Qu'en est-il de la situation des personnes LGBTQI+ dans le monde?

Dans le monde...

Dans le monde, l’homosexualité est encore illégale dans au moins 71 pays, le Gabon venant de la dépénaliser la semaine dernière, les sanctions allant de plusieurs années de prison à la prison à vie ou encore des coups de fouets jusqu’à même la peine de mort applicable encore dans 11 pays.
Dans certains pays, montrer toute forme d’appartenance à la communauté LGBT+ est aussi sévèrement répréhensible. Par exemple en Egypte, Sarah Hijazi a été emprisonnée en 2017 pour avoir brandi un drapeau LGBT+ lors d’un concert et suite à cela a mis fin à ses jours après s’être réfugiée à sa libération au Canada.

Le mariage homosexuel est lui reconnu dans 29 pays dont le dernier en date est le Costa Rica. Notons également que Taïwan est le seul pays asiatique à le reconnaître. Néanmoins certains pays reconnaissent aussi des unions civiles pour les couples homosexuels. Au contraire, certains pays comme la Hongrie, la Croatie, la Slovaquie ou très récemment la Russie ont inscrit dans leur Constitution l’interdiction du mariage homosexuel.
Concernant les personnes transgenres, de nombreux pays ne reconnaissent pas le changement d’état civil ou requièrent une stérilisation forcée. De plus, ces procédures peuvent parfois être très longues et nécessiter une procédure judiciaire.

Concernant l’Europe...

Pour cette partie, nous allons prendre l’exemple de quelques pays européens afin de montrer différentes situations. En Russie, toute forme de « propagande homosexuelle » est formellement interdite par la loi du 30 juin 2013 promulguée par Vladimir Poutine. Cette loi a soit disant pour but de « protéger les enfants ». La Russie a néanmoins été condamnée en 2017 par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour cette loi et contrainte à verser un total de 43 000 euros aux trois hommes ayant saisi cette cour.
En Pologne, de nombreuses zones dites « zones anti-LGBT » ou « sans idéologie LGBT » ont fait leur apparition au cours de l’année 2019. Il y a près de 88 comtés, districts ou municipalités sur tout le territoire polonais s’étant déclarées comme telles. Si vous voulez une cartographie précise de ces zones vous pouvez regarder l’atlas en ligne, appelé « atlas de la haine », mis au point par plusieurs chercheur.ses et recensant toutes ces zones.
On entend souvent parler des thérapies de conversion aux États-Unis où elles y sont plus répendues mais dans la majorité des pays européens, dont la France, ces thérapies de conversion sont toujours légales. Les thérapies de conversion sont des programmes, souvent religieux, ayant pour but de « guérir » l’homosexualité ou de rendre une personne cisgenre. Elles sont souvent très violentes en ayant recours à des électrochocs ou des injections d’hormones par exemple. Si vous voulez en savoir plus vous pouvez regarder le documentaire d’Arte sur ce sujet. Le Parlement Européen a déjà adopté un texte incitant les états membres de l’UE à les interdire en 2018. L’ONU vient de faire de même en les qualifiant d’actes de torture. Ces thérapies sont néanmoins interdites à Malte depuis 2016, en Allemagne depuis le 8 mai 2020 et en Albanie depuis le 16 mai 2020. De plus, au Royaume-Uni la ministre de l’Égalité veut les interdire et un projet de loi vient d’être déposé en France pour les interdire également.
Enfin, les mutilations réalisées sur les enfants intersexes sont toujours légales presque partout dans le monde et en Europe dont en France. La France a d’ailleurs été condamnée trois fois pour ces actes par l’ONU en 2016 par le Comité des droits de l’Enfant, le Comité contre la torture et le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. De plus, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, la DILCRAH, le Conseil d’État, Human Rights Watch et Amnesty International ont également appelé à interdire ces pratiques. Si vous voulez en savoir plus vous pouvez consultez le site Stop Mutilations Intersexes ou bien lire l'excellent livre de Martin Winckler Le Choeur des femmes disponible au CDI.