mar.29
La Révolution sous la pluie
dans la catégorie Réservé aux lycéens
En ce mercredi 28 mars 2018, nous avions rendez-vous avec l'Histoire ; par chance, ce n'était pas un jour de grève SNCF et nous voilà partis direction gare Saint-Lazare où nous prenons cour de Rome, un métro à destination de Pyramides; La pluie nous attendait déjà et un petit groupe à pas pressé s, se dirige , à tort vers ce qu'ils imaginent être le Palais Royal ; Il s'agit en fait au bout de l'avenue de l'opéra, d'une des plus belles salles de spectacle de la Capitale: l'opéra Garnier ; Nous longeons alors le palais Royal, passons devant l'entrée du Conseil Constitutionnel et pas un seul ne s'arrête devant la Comédie Française , encore un haut lieu de notre patrimoine culturel. Il faut dire que les affiches des prochains spectacles ne sont guère voyantes ; suite de notre périple ...
La guide nous attend à l'entrée de la cour du Palais Royal où l'artiste contemporain, Daniel Buren ,a exposé ses colonnes ; Un tournage a lieu dans une des galeries et il nous faudra nous montrer discrets: ce qui n'est pas la principale qualité d'un groupe du 30 jeunes plus ou moins familiers de la vie parisienne ; les passants l'apprendront à leurs dépens et beaucoup changeront de trottoir ou se risqueront , en râlant sous la pluie qui nous accompagnera fidèlement , durant toute cette matinée ; notre guide explique longuement la création des commerces de ces jardins du Palais Royal, par un cousin du roi qui y avait interdit l'accès aux policiers; Ces endroits fortement fréquentés sont donc devenus les premières bases pour les révolutionnaires qui en profitaient, à l'abri de la censure et du pouvoir royal, pour appeler à la chute de la monarchie et à la révolution. C'est de là que partirent les troupes civiles à l'attaque de al Bastille afin de trouver les armes nécessaires à leur défense car Camille Desmoulins avait proclamé que Lousi XVI avait fait masser 20 000 soldats aux portes de la Capitale afin de réprimer les éventuelles émeutes; nous nous tenons à l'abri des arcades , sous des cafés dont les noms rappellent cette époque ; celui devant lequel nous nos abritons a été créé justement en 1787;
Aujourd'hui ce sont des boutiques d'art qui se sont installées dans les galeries beaucoup moins fréquentées qu'autrefois. La foule désormais fréquente plutôt les grandes artères percées au siècle suivant par le baron Haussmann , comme la rue de Rivoli par exemple qui mène à la place Vendôme, célèbre place où les plus grands bijoutiers exposent leurs plus belles créations. Le Ritz,un place luxueux, y côtoie l'entrée du Minsitère de la Justice où Danton se rendait chaque matin quand il était ministre de la jeune République .
Au beau milieu d'une circulation quelque peu bruyante, notre guide tente de nous décrire la fuite de la famille royale: la reine qui venait du Palais Royal à pied (ce qui était rare pour l'époque car on ne marchait que très peu ) s'est perdue dans le dédale de petites rues adjacentes et à cause de son retard, la voiture de la famille royale a pu être interceptée avant de quitter la région parisienne. Toujours sous une fine pluie printanière, nous nous dirigeons donc vers la fameuse place Vendôme ; Les élèves trouveront facilement le mètre étalon qui représente la révolution de notre système de mesures qui devient décimal et qui s'uniformise à travers le Pays et notre guide expliquera les nombreux changements architecturaux qui ont affecté la plupart des places Royales ; En effet, les statues équestres de rois ont toutes été cassées par les révolutionnaires et il a fallu leur substituer des personnages emblématiques de la révolution ; Aujourd'hui, au centre de la place Vendôme, une colonne de bronze représente le déroulement de a bataille d'Austerlitz, remportée par les troupes de Napoléon Bonaparte ; En effet, il n faut pas oublier que les bouleversements révolutionnaires vont marquer le début de nombreuses guerres avec les monarchies voisines ralliées sous les bannières de leurs souverains.
Dernière étape tout aussi pluvieuse (mais de ce côté là le pire était à venir ) place de la Concorde où les condamnés étaient exécutés par dizaines , jusqu'à 300 par jour pendant la Terreur ; le Musée du jeu de Paume abrite actuellement des collections d'art contemporain et il ne reste plus aucune trace de cette salle où fut prêté le serment du même nom par les députés désireux d'écrire la Constitution des droit de l'homme et du Citoyen.Là s'achève la première partie pédestre de noter découverte du Parsi révolutionnaire et les élèves doivent désormais se rendre par leurs propres moyens au lieu de rendez-vous suivant : le fameux boulevard du Palais sur l'île de la Cité .
Nous les retrouvons, un peu plus d'une heure peu tard, transportant encore un peu de nourriture sucrée et colorée avec eux ; Aucun ne manque à l'appel et nous entrons dans la Conciergerie , prison principale des ennemis de la révolution mais aujourd'hui encore, lieu de Justice. Une première surprise nous y attend : une installation d'art contemporain qui détourne l'eau de la Seine juste au- dessus de nos têtes; Nous commençons par la partie médiévale et nous suivrons ensuite le parcours des prisonniers depuis leur arrestation, l'attente dans la salle des pas perdus, l'enregistrement auprès du concierge de leur identité, nom, prénom, adresse, profession et la notification du motif de l'arrestation. Nous franchissons à notre tour les grilles et pénétrons dans les couloirs où certains cachots ont ét conservés : Les détenus étaient logés selon leur rang et leur fortune: les pailleux subissaient des conditions d'incarcération terribles alors que ceux qui pouvaient s'acquitter de la pistole , avaient des cachot plus spacieux et parfois individuels; des prisonniers célèbres ont été enfermés dans ces lieux: Voltaire quelques années avant eux, Olympe de Gouges, Danton ainsi que la reine Marie-Antoinette qui y séjourna trois mois avant d'être jugée en 3 jours et exécutée quelques mois après son royal époux. Un passage étroit nous donne accès à une petit partie de la cour des femmes (la prison avait un côté réservé aux détenues de sexe féminin) où l'on peut voir des vestiges de cette époque : le coin des douze où on rassemblait les condamnés du jour avant qu'ils montent dans la charrette pour qu'ils puissent dire adieu à leurs femmes , une planche à laver et une fontaine où les prisonnières faisaient leur toilette. Les élèves seront ensuite invités à écrire , au dos d'une carte postale, quelques mots d'adieu en se mettant dans la peau d'un condamné.
Condamnés, nous l'étions tous par la pluie et nous avons traversé le pont de la Cité sous des trombes d'eau ; Le métro le plus proche fut pris d'assaut et ensuite, chacun à sa manière , tenta de regagner Ermont-Eaubonne : certains empruntant des trajets différents ..merci à tous les élèves ainsi qu'à leur professeur dEPS pour ces moments partagés . La citation du jour : "on n'est pas en sucre quand même "... même si le temps froid gris et pluvieux a quelque peu gâché le plaisir de découvrir les secrets de la Capitale au temps des Sans -Culotte , j'espère que lorsqu'ils liront les discours de Robespierre au bac, ils s'imagineront place de la Concorde ou dans un cachot de la Conciergerie et qu'ils verront passer au loin , l'ombre des charrettes des prisonniers et le clin d'oeil du Docteur Guillotin