Le héros épique : Le héros mythique, tel qu’il apparaît par exemple dans L’Odyssée de Homère, appartient toujours à la classe des notables. Il est membre d' une lignée reconnue et prospère dont la source est divine. Le héros est  en fait  apparenté à un demi-dieu. A ce titre il est honoré comme un dieu  Mais ce qui distingue également le héros c’est la gloire  l’entoure: il es singularise par ses actions héroïques comme au retour de la guerre et particulièrement lorsqu’il y succombe courageusement.  Les autres hommes font alors l’éloge du héros en narrant ses exploits. Cette conception du héros permet de légitimer au VIIIème siècle avant J-C la présence du tyran au sein de la cité en créant une forte cohésion sociale autour d’un pouvoir sacré incontestable : descendant des dieux, il garantit le respect des lois divines; héros féroce au combat, il garantit la sécurité de la cité. Ces héros, dont la gloire est partagée par l’ensemble des Hellènes, permettent également d’exalter les valeurs de leur civilisation et d’affirmer leur suprématie.

Le héros tragique : le héros tragique naît dans l’histoire de la Grèce antique en même temps que la démocratie, à un moment où le héros du mythe ou de l’épopée devient incompréhensible pour les citoyens.Le héros est désormais celui qui se distingue par sa démesure (ubris) et qui de ce fait met en danger l’équilibre de la cité. Il se signale par la transgression des lois divines et des lois humaines : orgueil face aux dieux, spoliation (tyrannos et basileus), inceste. Le héros est alors victime d’un destin implacable dont l’issue est la mort ou, ce qui l’égale aux you des grecs, l’exclusion hors de la cité (ostracisme , pharmakos). A l’ascension fulgurante d’Œdipe tout en haut de la hiérarchie sociale fait pendant sa déchéance sans précédent : réduit à une animalité incestueuse, il devient une victime expiatoire et est chassé de la cité.

Le héros moderne :  il s'est vraiment diversifié dans ses emplois; s'il est encore parfois doté de super pouvoirs qui rappellent ses origines divines  (comme les superhéros des marvels  au cinéma) , dès le romantisme, le héros apparaît plutôt   comme poursuivi d'une manière implacable par les Dieux qui se dressent contre lui et qui parfois , vont prendre la forme d'événements historiques (révolutions, révoltes). Le héros est peu à peu rentré dans le rang ; réduit au statut de simple mortel, il va même en acquérir la banalité, les défauts et perdre, dans certains cas, son côté admirable ou objet de pitié. Le héros d'un roman peut être  aujourd'hui n'importe qui , Monsieur tout le monde à qui , il peut ,par exemple, arriver une histoire qui, elle sera extraordinaire . Le Nouveau Roman a refusé les héros et a mis au centre des récits des personnages dénué de qualités, voir des antihéros, lâches, inconsistants, faibles et parfois détestables. Le refus du héros passe souvent par des récits à plusieurs voix comme le romande Gaudé : Cris