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Le 2 avril 1884, réfugié dans sa maison de campagne de Médan, en Seine-et-Oise, Émile Zola écrit les premières lignes de son treizième roman de la série des Rougon-Macquart, Germinal. Ce projet est né tardivement dans l’esprit de l’écrivain. Une dimension politique, voilà ce que Zola voulait donner à son second roman ouvrier. Lorsqu’il entrevoit son projet, en 1882, il ne connaît pas encore le décor de son intrigue. Il pense aux chemins de fer, à la métallurgie, mais ce sera finalement sur le monde minier que son choix s’arrêtera, fin 1883. Il y a plusieurs raisons à cela. Une raison historique d’abord, parce que l’industrie minière est, dans le dernier tiers du XIXe siècle, l’une des plus représentatives du développement économique des nations occidentales . Le monde minier fait l’actualité. Les grèves d’Aubin, de La Ricamarie, de Montceau-les-Mines, d’Anzin ont suscité l’émoi auprès de l’opinion publique ; et la houille fait figure d’enjeu stratégique dans la course économique que se livrent la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Dans son désir de faire réagir l’opinion sur la condition ouvrière, Zola suit son intérêt et choisit un sujet envers lequel son lectorat est sensible. Il y a ensuite une raison littéraire à son choix, dans la mesure où la mine est un théâtre spectaculaire fait d’ombres naturelles et de lumières artificielles, un lieu presque mystique, propice au romanesque

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