sept.16
Construire un conducteur pour l'oral de l'EAF
dans la catégorie Fiches méthode
Le conducteur d'oral est une sorte de plan détaillé que le candidat va construire durant 30 minutes en salle d'examen; Le but de ce document est de lui permettre de parler durant 10 minutes de sa lecture analytique de manière organisée et structurée.
Le conducteur d'oral est une sorte de plan détaillé que le candidat va construire durant 30 minutes en salle d'examen; Le but de ce document est de lui permettre de parler durant 10 minutes de sa lecture analytique de manière organisée et structurée.
Mode d'emploi: dans un coin de la feuille, commencer par poser les éléments de l'introduction sans faire de phrases; Noter dans l'ordre lse mots clés qui précisent
- le contexte historique (mouvement , courant, époque, événement important)
- l'auteur
- l'oeuvre
- l'extrait (n'oubliez pas de le situer et d'en dégager le thème principal, l'idée directrice)
- LECTURE du passage (lecture expressive)
- la question de l' examinateur (vous la lisez en la reformulant)
- la plan de votre étude (n'annoncez que les grandes parties 2/4)
Voilà les notes à partir desquelles vous allez composer votre introduction
Jean de Léry est né en 1534 en Bourgogne. Il est d’origine très modeste (son nom ne signifie pas qu’il est noble mais qu’il s’appelle Jean et qu’il est du village de Léry). Sa formation intellectuelle est aussi, au départ, très modeste. Par exemple, il ne lit pas le latin, et lorsqu’il cite une œuvre latine, c’est toujours parce qu’il existe une traduction française. Ce n’est donc pas un humaniste à proprement parler : il n’a ni l’éducation ni la culture de Rabelais, Montaigne, Du Bellay ou Ronsard. Il n’est pas du tout issu du même milieu social. Au moment de son départ au Brésil, il est cordonnier. Et c’est à ce titre d’artisan qu’il est adjoint à la petite colonie française qui part occuper le Brésil.
En effet, au 16ème siècle, les deux grandes puissances coloniales qui se partagent l’Amérique latine sont l’Espagne et le Portugal, et c’est au Portugal qu’appartient le Brésil. Mais la France aussi essaie de s’implanter en Amérique. D’abord et surtout au Canada, puis, entre 1555 et 1560, au Brésil. Le Brésil est en effet une zone commerciale très importante, surtout pour un bois particulier, d’où on tire un pigment rouge, couleur de braise, d’où son nom de « bois de brésil », et par suite d’où on tire le nom du pays. Or de ce pigment on peut faire une teinture rouge très durable qui connaît un très grand succès au 16ème siècle. Après une première victoire contre les Portugais, les français envoient pour maîtriser le territoire, et surtout la mer, une petite colonie au Brésil, à laquelle appartient le cordonnier Jean de Léry. C’est une colonie protestante dont le chef est Villegagnon, lui aussi protestant. Mais seulement au départ. Ce dernier abjure le protestantisme, redevient catholique, et persécute les protestants qui sont venus avec lui dans la colonie, dont Jean de Léry. Les protestants sont contraints de quitter le camp français et se réfugient durant à peu près une année parmi les Indiens Tupinambas, avant de pouvoir reprendre un bateau pour la France. Ce sera la fin de l’expérience française au Brésil, que les Portugais vont récupérer.
Cette rencontre avec les sauvages va durablement marquer sa vie. Mais d’autres événements tragiques également. A son retour en France, il devient pasteur protestant et séjourne souvent à Genève, cœur culturel du protestantisme calviniste. En 1572, c’est la Saint-Barthélemy. Les massacres commencent à Paris, mais se prolongent ensuite dans toute la France : c’est le début de la 2nde guerre de religion. Chassé par ces massacres, il se réfugie dans la place forte de Sancerre, qui va être assiégée par les catholiques de janvier à août 1573. Ce sera pour lui une expérience intellectuelle car il va y rencontrer de nombreux pasteurs protestants, parmi lesquels certains sont de célèbres humanistes, ce qui va lui permettre d’approfondir sa culture. Mais ce sera surtout une expérience terrifiante car la ville assiégée va connaître une terrible famine et il assistera impuissant à la mort de nombreux de ses compatriotes protestants. Il racontera cette aventure en 1574 dans l’Histoire mémorable de la ville de Sancerre. C’est l’aventure de Sancerre qui fait de Léry un écrivain.
Ce n’est qu’en 1578 qu’il publie l’Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, soit 20 ans après y être allé. Il y fera le récit de ses aventures et la description du Brésil, tout en gardant en mémoire les drames de la Saint-Barthélemy, à laquelle il fait allusion par exemple dans la description du cannibalisme des Tupinambas, selon lui moins condamnable que celui des catholiques envers leurs frères protestants pendant les guerres de religion.
Jean de Léry n’est pas le seul à avoir écrit sur le Brésil. Et ce n’est pas non plus le premier : avant lui, en 1557, le catholique André Thevet a écrit les Singularités de la France Antarctique dans laquelle il relate sa découverte du Brésil. C’est contre lui que Jean de Léry écrit son Histoire d’un voyage fait en la France du Brésil. Contre lui, parce que Thevet accuse les protestants de la perte de la colonie brésilienne, et Léry veut défendre les protestants. Contre lui aussi, parce que Thevet commet beaucoup d’erreurs, et Léry lui reproche de n’être resté sur les lieux que quelques semaines, sans avoir vraiment vécu avec les Indiens, alors que lui est resté dans leur village durant presque une année. Contre lui enfin, parce que Thevet ne se prive pas de critiquer les Indiens, tandis que la démarche de Léry est radicalement différente. Non seulement il essaie de toujours décrire avec le plus d’exhaustivité les mœurs, les coutumes, les mythes des Indiens Tupinambas, mais il essaie aussi, et c’est radicalement nouveau au 16ème siècle, de ne pas porter de jugement moral sur eux. Il se place, et il est le premier dans l’Histoire, sur un plan ethnologique.
Voilà ce qui pourrait figurer sur votre conducteur
- Brésil grd pays suscite convoitise Européens/matières premières (bois rouge)
- Léry, cordonnier , part un an au Brésil et se réfugie chez Indiens car protestant. pas savant mais voyageur et observateur.
- 1578 Histoire d'1 voyage..20ans après retour; marqué par guerres religion
- parti pris des Brésiliens /récit de Thevet, catho qui critique Indiens,démarche ethnologique = nouveau 16 e
- Q = éloge des Sauvages?
- Plan : I des Hos supérieurs phys II Une supériorité morale III naissance du mythe du Bon Sauvage