Quand la réalité rejoint la fiction ! (Romain)

  Il était à peu près vingt heures, en Afghanistan :

« Bon, écoute moi, voici le programme de ce soir :

Comme tu le sais, le pays est pris d'assaut par des terroristes, qui seront sans merci avec toi. Ils ont déjà pris d'assaut Kandahar et sont aux portes de Kaboul. La première unité essaie de gérer la situation là-bas, mais les soldats n'ont plus de munition et  sont débordés par la panique générale.  En plus de tout cela, nos ennemis prévoient d'utiliser des armes chimiques, le gaz utilisé est indolore et incolore. Il nous faut en savoir plus, pour cela, nous avons réquisitionné un véhicule civil, tu n'auras comme arme qu'un colt et deux chargeurs. Tu entres dans le bâtiment tu élimines la garde et tu pirates le programme de lancement. Si tu nous reviens, tu seras sauf ; tu as deux heures, dépassé ce délais nous ferons sauter le bâtiment. Bonne chance camarade. »

  Avec le décalage horaire dans les yeux, j'étais parti pour une courte soirée forte en émotion. Balancé de droite à gauche dans notre camion, ils m'avaient largués  en plein désert, la voiture comme prévu était à quelques mètres d'ici. Je vérifiai mon colt dans la boite à gants, puis j'enclenchai le moteur. Arrivé à l'usine désaffectée qui leur servait de base, je garais la voiture à un ou deux mètres de l'entrée, puis je plaçais un explosif dans le moteur ; à la fin de la mission, il n'y aura pas un seul souvenir de moi. Je me fondais dans l'ombre puis, j’assommai les deux gardes avec ma crosse. Comme un prédateur, j’étais tapi dans l'ombre ou collé contre les murs, mon colt silencieux à la main. Je regardais ma montre, plus qu’une heure et demi. Sur la carte il me restait une salle à passer pour arriver à mon objectif. Seulement, pas de bouche d'aération, pas de passage discret. J'allais devoir y aller en éliminant  les membres de cette pièce. Plaqué contre la porte je sentis mes tempes se durcirent, sur ce coup-là cela serait à la vie, à la mort. Après une dernière prière, j'ouvris la porte, mon arme à la main et …:

« - Coupez ! Qui t'as permis d'improviser, c'est incroyable je te l'ai dit cent fois, mon scénario est parfait, pas besoin d'en rajouter.

-       Mais, monsieur le directeur...

-      Il n'y a pas de mais, je te paye des millions alors tu suis mon script, point. On fait une pause et on reprend dans une heure sur la même scène L'instant décisif. »