1ere

Vous trouverez le travail des élèves en 1ère spécialité HDA.

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22 janvier 2020

La sensualité revisitée de Carmen !

(MTV/Carmen Productions/New Line Television)

Carmen a Hip Hopera est un téléfilm musical, romantique, dramatique produit pour la chaîne de télévision musicale MTV, et réalisé par Robert Townsend en 2001 avec la chanteuse Beyoncé, qui y fait ses débuts d'actrice. C'est une adaptation de l'opéra comique Carmen de 1875 créé par  Georges Bizet. Le film est le deuxième majeur de l'adaptation afro-américaine de l'opéra.

Dans sa première apparition, Beyoncé nous fait une interprétation de Carmen très sexy, voir même enjôleuse. Elle est habillée d'une robe rouge qui laisse apparaître sa jambe, ses bras, ses épaules, ainsi que le haut de sa poitrine. Carmen porte une paire de talons à strass et une fleur rouge en guise d'accessoire pour cheveux. Dans la scène suivante, on remarque un échange de regard entre elle et un homme accompagné, on en déduit, par sa copine. Carmen met clairement en action ses pouvoirs de séductrice, ce qui ne plaît pas à cette femme, et donc, déclenche une bagarre. Comme dans l'oeuvre originale, le timbre de voix de Carmen est le mezzo-soprano, mais ce n'est plus sur des airs d'opéra mais sur du rap et du hip-hop que Carmen chante ses amours. Elle est séduisante, elle le sait, et le dit clairement durant sa chanson. 

            C'est une manière très intéressante d'adapter l'opéra Carmen de Bizet en version hip-hop, cela apporte de la modernité, on ressent toujours la même sensation, Carmen qui fait tournée tout les regards. La fidélité par rapport à l'oeuvre original est respectée, et c'est une bonne chose car il serait dommage de perdre les bases iconiques de l'opéra Carmen. Cependant, Townsend y ajoute un tempo plus rythmé (en quatre temps), ce qui est bienfait car cela donne plus de dynamique, et c'est ce que nous recherchons dans les morceaux actuels.

Par conséquent de la bagarre déclenchée, Carmen se fait arrêtée par un policier, interprété par l'acteur et réalisateur Mekhi Phifer, qui évidemment va très vite se placer dans sa ligne de mire. Il y a un premier jeu de séduction dans la voiture, le policier essaye tant bien que mal de résister au charme de Carmen. Après lui avoir annoncé qu'elle ira en prison, elle insiste pour repasser chez elle avant d'y aller, afin de mieux cacher la bague que sa mère lui a laissé avant de mourir, et le policier accepte, évidemment, sous forme de dialogue musical. Une fois arrivés chez Carmen, le policier lui laisse trois minutes, seule dans sa chambre, pour qu'elle puisse cacher sa bague. C'est une fois les trois minutes écoulées que le policier rentre dans la chambre, et tombe sur Carmen en nuisette légère, toujours avec ses talons à strass, allongée sur son lit de sorte à mettre ses jambes en valeur. C'est donc à ce moment là que va commencer l'interprétation de la chanson "The last Great Seduction". Les premières paroles affirment bien la suite de la scène; le policier persiste à résister, or il est impossible de résister à Carmen "-Look, this'll never work, all right?   -It already has.". Suite à cela commence un affrontement; une battle pour voir qui sera le plus fort, l'abstinence du policier ou le charme de Carmen. Et c'est finalement le policier qui cède et se laisse envouter; une scène d'amour suit à cela.

            Cette musique nous séduit, notamment avec sa mélodie régulière sur des bases de RNB, mais aussi avec la voix enjôleuse de Carmen et les "vibes" qu'elle effectue. Mekhi Phifer apporte une touche masculine très agréable à l'écoute, spécifiquement avec une voix baryton ainsi que des paroles rappées sur instrumental RNB.

A la merci de la femme, quand elle le désire !

             Pour conclure, je recommande fortement cette revisite de l'opéra de Carmen interprétée, par Beyoncé  avec brio. On a ici une adaptation qui ramène de la fraicheur, mais aussi de la sensualité, bien recherchée de nos jours, mais tout en restant sur la base de la pièce. Il est plaisant  de montrer de manière humoristique, mais tout autant sérieuse, l'influence qu'une belle femme peut avoir sur un homme, même déjà engagé. Ce film est donc un parfait mélange entre le cliché de la femme envoutante, et de chansons sur rythmes Hip-Hop RNB.

Lauren, le 8/01/2020.

 

« Si tu ne m'aimes pas, je t’aime ; et si je t'aime, prends garde à toi ! » : "Carmen la Cubana"

(copyright Châtelet)

« Si tu ne m'aimes pas, je t’aime ; et si je t'aime, prends garde à toi. »  Cette citation révèle parfaitement la vision de la bohémienne Carmen : Le désir amène l’amour et le confort tue le désir, tuant l’amour et amenant de nouveau du désir pour un autre. Carmen la Cubana est un spectacle de Mendoza inspiré de l’opéra-comédie Carmen écrit par George Bizet.  Cet opéra de 1875 raconte l’histoire de Carmen, jeune bohémienne pleine de fougue qui séduit tout d’abord le brigadier Don José puis le torero Escamillo. Cette pièce à priori comique termine mal, avec l’assassinat de Carmen. Ici nous avons une reprise contemporaine de 2016 marquée par la situation cubaine, vu que cette pièce se déroule juste avant l’arrivée de la Révolution Castriste. Carmen est maintenant une métisse américano-cubaine qui « règne sur la Havane », Don José devient militaire sous Batista et Escamillo porte le nom de El Nino Martinez, devenu le boxeur ayant le plus de prestige sur l’île.

 

Tout d’abord nous aborderons le spectacle avec ses décors pleins de vie, puis nous verrons un exemple précis avec la Havanera.

     Dans cette reprise, la pièce se déroule à Cuba et le décor en reprend donc les codes. Tout se déroule devant une maison, qui joue admirablement avec les couleurs pour retranscrire l’atmosphère cubaine. Le bleu utilisé parfois ainsi que le jaune permet d’aborder les maisons colorées latines, teintés de jaunes, bleus, roses.  La maison s’apparente d’ailleurs à une villa, avec des motifs très précieux et un gigantesque lustre. Nous trouvons assez impressionnants de nous trouver face à tant de grandeur et l’immersion est totale. L’effet chaleureux est montré par les costumes des comédiens, très typiques et représentant parfaitement l’Amérique du Sud pour des yeux Occidentaux. Si nous avions peur que cela puisse faire assez cliché et commercial, nous trouvons au contraire un aspect naturel très plaisant et ambitieux. Si les décors sont très ambitieux et bien trouvés, il n’en est pas de même pour les comédiens : Ceux-ci surjouent, s’agitent en permanence dans des chorégraphies brouillonnes et chaotiques au point qu’on finit par se demander s’il s’agit d’un spectacle ou d’un cirque. Ils sont souriants et prennent probablement un certain plaisir à jouer devant nous, mais leurs talents corporels sont loins d’égaler leurs compétences vocales.

   En effet ces “comédiens” sont surtout des chanteurs, et Luna Manzanares reprend ici la musique si célèbre “L’amour est un oiseau rebelle” en le renommant “La habanera”. Quels impressions se dégagent de cette musique ? La prestation est-elle réussie ? Oui, mais pas complètement.

 

        Tout d’abord le style jazz latino est frappant, c’est cohérent pour le lieu qu’est Cuba. Pour être plus précis, il s’agit de jazz afro-cubain : les codes du jazz sont respectés, avec notamment une utilisation forte de la trompette pour la partie jazz pure, donnant cet effet “swing” ici très chaleureux et enivrant. La marque cubaine est donnée par les percussions principalement, et nous voyageons à travers le rythme de la musique. Les pianos et instruments à corde sont moins mis en avant, autre caractéristique du jazz par rapport à la musique classe notamment. D’ailleurs il est intéressant de noter que le premier vrai groupe de jazz afro-cubain est référencé à la Havane, titre de la musique. Est-ce un hasard ou un hommage à ce style musical ? Chacun se fera son avis, mais nous privilégions le clin d'oeil. Quelque chose d’autre dans cette musique nous marque, et il s’agit de la voix de la chanteuse. Elle  est lyrique, et son timbre de voix alto convient parfaitement à la musique. Elle dégage une véritable prestance, avec une gestion des silences et de l’intensité sonore très bonne. Cette reprise ne peut nous laisser de marbre, malgré le fait que nous ne parlions pas l’espagnol et ne puissions par conséquent pas analyser les paroles revisitées. Nous nous contenterons donc de la forme, et cette forme est véritablement maîtrisée.

    Cependant et à l’image des décors, la danse nous détourne un peu de cette belle musique. Cela fait trop modeste, contrastant avec un sublime décor et une musique assez forte. C’est ici la limite de ce spectacle, et c’est pourquoi nous sommes presque frustrés que ce point n’est pas été plus travaillé, rendant la pièce plaisante au lieu d’excellente.

 

      Pour conclure nous ne pouvons que conseiller d’aller voir ce spectacle, divertissant avec quelques étincelles de talent. Le rythme est bon, on ne voit pas le temps passer et les musiques chaleureuses donnent à coup sûr le sourire. En plus de cet aspect là, le spectacle a le mérite d’aborder des thèmes profonds et intéressants : La révolution cubaine, les espoirs anti-autoritarisme et le banditisme, l’amour passionnel et son rapport avec le désir parfois criminel. Il rend hommage d’une belle manière au Carmen originel, mais nous ne pouvons que regretter que les détails soient si bâclés donnant cet aspect de pièce trop ambitieuse pour son budget et par rapport à ses comédiens. C’est un peu frustrant et c’est pour cela que ne pouvons pas caractériser cette pièce de chef d’oeuvre ou de spectacle magnifique, mais divertissant.

 

Nicolas et Vincent.

Thématique 2 : "La réception de l'art : commanditaires, critiques, public, postérité" : Carmen de Bizet.

(Wikipedia)

Du scandale lors de la création en 1875 au succès mondial actuel, l'opéra-comique de Bizet est une des oeuvres les plus connues au monde aujourd'hui !

Les élèves de 1ère HDA sont devenus critique musical le temps d'un article sur une reprise de leur choix de Carmen.

 

Thématique 1 : "Les lieux de l'art", sortie à La Seine Musicale

© 2019 Insula Orchestra

Le 26 septembre, les élèves de 1ère HDA ont eu la chance de pouvoir assister au concert d'Insula Orchestra "Souvenirs d'Ecosse".

Un programme riche et varié autour de la légende littéraire d'Ossian : Les Echos d'Ossian de Niels Gade, Four Beethoven’s Scottish Songs de Ludwig van Beethoven/Franck Krawczyk, Les Hébrides, On Lena’s Gloomy Heath (Sur la plaine obscure de Lena) et la Symphonie n° 3 « Écossaise » de Félix Mendelssohn.

"Connaissez-vous Ossian, ce barde écossais du IIIe siècle ? Ses poèmes ont fasciné maints compositeurs du XIXe. La preuve par Niels Gade avec son mélancolique Échos d’Ossian, et par Beethoven avec ses Schottische Lieder – transcrits ici pour orchestre. Sans oublier Felix Mendelssohn, dont les pittoresques Symphonie écossaise, Les Hébrides ou On Lena’s Gloomy Health doivent autant à son voyage en Écosse qu’à sa lecture d’Ossian."

L'oeuvre de Niels Gade a particulièrement marqué les élèves qui ont écrit de belles analyses musicales à la suite du concert.