《Bacon c'est pas de l'art, c'est du lard 》
C'est sur cette blague, de Mme.Lesaffre, que le voyage vers Eolia des 1G1 débute. Premier arrêt : Musée Beaubourg, exposition Bacon.
Nous arrivons dans le 4ème arrondissement de Paris au centre George Pompidou. Un bâtiment décoré de tuyaux dans un but esthétique douteux pour certain.e.s nous accueille. L'hiver et le froid qui l'accompagne ne manquent pas à l'appel.
Après de multiples énonciations du programme de la journée, répétés aux élèves distraits, la visite commence.
Francis Bacon est un artiste peintre irlandais né en octobre 1909 à Dublin et décédé à Madrid à l’âge de 83 ans. Il a fait partie de plusieurs mouvements artistiques dont l’expressionnisme et le surréalisme. Il est reconnu pour ses triptyques, des tableaux en trois parties, dont l’un fait partie des plus chers au monde.
C'est dans une atmosphère calme et hétérogène, entre connaisseurs commentant la technique du peintre et personnes lambda, que j’entre dans l’exposition. Je me demandais bien ce que les personnes qui fixaient ce tableau pensaient : voyaient-ils ce que je ne comprenais pas ? Etaient-ils submergés par leurs sentiments ? Ou bien avaient-ils juste mal aux pieds ?
J'étais perdue. C'est avec beaucoup de malaise que j'observai les peintures. C'était spécial : cru, gore et sanglant. De ces spectacles dont on veut s’écarter sans pouvoir le faire. Les professeures nous avaient préparés à cette visite, nous faisant découvrir ses sources d'inspirations : la trilogie tragique d'Eschyle et l'Orestie. Pour mieux comprendre ce que nous allions rencontrer.
De ce que j'ai compris des directives des professeures, il faut regarder la peinture et ne pas chercher à trop comprendre. Je ne trouve pas trop de sens à cet art. Il est là pour provoquer des émotions, il faut juste regarder et s'asseoir si l'on a mal aux pieds. Laisser les sentiments et ce que l'on voit nous envahir et s'ouvrir. Du moins, c'est ce que Mme.Marchand m'a dit... Ce n'est pas un exercice facile pour tout le monde. Parfois cela ne marche pas et on ressent la perte de dix minutes de sa vie à fixer une peinture pour rien.
Et parfois ça marche et une vague de sentiments nous emporte.
C'est cela l'art.
Ce peintre a un style dérangeant, inconfortable dans sa vision et ça la cruauté face à ce qu'il représente, ici sans artifice.
On peut voir sur leTriptyque inspiré de l'Orestie d'Eschyle , une forme ressemblant à un homme sortir d’une porte et une forme rentrer par une autre. Au centre, une forme se tenait sur un tabouret devant un fond rouge, c’était une Erinye à laquelle le personnage ne pouvait pas échapper. D’après Mme.Marchand cela représente une fuite impossible.
Parfois il faut demander de l'aide au professeur pour nous expliquer ce qu'il se passe. Et parfois on trouve son propre sens à ce que l'on voit.
Cette visite à été visuelle mais aussi auditive. Un peu partout dans la galerie, on trouvait des petites salles des couleurs sobres et sombres, où l'on pouvait entendre la lecture d'extraits de livre que Bacon possédait et qui ont marqué son art.
D'après lui, Bacon cherchait à représenter les mots qu'il lisait, à mettre des images sur des sentiments ressentis lors de ses lectures.
De nombreux tableaux n'ont pas résonné en moi.
Comme Water from Running Tap, 1982 ,représentant sur un ton marron un robinet déversant de l’eau. Et cette eau d’échappant du lavabo complètement flou et semblant s’étendre sur tout les côtés. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Et pour être honnête, je commençais à avoir mal aux pieds.
À la fin de l'exposition, un documentaire était projeté. A propos de son art, de sa vie, de lui. Ce qu'il m'a le plus marqué est sa vision de la vie.
《Ma passion pour la vie est tellement forte que la mort en devient aiguë. 》
Pour les curieux le livre de l’exposition est disponible au CDI !