bizet est chantée par le personnage de Carmen. La 1ère a eu lieu le 2 mars 1875, quelques mois avant la mort du compositeur (3 juin 1875) qui n’assista pas au succès de son œuvre, celle-ci fut en effet d’abord un scandale pour la société bien-pensante du XIXe siècle. Aujourd’hui, c’est un des opéras le plus joué au monde. 
 
Carmen est une jeune bohémienne qui ensorcelle les hommes. C’est une femme libre au tempérament rebelle. Elle déclenche une bagarre dans la manufacture de tabac où elle travaille. Le brigadier Don José, chargé de la mener en prison, tombe sous le charme et la laisse s’échapper. Pour l’amour de Carmen, il va quitter sa fiancée Micaëla et son métier pour rejoindre les contrebandiers. Mais Carmen va se lasser de lui et se laisser séduire par le célèbre torero Escamillo. Dévoré par la jalousie, Don José finira par tuer Carmen.
 
Carmen est bien plus que cette image de femme fatale. Elle ne serait pas devenue un mythe si elle n’était pas chargée d’ambivalences, de mystères. Son prénom la définit déjà comme double et comme musicale : Carmen vient du terme latin incantation à l’origine du mot français charme, Carmen chante donc et charme par magie. 
 
Carmen est transgressive, elle est celle qui commande, l’orchestre et les hommes au nom de sa liberté pour son seul plaisir. 
 
Dans cet air, l’orchestre qui répète un ostinato pizzicato (rythme de la danse Habanera) suit la voix mezzo-soprano (voix de femme medium) ondulante et déhanchée (alternance de rythmes par 2 et par 3) qui charme son public et le met en garde.
 
Vous avez entendu la version de la célèbre Julia Miguenes.
 
Voici le dernier virus de la musique puisque la semaine prochaine, nous aurons le plaisir de nous retrouver au collège pour certains d’entre vous : une version actuelle de l’appel à la liberté contre l’aliénation des réseaux sociaux : la très populaire chanson Carmen de Stromae en 2015 qui est aussi un film d’animation. La chanson sensibilise sur l’addiction suscitée par les réseaux sociaux, notamment Twitter. Sur le thème de L'amour est un oiseau rebelle, le parallèle avec les thèmes de la liberté et de l’émancipation est évidemment présent dans tous les esprits.
https://www.youtube.com/watch?v=UKftOH54iNU
( Wikipedia)
J'ai créé ce post pour garder un lien et échanger avec vous autour de la musique pendant ce moment compliqué, merci à tous les élèves qui ont participé ! 
 

 

28 mai 2020

Le virus de la musique 28/05

Valentine, Lucie et Kymia ont bien reconnu le tube Aux Armes Etc… de  Serge GAINSBOURG.
En 1979, le chanteur traverse une période difficile sans succès. A la recherche d’une idée nouvelle, il feuillète son dictionnaire et découvre à la page M, « Marseillaise » qu’à partir du deuxième refrain, pour gagner de la place, il est écrit « Aux armes, et cætera ». Cela va lui donner l’idée d’un titre pour une nouvelle chanson. Un dimanche soir à la sortie d’un club près de « l’Olympia », il écoute la programmation disco, punk et reggae de la boîte, « lorsque soudain j‘ai eu cet éclair, une idée de deux secondes : Le reggae ! Il faut aller en Jamaïque !"
Le reggae est apparu en Jamaïque à la fin des années 1960. Il est le fruit de nombreuses rencontres et de métissages musicaux : évolution du ska puis du rocksteady, il trouve ses racines dans les rythmes et musiques blanches coloniales qu'on faisait jouer aux esclaves (polka, mazurka, scottish, quadrille) mais aussi musiques de types militaires avec fifres et tambours.    
Gainsbourg part à Kingston en Jamaïque et enregistre l’album en moins d’une semaine avec de célèbres musiciens jamaïcains, notamment les choristes de Bob Marley (les I-Threes dont Rita Marley). 
La chanson, métissage musicale chanson française/reggae, fit scandale ! L'impact se fait tout d'abord sur le plan musical, puisque le reggae est un genre nouveau, de surcroît en français. De plus, la reprise de l’hymne national version reggae est vu comme un sacrilège “une profanation pure et simple de […] ce que nous avons de plus sacré” (Le Figaro, 1979).
Écoutez bien les caractéristiques reggae de cette chanson : alternance couplets/refrain, groupe reggae : clavier/orgue, guitare, basse, batterie, percussions, choristes ; oscillation entre deux accords de fa majeur, ligne de basse très importante qui exécute de petits riffs ; rythme reggae caractéristique : tempo lent, mesure à 4 temps, accentuation des temps faibles par la basse et la batterie + after-beat : accord plaqué guitare/clavier + un coup de caisse claire sur le 3e temps (le one drop).
( Lesinrocks.com)
Puisque nous avons commencé à parler de transgression et liberté, je vous propose un tube de la musique dans un tout autre genre ! (ne mettez pas trop fort et écoutez jusqu’au bout ;))

27 mai 2020

Le virus de la musique 27/05

Pour Bono, leader du groupe, et U2 groupe d’origine irlandais, la date du dimanche (« Sunday ») 30 janvier 1972 est restée gravée dans le marbre. Ce jour-là, Le mouvement des droits civiques est sur le point de défiler pacifiquement dans le but de revendiquer l’égalité des droits entre catholiques et protestants et protester contre les emprisonnements sans procès que multiplie le pouvoir britannique. La manifestation se transforme en bain de sang (« bloody ») : l’armée britannique tire sur la foule. Bilan : 14 morts et de nombreux blessés. C’est un tournant dans l’histoire des troubles de l’Irlande du Nord face à l’Angleterre. De nombreux jeunes rejoignent l’IRA (Armée Républicaine Irlandaise) et le conflit se transforme en guerre civile (Irlande du Nord contre la Grande Bretagne).
( Wikipedia)
Le groupe de rock irlandais U2 évoque ce conflit en 1983 avec cette chanson "Sunday bloody sunday" devenue l’une des plus célèbre du groupe d’un point de vue musical (orchestration très riche) et aussi grâce à son engagement politique. C’est une chanson qui revendique la paix comme « Imagine » de John Lennon : https://www.youtube.com/watch?v=VOgFZfRVaww
 
Sur le conflit irlandais, vous pouvez aussi regarder le très célèbre clip « Zombie » des Cranberries : https://www.youtube.com/watch?v=BXd-y7uLXkc
Allez, on change de style aujourd’hui, il est question de métissage musical, saurez-vous reconnaître lequel ?

26 mai 2020

Le virus de la musique du 26/05 !

Smells like teen spirit  est une chanson qui fait partie de l’histoire, merci Mathis pour cette proposition. Le groupe Nirvana sort la chanson en 1991 et elle se hisse rapidement à la 1ère place des ventes en France. Cette chanson incarne le mal-être d’une génération, elle a été un véritable tube de l’été. Aujourd’hui, c’est devenu un « classique », cet hymne de la musique « Grunge » est souvent repris. 
Les guitares électriques sont ultra saturées, le tempo est rapide, la nuance fortissimo et le chanteur crie, toutes les caractéristiques musicales du hard rock sont là avec le style grunge des membres du groupe en plus, caractéristique des années 90.
Avec le succès de ce titre, le chanteur Kurt Cobain connait la gloire et devient le symbole de toute une jeunesse « contre-culture », ce qui causera sa chute dramatique. Le jeune rockeur vit sous pression et la drogue le consumera malheureusement beaucoup trop tôt, à 27 ans.
Depuis sa mort, le culte de Kurt Cobain ne s’est jamais relâché.
 
Allez, on continue avec un autre « classique » de la chanson, à vous de jouer !

20 mai 2020

Le virus de la musique 20/05

Bonjour à toutes et à tous,
Terrifiant !! Vous avez entendu un extrait de la musique du film Les dents de la mer, composé en 1975 par le grand John Williams.
Deux notes représentent le requin comme un rythme cardiaque qui se fait de plus en plus effrayant, insistant sur cette angoisse du monde marin dans lequel l'homme est impuissant.
Écoutez bien aussi ce thème trop aigu pour le tuba, choisi intentionnellement par John Williams pour donner cet aspect menaçant.
Voici l'extrait du jour proposé par Chloé (merci !). Ceux qui écoutent régulièrement le virus de la musique reconnaitront le grand violoniste Nemanja Radulovic. Cette fois, ce musicien classique nous emmène au Japon. Bon voyage musical et bon week-end prolongé à tous !

19 mai 2020

Le virus de la musique 19/05

Comme Kymia l'a très justement trouvé (bravo !), les coups de tonnerre que vous avez entendus proviennent d'un des plus grands tubes d'un groupe éphémère, The Doors, dont la durée de vie n'a pas atteint les 10 ans et qui a pourtant bouleversé la scène américaine de la fin des années 60.
( Franceinter.fr)
Dernière chanson enregistrée par Jim Morrison avant sa mort en France en 1971, Riders ont the Storm  est considérée comme autobiographique. La signification des paroles est pourtant très mystérieuse et symbolique. 
Vous avez pu entendre un magnifique solo de "Rhodes" joué par Ray Manzarek, le pianiste du groupe. Il utilise cet instrument pour symboliser la pluie, renforcée par des enregistrements de coups de tonnerre.
Voici un nouvel extrait.

18 mai 2020

Le virus de la musique 18/05

Bonjour à toutes et à tous,
 
Vous avez entendu un véritable orage musical composé par Beethoven ! Il était temps d'entendre la musique d'un compositeur dont on fête le 250ème anniversaire cette année et qui a bouleversé l'histoire de la musique savante occidentale. Cette scène d'orage provient de la Sixième Symphonie dite Pastorale. Écrite en 1808, cette ode à la nature n'est "non pas une peinture, mais une expression des sentiments au contact de la nature, œuvre dans laquelle on trouve exprimées en nuances particulières les impressions qu'un homme goûte à la campagne" selon les mots du compositeur lui-même. 
"Dans ce Quatrième mouvement, un orage interrompt les réjouissances et tout le monde se presse pour s'abriter. Les basses grondent doucement tandis que les violons exécutent des descentes rapides et que les bois préviennent de l'arrivée de l'orage.
Le calme est brisé par un violent coup de tonnerre rendu par les bois et les percussions. L'atmosphère est pesante, de plus en plus tendue, avec une énergie intérieure prête à exploser à chaque moment. Le vent, la pluie, sont évoqués par la mélodie des violons et exhortent les cuivres à exploser enfin. Le sifflement du vent se fait de plus en plus présent aux flûtes et nous mène vers le point culminant du passage, l'éruption sonore. 
L'atmosphère se calme peu à peu, on entend le grondement feutré de l'orage qui s'éloigne. Le hautbois annonce le retour imminent du soleil. Le ciel se dégage, les oiseaux resurgissent et le soleil brille." (F. G., 78170).
( Wikipedia)
Voici l'extrait du jour. Belle journée !

15 mai 2020

Le virus de la musique 15/05

Bonjour à toutes et à tous,
Cet air magnifique a été écrit par le compositeur norvégien Edvard Grieg en 1867. Il s'agit de la chanson de Solveig. Solveig, est la femme de Peer Gynt, anti-héros de cette musique de scène. 
"L'hiver peut s'enfuir, le printemps bien-aimé peut s'écouler.
Les feuilles d'automne et les fruits de l'été, Tout peut passer.
Mais tu me reviendras, Ô mon doux fiancé. Pour ne plus me quitter.
Je t'ai donné mon cœur, il attend résigné. Il ne saurait changer.
Que Dieu daigne encore dans sa grande bonté, te protéger.
Au pays lointain qui te tient exilé,
loin du foyer. Moi je t'attends ici, cher et doux fiancé jusqu'à mon jour dernier.
Je t'ai gardé mon cœur, plein de fidélité, il ne saurait changer."
L'histoire de Peer Gynt a été écrite par Henrik Ibsen. C'est un drame poétique devenu pièce de théâtre dont Grieg écrit la musique pour son ami. Elle révèle une identité norvégienne profonde (contes, chants populaires).
 
Voici l'extrait du jour. Belle journée.

14 mai 2020

Le virus de la musique 14/05

Bonjour à toutes et à tous,
 
Vous avez fait « Escales » hier dans le port de « Tunis-Nefta » avec la musique du compositeur français Jacques Ibert (1890-1962). 
 
Il a composé cette suite pour orchestre symphonique entre 1920 et 1922 à la suite d'une croisière en Méditerranée, il voulait transcrire musicalement ses impressions de voyage.
 
Jacques Ibert évoque musicalement la Tunisie en utilisant le hautbois soliste avec une mélodie qui suit les échelles musicales orientales (différentes de la gamme occidentale de 7 notes) et rappelle la flûte du charmeur de serpent (le surnaï). L’accompagnement très discret joué par les percussions et les cordes pizzicato rappelle une percussion orientale : le bendir. 
C’est un voyage musical dans le désert oriental.
 
On continue notre voyage mais bien plus au nord ! De quel pays s’agit-il ?

13 mai 2020

Le virus de la musique 13/05

Le titre « A Vava Inouva » (« Mon petit père », 1976) du chanteur kabyle Idir a quasiment le statut d’hymne au même titre que « Ya Rayah » de Dahmane Harrachi que je vous conseille d’écouter : https://www.youtube.com/watch?v=6yaDBBF7nJQ  
Comme Adam nous l’a expliqué, la chanson « A Vava Inouva » vient d’un vieux conte berbère « Le Chêne et l’Ogre » devenu une légende qui a traversé les mers et les générations. 
C’est l’histoire d’un vieil homme dont les pieds ont pris racine et qui se retrouve prisonnier dans une forêt peuplée de bêtes féroces et d’ogres affamés.
La chanson se présente comme un dialogue entre un homme et une femme, voici la traduction des paroles :
«  - Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
 - O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
 - Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
 - O fille Ghriba je le crains aussi.
 Le vieux enroulé dans son burnous
 A l'écart se chauffe
 Son fils soucieux de gagne-pain
 Passe en revue les jours du lendemain
 La bru derrière le métier à tisser
 Sans cesse remonte les tendeurs
 Les enfants autour de la vieille
 S'instruisent des choses d'antan
 - Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
 - O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
 - Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
 - O fille Ghriba je le crains aussi
 La neige s'est entassée contre la porte
 L'"ihlulen" bout dans la marmite
 La tajmaât rêve déjà au printemps
 La lune et les étoiles demeurent claustrées
 La bûche de chêne remplace les claies
 La famille rassemblée Prête l'oreille au conte
 - Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
 - O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
 - Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
 - O fille Ghriba je le crains aussi »  
Cette douce berceuse accompagnée par la guitare acoustique réalise la synthèse musicale entre mélodies berbères et musique folk des années 60.
"Ce n’est pas un chanteur comme les autres. C’est un membre de chaque famille" disait Pierre Bourdieu (sociologue). Idir est décédé le 2 mai 2020 à Paris des suites du Covid-19.
 
Je vous propose de continuer notre voyage autour de la Méditerranée avec un compositeur de musique savante du début du XXe siècle, saurez-vous reconnaitre dans quel port il fait escale ?

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