A la recherche de la poupée d’Emilie dans une ville dévastée par la guerre (Syrine)

 

 

A la recherche de la poupée d’Emilie dans une ville dévastée par la guerre

 

 

Et elle partit, tenant sa fille dans ses bras à la recherche, folle mais pas désespérée, d’un simple jouet d’enfant, d’une toute petite poupée en chiffon, dans ce monde cruel et obscur qu’était la guerre.

 

Sylvie, mère courageuse de 34 ans tenait une épicerie avec son mari Christophe, âgé de 37 ans, à Verdun. Tous deux étaient les parents d’une adorable petite fille de 7 ans qui se prénommait Emilie.

 

Alors qu’elles marchaient sans relâche,  à l’horizon, des obus  tombaient, des éclats de projectile bourdonnaient au loin, elles entendaient des cris, entre les coups de feu successifs, des fusées rouges vacillaient dans le ciel. Elles continuaient de s’engouffrer dans les rues à la recherche de la poupée. Sylvie était  apeurée par des les cris stridents qui émanaient de la ville, jamais elle n’avait entendu des gémissements aussi terribles, les hurlements continuaient sans répit. Les maisons, les bâtiments s’effondraient à toute vitesse, le nombre de blessés continuait d’augmenter. Un peu plus loin, derrière les maisons en ruine apparaissait une grande ombre noire boitant vers elles. Sylvie vit une personne assez âgée, elle lui offrit son aide, elle savait qu’il était trop tard pour lui, elle décida alors de le rassurer et de le réconforter en lui parlant.

 

Georges, qui avait  soixante ans, avait perdu sa femme et sa maison dans les bombardements. Sylvie l’accompagna jusqu’à son dernier souffle. Enfin, le silence se fit entendre, Sylvie, triste et fatiguée continua sa route avec Emilie quand elles aperçurent un groupe sombre d’infirmiers avec des brancards, les terribles cris mélangés aux pleurs d’Emilie rendaient malheureuse Sylvie. Elles voulaient s’en aller en courant, n’importe où, sans les plaintes des blessés et les coups de feu.

 

Le ciel est devenu un peu plus clair, il était sept heures du matin et le vent était frais et voire froid.

A ce moment là, elles entendaient derrière elles des sifflements qui grandissaient et qui devenaient un grondement puissant comme le tonnerre .Pendant que la mère et sa fille cherchaient follement à travers tous ces débris la petite poupée, d’autres fusées éclataient dans le ciel.

 

Ereintée, Sylvie cherchait un endroit où se reposer avec Emilie, elle souhaitait reprendre des forces avant de poursuivre les recherches. Après deux heures de repos, Sylvie reprit sa traversée des débris tenant Emilie dans ses bras. La jeune fille n’arrêtait pas de sangloter en pensant à sa poupée en chiffon, elle avait peur de ne plus jamais la revoir.

 

Soudain, au coin d’une ruelle, elles poussèrent un énorme cri de joie, n’y croyant pas leurs yeux.

Emilie dit d’un air joyeux :

-       « Papa, Papa ».

Sylvie tomba à la renverse en voyant son mari, elle crût rêver, elle ne croyait plus le revoir en vie. Christophe avait été appelé à combattre un an auparavant et   Sylvie et Emilie n’en revenaient pas. Remplies de joie et de bonheur, elles racontaient leurs péripéties tout en insistant sur la perte de la poupée.

 

Après ses émouvantes retrouvailles, ils décidèrent d’aller tous ensemble à sa recherche. Après de longues recherches dans les débris de leur maison, Emilie eut la joie immense de retrouver sa poupée adorée. Ce fut dans ce moment de bonheur que la famille décida d’aller porter secours aux personnes blessées.

 

Quelques minutes s’écoulèrent, lorsqu’un brusquement un obus déchira le ciel, laissant à terre Emilie et son mari. Sylvie, paniquée courut à leur chevet et hurla de douleur car elle se rendit compte qu’elle venait de les perdre à tout jamais. En pleurs, malheureuse Sylvie s’évanouit.

 

Peu de temps après, elle se réveilla en hurlant et en sueur. Elle mit quelques secondes avant de pouvoir respirer normalement et elle s’assit au bord de son lit.

 « Ouf, tout ceci n’était qu’un mauvais rêve, un cauchemar ».