juin04
Les derniers Cris des soldats dans Cris : texte 4.
dans la catégorie Première
De nombreux romans ont pris comm sujet la première Guere Mondiale et particulièrement au moment du centenaire de sa commémoration. Le roman de Laurent Gaudé intitulé Cris est construit sur un dispositif narratif particulier : chaque personnage du récit nous fait partager sa vision de l'événement et le lecteur doit ainsi, en permanence, recomposer , une vision d'ensemble à partir des pensées des soldats sous le feu ; L'intrigue se résume à quelques actions: on relève la première ligne; certains soldats partent en permission ou se reposent à l'arrière alors que d'autres vont devoir prendre d'assaut les positions ennemies. Le passage que nous étudions se situe au début de la seconde partie du récit. Le bataillon formé notamment de Messard, Dermoncourt, Ripoll, Castellac, vient de monter une première ligne et l'assaut a été donné . un groupe d'hommes se retrouve séparés de ses positions, seuls, détachés dans le camp allemand sans espoir de repli ni de retour. Conscients du caractère espéré de leur situation , les hommes veulent mourir dignement . Quelle vision de l'homme dans la guerre nous offre ce passage ? Nous verrons tout d'abord le cadre de la guerre avant d'évoquer les réactions des hommes face à la mort .
I Le cadre de la guerre
Comme dans la plupart des récits, la guerre est présentée sous un aspect destructeur .
1 Un décor de fin du monde
La boue est un élément qui revient très souvent ( l 2 ) et le romancier utilise la métaphore de la fournaise ( l 3 ) pour montrer le caractère infernal des souffrances des soldats; Souffrances physiques : épuisement ( l 1) et souffrances morales évoquées par une série de transformations : "pour ce qu'ils nous ont obligés à devenir " ils auront à nous rendre des comptes " . Les champs de bataille font également souffrir la terre qui tout au long du roman, est personnifiée et crie sa douleur : il ne reste que des ruines "baraque en ruine l 10 " "carcasses méconnaissables de lit mais plus de toit " l 11 . L'auteur évoque également les corps des soldats avec le terme boucherie l 11.
L'ampleur des dégâts est suggérée par divers moyens et s'entend particulièrement par les sonorités des participes passés qui forment une harmonie imitative : trébuché, plongé, giclé, essoufflé , tiré, éclaté , fermé.... peu de termes militaires dans ce passage avec simplement l'indication du pilonnage immense qui inaugura la boucherie; Le caractère meurtrier de l'opération est traduit ici par l'adverbe immense à valeur hyperbolique .
II . Les souffrances des hommes
1 Ils deviennent des animaux pour survivre
2. ils tentent de rester humains face à la mort
3. la dimension tragique : solitude et perte d'espoir