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17 octobre 2018

Participer à la vie politique d'Athènes au Vème siècle av.J.-C.

Dans le cadre de la séquence d'histoire "L'invention de la citoyenneté dans le monde antique", les élèves de la classe de 2nde8 ont proposé des récits fictifs dans lesquels ils se mettent dans la peau d'un jeune athénien, qui vient d'accéder à la citoyenneté et se rend pour la première fois à l'Ecclésia pour prendre part à la vie politique de la cité.

L'ordre du jour : Périclès propose une loi pour réformer l'accès à la citoyenneté et limiter le nombre de citoyens. Ce jour-là, la loi est débattue et votée.

Voici quelques productions des élèves de la classe.

Production de Camille Bizot :

Nous sommes au début de l’été, sous l’archontat d’Antidotos.

Aujourd’hui est un grand jour, car moi, Étimos, de mes dix-huit ans, je deviens citoyen athénien. Le soleil n’est pas encore levé que je prends le chemin des moissons qui me mènera jusqu’à l’Ecclésia. J’arrive sur l’Agora, la place du marché. C’est ici que les citoyens d’Athènes et leurs femmes se promènent au milieu des étales. L’Assemblée se trouve à proximité, devant moi. Les prêtres sont déjà là prêts à purifier les lieux.

En entrant, un citoyen me demande de décliner mon identité pour m’inscrire sur la liste : je me présente en tant qu’Étimos, fils de Thémistocle, de Marathon. Étant dans les premiers à entrer, ce citoyen me donne une petite bourse avec trois oboles dedans. En entrant, j’observe l’effervescence de la foule qui se prépare et discute entre elle. Tout d’un coup, les prytanes annoncent le début de la séance ; un grand calme envahit alors l’immense espace. Les prêtres procèdent aux sacrifices. Après ceci, un orateur se présente à une tribune pour nous proposer une loi qui pourrait nous permettre d’accroître le nombre de nos cultures. La loi est refusée par les citoyens, elle serait considérée comme trop coûteuse à long terme. L’Ecclésia s’emplit de plus en plus. Soudain, l’orateur annonce haut et fort qu’un stratège de notre cité souhaiterait présenter sa loi.

L’Assemblée se tue d’un unique coup. Périclès monte à la tribune et commence à prononcer son discours. Il nous explique que les étrangers affluent vers notre cité et que le titre d’athénien pourrait être mis en danger, à terme. C’est pour cela qu’il voudrait limiter l’accès à la citoyenneté athénienne qui sous notre temps est si précieuse et prestigieuse. Pour limiter cet accès à notre citoyenneté, Périclès pose quatre conditions : être un homme, avoir la majorité, être fils d’athénien, inscrit sur les listes de son dème à l’issue de sa formation militaire. À ces conditions, une nouvelle s’ajoute : être fils d’une mère qui elle-même est fille de citoyen.

Un moment de chuchotements eu lieu entre la plupart des citoyens. Après trois minutes, Périclès nous demande de voter en levant la main. Je lève ma main. Je veux épouser une femme athénienne et que mon enfant ait cette chance de devenir un citoyen athénien et pour cela, nous devons protéger notre cité et préserver notre identité.

En votant cette loi, nous nous assurons que la cité ne sera jamais dirigée par un autre que nous. La loi fut débattue et acceptée. C’est sur cette loi que la séance prend fin. Le soleil était à son plus haut point. Nous quittons la Pnyx et sortons de l’Ecclésia. En rentrant chez moi, un sentiment de fierté m’apparut. Pour moi, aujourd’hui, nous avions sauvé l’identité de la cité athénienne.

 

Production de Léa Bégoc :

Sous l’archontat d’Antidotos,

Aujourd’hui, c’est pour moi la première fois que je joue un rôle politique en tant que citoyen en participant à l’Assemblée.

Il n’y a pas si longtemps de cela, je me suis fait inscrire sur les listes de mon dème, par les citoyens qui ont approuvé majoritairement que j’avais l’âge exigé par la loi, que j’étais de condition libre et de naissance légitime et que j’avais effectué ma formation militaire après avoir prêté serment.

L’Assemblée a pour nom l’Ecclésia. Les réunions débutent avant la levée du jour sur la colline de la Pnyx, qui est constituée de trois parties, mais seules deux nous concernent : une partie pour l’orateur et une autre partie correspondant à l’espace où se réunissent les citoyens. Malgré l’espace, elle ne peut pas tous nous accueillir mais huit mille d’entre nous tout au plus, ce qui est très peu, puisque notre situation démographique est de trois cent mille habitants environ dont quarante mille citoyens. D’autant plus que l’espace n’est que rarement rempli.

Tout excité, je sors de chez moi, heureux, avec une hâte inexplicable. Je préfère donc arriver en avance pour ne rien rater du déroulement de cette réunion. Je suis dans les tous premiers, je vois la foule arriver petit à petit. Le rituel de chaque début de séance prend cours, il consiste à un sacrifice pour purifier la Pnyx.

L’orateur, d’un pas déterminé, prend ensuite place, c’est Périclès. J’espère qu’il nous proposera une loi qui nous conviendra à tous. J’attends cela avec une curiosité et une impatiente qui m’en donnent même la chair de poule.

Il prend la parole, pour nous faire part de sa nouvelle loi. Nous l’écoutons puis tout d’un coup, nous comprenons qu’il aimerait changer les conditions pour devenir citoyen puisqu’il considère que le nombre de citoyens ne cesse de s’accroître. Il voudrait que ceux qui n’ont pas de mère qui elle-même est fille d’un citoyen n’aient plus la condition légitime pour accéder à la citoyenneté, ce qui réduirait le nombre de citoyens. Des bruits incessants de colère se font entendre sur la colline de la Pnyx. Les citoyens mécontents prennent tous la parole en essayant de faire comprendre leur opinion mais une autre partie reste calme : cela doit être ceux dont la loi ne les dérange pas. Pour moi, c’est une loi qui me pose problème puisque ma mère n’est pas fille de citoyen, mais je ne peux rien y faire face à Périclès et ceux qui le soutiennent. Je suis tellement désespéré par l’adoption de cette loi, je ne pourrais plus participer : c’est pour moi la première et la dernière fois que je participe à l’Assemblée. Mes enfants, eux non plus ne pourront donc pas être citoyens. La vie est donc injuste avec nous.

 

Production de Junior Ongadia :

Je m’appelle Hérastock, je suis ravi de vous informer que je suis devenu un citoyen athénien. Pour la première fois de ma vie j’ai assisté à l’Assemblée, sur la Pnyx. Par chance, comme je suis jeune, je n’ai pu qu’écouter, je n’ai pas osé participer.

En arrivant, j’ai constaté que l’endroit est très loin de la ville et très espacé. Les rendez-vous sont bien organisés : avant de commencer, la Pnyx est purifiée par un sacrifice de mouton par exemple. Je me suis renseigné auprès d’un ancien qui a l’habitude de venir participer au débat ; il m’a dit qu’au cours de l’année, on se réunira une quarantaine de fois. En tant que jeune, je pense venir régulièrement pour les séances pour apprendre à bien argumenter et à bien m’exprimer. Ce jour-là, Périclès, qui est un homme politique très respecté à Athènes, prit la parole en proposant une loi qui consisterait à limiter le nombre de citoyens en réformant l’accès à la citoyenneté. Mais après cette révélation, l’atmosphère s’est agitée dans tous les sens et deux groupes de citoyens se sont formé. Quelques héliastes et des membres de la Boulè prenaient même place dans le camp de leur choix.

Le premier camp était contre cet ordre du jour car ils disaient que si cette loi intervenait dans la cité, cela pouvait poser problème pour la génération future. Il est vrai que cela pouvait présenter un risque pour la société car les conditions pour accéder à la citoyenneté sont déjà complexes outre le fait que ton père doive être citoyen. Le second camp était en faveur de l’ordre du jour car ils disaient que si cette loi ne passait pas dans la cité, il y aurait beaucoup trop de citoyens à l’avenir.

Moi qui ne me situe dans aucun des groupes, j’écoutais juste les arguments de chacun des deux groupes, j’étais dans la partie des spectateurs ou du moins dans la partie des personnes pas trop confiantes sur leur choix. Après une petite altercation entre les deux groupes, Périclès demanda à tous les citoyens de lever la main s’ils étaient pour. Majoritairement, les personnes levèrent  la main. La loi était donc acceptée et la séance se terminait. Tout le monde repartit de son côté avec une tête déçue ou satisfaite. D’autres restaient encore pour se plaindre de l’adoption de cette nouvelle loi.

Je pense que pour une première fois, la séance était très bien organisée même si le chahut régnait et malgré les deux groupes qui se sont confrontés après que l’ordre du jour soit annoncé. Cette petite altercation pourrait un jour s’envenimer jusqu’aux poings ou encore au meurtre. Je pense aussi que les votes devraient être anonymes car ils pourraient provoquer une rage chez une personne qui pourrait tuer un autre citoyen. De mon côté, je pense que je devrais observer pendant quelques séances avant de commencer à parler.

 

Production de Meïna Devos :

Je suis un homme libre, fils de citoyen. J’ai effectué ma formation militaire et je suis inscrit sur les listes de mon dème. Ma mère est elle-même fille de citoyen et je suis majeur. Par ces faits, j’ai donc pu accéder à la citoyenneté.

Je décide donc de me rendre à la Pnyx pour la première fois afin de prendre part à l’Ecclésia. La Pnyx est une colline mais aussi un lieu de rassemblement qui peut accueillir jusqu’à huit mille personnes alors que notre cité compte quarante mille citoyens. Tout le monde ne vient pas car la plupart préfère rester travailler pour gagner de l’argent.

J’arrive à la Pnyx vers 11h ; j’avais vraiment hâte de découvrir cet endroit, j’étais vraiment très excité. À ma droite, se tenait la tribune de l’orateur qui était surélevée tandis que je me situais dans un espace réservé aux participants, entouré de gradins. Ce lieu était immense et impressionnant. J’étais émerveillé. L’ambiance est assez spéciale : tout le monde est très sérieux mais cela reste agréable. Je prends place, la séance commence.

L’orateur se met à parler de l’ordre du jour, je l’écoute attentivement. L’ordre du jour n’est autre que les sujets qui doivent être abordés, discutés, examinés ou votés au cours de la séance du jour. Je reste, j’écoute, je participe et je débats même avec le reste de l’Ecclésia. C’est un vrai moment de plaisir, l’une des meilleures expériences de ma vie.

Arrive le moment où la séance se termine. Je rentre donc chez moi avec ce sentiment de faire partie de ceux qui aident la cité à avancer. Je raconte toute ma journée à la Pnyx à mes parents avec encore des souvenirs plein la tête. Je leur explique que l’ordre du jour était de réformer l’accès à la citoyenneté et limiter le nombre de citoyens. Je leur explique également que j’ai débattu et voté pour la première fois et qu’à la fin, la loi a été approuvée. J’aime ce sentiment de pouvoir donner son propre avis et de pouvoir participer aux votes et à l’application des lois. J’aime la citoyenneté et j’aime l’Ecclésia.

 

Production de Laura Zorzut :

Aujourd’hui, c’est mon jour. Le jour où on ne me voit plus comme un simple habtant mais comme un citoyen. Quelle fierté ! Accéder à la citoyenneté n’est pas donné à tous : il faut être un homme de plus de 18 ans, fils de citoyen, libre (ne pas être esclave), avoir effectué son éphébie (formation militaire), être inscrit sur les listes de son dème et, en outre, depuis la loi proposée par Périclès et débattue ce jour, il faudrait être fils d’une mère qui elle-même est fille de citoyen. Je suis bien content et me vois comme un habitant chanceux car seuls les hommes peuvent devenir citoyen.

En arrivant sur la Pnyx, le lieu de réunion de l’Ecclésia (l’Assemblée), je peux distinguer qu’elle est divisée en deux espaces : l’un spécialement dédié aux participants et l’autre pour les orateurs, sur une tribune surélevée. Tout d’abord, la séance commence par un sacrifice qui permet de purifier la Pnyx et marquer le début de la séance. Puis, tout au long de ce rassemblement, se succèdent des décisions, des votes, l’élection des membres de la Boulè par tirage au sort, des héliates, l’élection des stratèges et le vote d’ostracismes, c’est-à-dire de procédures qui peuvent aboutir, sur décision de l’Ecclésia, à l’exil pendant dix ans, d’un citoyen soupçonné de représenter un danger pour notre démocratie.

J’ai trouvé que ce rassemblement à la Pnyx est un moment animé, chacun profite de la liberté accordée : montrer son soutien ou son mécontentement. Chaque citoyen détermine l’avenir d’Athènes.

Je note comme point positif le fait que l’ordre du jour soit présenté quatre jours avant la date de la séance. Cela nous permet de savoir en avance le programme et donc le déroulement de la séance qui aura lieu nous laissant ainsi le temps d’étudier les sujets qui seront traités.