Les romans prennent  , en quelque sorte, le relais de l'histoire tout en infléchissant son cours dans nos mémoires. Quatre années de guerre,  plus de  huit millions  de mobilisés, plus de 1 million de morts, 3 millions 1/2 de blessés  et 750 000 mutilés. La littérature patriotique va relayer la doctrine officielle : les patriotes comme Anatole France, Maurice Barrés,  et Maurras exaltent la guerre , l'héroïsme, rappellent les combat anciens et vantent les exploits des guerriers; ils dénigrent tout ce qui est allemand et dépeignent les soldats du Kaiser comme des brutes sanguinaires. En opposition violente avec ces écrivains, les pacifistes comme Romain Rolland, Roger Martin du Gard et  jean Giono et Jean Giraudoux  se révoltent contre l'imbécillité de la  guerre et ce qu'ils nomment une incompréhensible folie collective. Bertol Brecht en Allemagne est également antibelliciste ; parmi les pacifistes, certains refusent tout simplement l'idée de la guerre, d'autres tentent de sauvegarder la paix à tout prix comme Giono qui sera arrêté pour pacifisme au début de la seconde guerre mondial pour avoir affirmé : "j'aime mieux vivre à genoux que mourir debout."  De nombreux intellectuels réfléchissent aux causes des guerres : Alain accuse l'honneur d'être le responsable de la plupart des conflits mais force est de constater que la guerre est capable de séduire de très nombreux hommes; si cet attrait de la violence es retrouve dans de nombreux livres, les ouvrages rédigés par d'anciens combattants montrent surtout le dégoût de la guerre: "Je suis écoeuré, saoul d'horreur" écrit Genevois et Henri  Barbusse, auteur du récit Le feu, ajoute à ce tableau d'horreur une note  critique d'inspiration marxiste contre les gouvernements et le Vieux Monde  : "les trente millions d'esclaves jeté les uns sur les autres par l escrime est l'erreur dans la guerre de la boue lèvent leurs faces humaines où germe enfin une volonté " . Cependant les soldat de 14 espéraient que leurs épreuves et leurs témoignages empêcheraient de nouveaux massacres pour qu'au moins, cette guerre soit la der des der comme ils l'avaient surnommée. Il n'en fut rien et certains qui , en 14 justement défendaient la paix , se mirent en 39 à vouloir la guerre pour des raisons idéologiques .  Simone Weil , par exemple , qui affirmait "qu'aucune paix n'est honteuse quelles qu'en soient les causes" ira combattre en 1936 en Espagne contre le général Franco et finira déportée en 1943.Dans les années 20, l'optimisme est encore de rigueur avec la Société des nations et le désarmement: les chefs d'Etat se bercent pourtant  d'illusions à Locarno et à Thoiry;  en moins de 15 ans, la conquête de la Mandchourie par le Japon, la montée du parti nazi en Allemagne et la victoire du fascisme en Italie sont pourtant des signes annonciateurs du désastre. Le danger devient manifeste avec le réarmement de l'Allemagne , la guerre d'Espagne et l'annexion des Suèdes ainsi que la partition de la Tchécoslovaquie. Ce qui change cette fois , c'est la nature de la menace; il ne s'agit plus de lutter contre l'impérialisme de Guillaume II mais de résister contre ce qui menace les valeurs humanistes . 

A lire sur la seconde guerre mondiale  : Les mémoires du Général De Gaulle , les textes de Jorge Semprun, de David Rousset sur l'univers concentrationnaire , Le silence de la Mer de Vercors, un roman de Malraux, La route des Flandres de Claude Simon .