Dans le pouvoir des fables, la Fontaine s'adresse à un haut personnage de l'état, M de Barillon, alors ambassadeur de France en Angleterre dans un contexte historique tendu : la menace d'une nouvelle guerre contre la Hollande . En se servant d'une fiction et d'une mise en abime : un orateur grec à Athènes , qui invente une fable pour obtenir l'attention de la foule là ou auparavant, les discours sérieux avaient échoué , le fabuliste prétend ainsi démontrer l'efficacité de l'apologue . La foule se met à écouter attentivement le tribun, s'inquiète du sort des personnages et va jusqu'à interrompre l'orateur . Au début de son récit cependant ,La Fontaine semble s'interroger sur la légitimité de son entreprise : " La qualité d'Ambassadeur, écrit-il, peut-elle s'abaisser à des contes vulgaires ? " Autrement dit, les fables peuvent-elles être considérées comme un instrument de réflexion sérieux qui permettrait de penser l'homme et le monde dans lequel il évolue. Afin de déterminer si les fables , en tant que récits imaginaires , sont susceptibles de nous délivrer un apprentissage sur la condition humaine, nous étudierons dans un premier temps les liens entre fable et morale avant d'envisager ce qu'on y découvre des hommes et enfin les questionnements suscités par les fables.