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mai19
Chapitre 7 L'Afrique face aux défis du développement
dans la catégorie TS Géographie
Chapitre 7. L'Afrique face aux défis du développement
croquis_Afrique.pdf
fond_Afrique.pdf
Introduction :
► L'Afrique est un continent qui s'étend sur 30 M de km² et regroupe 54 états (dont les états insulaires de l'Océan Indien). L'Afrique cumule un très grand nombre de représentations qui se réduisent souvent à des stéréotypes : berceau de l'Humanité, de la nature sauvage, continent le plus fortement impacté par la Colonisation et déstabilisé par une Décolonisation parfois violente (pendant la période de Décolonisation, en 1962, l'écologiste français René Dumont disait que l’Afrique était « mal partie »). L'Afrique est souvent victime de « l'afro-pessimisme ». Un chef d'Etat français (Nicolas Sarkozy) a même pu dire que « l'homme africain n'était pas rentré dans l'Histoire ». Loin de ces images pas toujours bienveillantes, il faut constater que ce continent est actuellement « un continent en réserve de développement» . Ainsi même si elle connaît un certain décollage économique et suscite de nombreuses convoitises dans le contexte globalisé actuel, qu'en est-il réellement de son intégration dans la mondialisation ?
Pb : Quelle est la situation de l’Afrique face aux questions de développement et quels sont les défis à relever pour une insertion réussie ds la mondialisation ?
Et donc quelle est la situation des multiples espaces africains par rapport à ces problématiques ? (typologie possible)
Plan :
I. L'Afrique, un continent en mal-développement
A) les indicateurs économiques attestent un retard incontestable
1) Une pauvreté endémique globale
2) Une croissance économique inégale
B) Tensions et conflits sont toujours des freins au développement
1) Quels en sont les facteurs ?
2) Le concept « d'Etat failli » est ici pertinent
3) Des conséquences multiples
C) Un continent qui reste en marge de la Mondialisation
1) Des liens commerciaux peu diversifiés avec le reste du monde
2) Une économie victime des trafics multiples
II. De nombreux défis à relever
A) Une croissance démographique spectaculaire
1) La croissance démographique la plus forte du monde
2) Une très forte croissance urbaine
3) Des défis démographiques : Habitat, éducation et sécurité alimentaire
B) La santé publique, une problème africain
C) La question du développement durable
D) Des élites politiques, freins au développement ?
III. Un continent qui s'intègre de plus en plus dans la mondialisation
A) Des progrès récents
1) Une forte croissance économique
2) Le développement des infrastructures
3) L'instauration d'une relative stabilité politique
B) L'intégration régionale* : objectif ou réalité ?
1) La mise en place de coopérations régionales et continentales
2) Des résultats décevants
C) Une ouverture au monde de plus en plus importante
1) Des ressources abondantes qui témoignent d’une Afrique convoitée...
2) ...et qui entraînent la hausse des IDE entrants
3) L'Afrique reste dépendante
D) Typologie des territoires
1) A l'échelle des Etats
2) A l’échelle continentale
3) A l’échelle locale et notamment urbaine
Conclusion
I. L'Afrique, un continent en mal-développement
A) Les indicateurs économiques attestent un retard incontestable
► Le développement africain est en retard sur le reste du monde. C'est particlièrement le cas our plus encore en Afrique subsaharienne et tous les indicateurs socio-économiques attestent de ce retard et permettent de faire émerger une typologie du mal-développement.
1) Une pauvreté endémique globale
PIB* : L’Afrique représente seulement 4.2 % du PIB mondial, soit 1500 Milliards de dollars en 2010 et c’est le continent au plus bas revenu par habitant (environ 1 500 $ de PIB/hab. en 2010). On peut parler de pauvreté endémique. 300millions de personnes, en majorité des ruraux, vivent avec moins de 1$/jour. La pauvreté touche aussi les habitants des villes : 62% des habitants d’Afrique subsaharienne vivent dans des bidonvilles. La faiblesse de l’industrie, des infrastructures et des nouvelles technologies conduit à un fort chômage (25 %) et au développement du secteur informel qui assure la survie du plus grand nombre.
On constate partout une mauvaise répartition du PIB ds les pays, l’indice de Gini est le plus élevé en Afrique, signe que les inégalités sont très marquées .
IDH* : La Moyenne de l’IDH est de 0.533 pour l'Afrique mais seulement de 0.475 pour l’Afrique subsaharienne. L’essentiel des PMA du monde est situé en Afrique subsaharienne (34 sur 49 au total). Si la région présente de faibles IDH il y a néanmoins des différences régionales très marquées : environ 0.7 au nord et en Afrique du Sud mais les chiffres ne dépasse guère 0.5 en Afrique subsaharienne.
Exemple : 0.34 pour le Niger, 0.769 pour la Tunisie. Et 3 pays du continent ont un IDH inférieur en 2010 à celui de 1970 : la République démocratique du Congo, la Zambie et le Zimbabwe. Ces IDH reflètent non seulement la faible richesse économique mais aussi le niveau de vie le plus bas de la planète.
Indice de GINI* : Il montre de fortes différences entre les pays. La population dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté dépasse 80% au Burundi ou au Libéria, il est faible dans les PMA en général, et augmente en Afrique du Nord et en Afrique du Sud.
Espérance de vie* : L’espérance de vie est aussi la plus faible au monde, avec une moyenne de 55 ( 56 ou 57 ) ans contre 68 ans pour la planète. Dans certains pays, 6 au total, cet indicateur a même chuté et le Lesotho a le triste privilège de présenter l’espérance de vie la plus faible (46 ans). La mortalité infantile est la plus élevée au monde avec un taux de 74‰ qui témoigne de l’insuffisance de l’encadrement médical et de l’insalubrité( maxi au Niger avec 90/1000 ). La situation sociale et sanitaire est problématique : 1/3 de la population a une alimentation insuffisante et Les carences dans l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’encadrement médical engendrent une permanence des maladies infectieuses comme le paludisme, le choléra, virus Ebola, le sida (+ des 2/3 des décès ds le monde, et 23 SUR LES « ‘ Millions de séropositifs du monde ).
Cependant, il existe de fortes différences entre les Etats et les régions, seulement 31% de la population d’Afrique subsaharienne est raccordée à des installations sanitaires contre 89% en Afrique du Nord.
IPM* : L'Indice de pauvreté multidimensionnelle (voir chapitre 1 Géographie) révèle que l’Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre d’habitants pauvres au monde : 65% de la population totale des 37 pays d’Afrique subsaharienne étudiés soit 458 millions. Mais là encore ce continent ne présente pas d’homogénéité. En effet les disparités régionales sont énormes : en Afrique du Sud 3% d’africains vivent dans une pauvreté multidimensionnelle, 93% au Niger.
2) Une croissance économique inégale
► Les économies africaines ont toutes hérité de la colonisation puis de la décolonisation. Elles sont très souvent des économes extraverties qui reposeent sur l'exportation des matières premières (ce qui les rendent très dépendantes des fluctuations des marchés internationaux) et doivent acheter des produits à haute valeur ajoutée (biens de consommation par exemple). Elles sont soumises à un fort endettement. En effet, les pays africains se sont endettés soient auprès de prêteurs privés soit auprès du FMI qui leur impose, en contre partie des Plans d'Ajustement Structurels qui consistent à leur faire ouvrir leur marché et à vendre les secteurs rentables de leur économie à des acteurs économiques privés. En outre, ces plans imposent un strict contrôle des dépenses publiques qui pèse sur le développement. De plus, avec la fin de la guerre froide, l’aide publique au développement a considérablement diminué même si les « Objectifs du Millénaire » ont fait repartir des crédits vers l’Afrique (140 milliards en 2012).
► On peut tenter une typologie au regard de la croissance économique :
-
L’Afrique de l’est connaît des taux de croissance annuelle très fort, dépassant les 7.1%, particulièrement un pays comme le Kenya.
-
• L’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale également, avec des taux entre 5.6 et 7.1%, bien représentés par un pays comme le Nigeria.
-
• L’Afrique australe, qui comprend pourtant un pays émergent comme l’Afrique du Sud, connaît une croissance forte mais ralentie, entre 2.7 et 5.6%
-
• L’Afrique du nord, Maghreb (ex. Algérie) et Machrek (ex. Egypte), est en perte de croissance, même si celle-ci est toujours positive, entre 1.7 et 2.7%
B) Tensions et conflits sont toujours des freins au développement
► L’insécurité demeure une des grandes difficultés du continent. L’Afrique est en 2ème position pour les conflits armés après l’Asie et les conflits armés concernent 20% de la population. Les types de conflits y sont variés : inter-étatiques, coups d’Etat, guerre civile, révolution, terrorisme.
1) Quels en sont les facteurs ?
► Les frontières issues de la Colonisation ont rarement pris en compte les aspirations des peuples africains. Ainsi par exemple, l'ethnie Wolof est répartie entre le Mali et le Sénégal. Mais plus encore, c'est l'instrumentalisation de la diversité ethnique et religieuse par des groupes politiques antagonistes qui est souvent facteur de conflit.
(la fin de la colonisation a souvent entraîné l’installation de régimes à parti unique, à pouvoir autoritaire voire dictatorial, dans lesquels l’armée est omniprésente).
► Depuis quelques années, on constate aussi le développement du djihadisme salafiste au Sahel qui bénéficie des nombreux espaces de non droit et de la faiblesse des Etats qui caractérisent l'Afrique sub-saharienne (AQMI ou Boko-Haram par exemple qui se couplent à une extension de réseaux mafieux : la « mafiafrique » et le « narcodjihadisme »).
► Enfin, la flambée des cours des matières premières provoquent aussi des émeutes de la faim dans les grandes villes africaines. Ces situations de crises ravivent des tensions ethniques et la xénophobie, comme le montre les violences contre les réfugiés (en Côte d’Ivoire, par exemple).
2) Le concept « d'Etat failli » est ici pertinent
► Dans la plus grande partie des pays, l’Etat africain est en crise, il est une institution fragilisée. Le fonctionnement au quotidien de l’encadrement est mal assuré par des fonctionnaires de moins en moins régulièrement payés…s’ils le sont. Les militaires, les policiers, rançonnent les villageois et les citadins, les arrêts pour péages sur les routes sont multiples. Les routes, les écoles, les hôpitaux, les maternités apparaissent dégradés, délabrés : l’Etat n’accomplit plus son rôle, « ses agents ont autre chose à faire, pour survivre, que de le servir » J.F. Steck.
► Ici le concept « d'Etat failli » semble donc parfaitement pertinent : Certains Etats ne contrôlent rien. Ainsi en République centrafricaine, au-delà de 1 kilomètre autour de la présidence, le gouvernement ne contrôlerait rien. De vastes étendues du Sahara forme au nord du Sahel, en Somalie, le nord et l’est de la RDC. Certaines grandes villes comme Lagos ou Mombassa échappent au maintien de l’ordre ou à une quelconque forme de gouvernement : ce sont les zones grises (territoire non contrôlé par l’Etat dans lequel de nombreux trafics ont lieu)
Exemples : En Somalie, la guerre civile dure depuis 1991, la capitale est détruite et la piraterie se développe au large des côtes. De même, le Liberia ou la République démocratique du Congo sont régulièrement touchés par des affrontements internes.
3) Des conséquences multiples
► Ces conflits engendrent de situations dramatiques pour les populations civiles : viols, massacres, enlèvements (enfants soldas, mariages forcés, demandes de rançons) par des « seigneurs de guerre », multiplication des enfants orphelins. Ils aggravent aussi les difficultés économiques par le pillage des ressources, l’impossibilité de produire, et freinent les investissements étrangers.
► Conséquences : Ils multiplient le nombre de réfugiés et déplacés.
20 M d’Africains sont considérés comme migrants à l’heure actuelle dont 82% au sein du continent. Pour moitié ce sont des migrations économiques (notamment au travers du Sahara), pour moitié (10.5M) des migrations forcées nées de conflits et guerres. L’Afrique compte le plus de réfugiés et déplacés du monde (10.5/37M selon le HCR) ce qui entrave son développement. [les ppx foyers de réfugiés sont la RDC, la région des Gds Lacs, le Darfour (revendiquée par le Tchad et le Soudan), la Somalie, le Mali et le Nigéria]
C) Un continent qui reste en marge de la Mondialisation
► Son poids dans la production (1% de la production mondiale) et dans les échanges mondiaux (3,4% du commerce mondiale de marchandises, 2% des IDE mondiaux) est extrêmement faible.
1) Des liens commerciaux peu diversifiés avec le reste du monde
- Elle exporte surtout des matières premières et produits agricoles (environ 81% de ses exportations) et très peu de produits manufacturés (19% de ses exportations), on parle d'économie de rente*. 64% des exportations sont d'ailleurs des hydrocarbures et des produits miniers (Uranium au Niger par exemple).
- Dans la majorité des pays d’Afrique, 75% de la valeur des exportations est basée sur un ou deux produits (Binôme Café/Cacao en Côte d'Ivoire, le cacao à lui seul génère 40 % de la production mondiale, il est la principale ressource économique du pays).
► Donc l’économie africaine est vulnérable aux interventions extérieures, dépendante de l’évolution des prix des matières premières (ce qu'a connu la Côte d'Ivoire au début des années 2000), des aides publiques au développement venues de l’étranger et des négociations sur la dette extérieure avec les institutions internationales (FMI).
► Elle reste en marge des grands réseaux de transports, aucune des grandes villes africaines n’est une métropole de 1er plan. Durban, le 1er port d’Afrique subsaharienne, ne traite que 2,5 millions de conteneurs/an (contre 32,6 millions pour Shanghai, le 1er port mondial) même si de nombreux ports se modernisent (Tanger au Maroc, Pointe-Noire au Congo).
2) Une économie victime des trafics multiples
► L’Afrique est victime des trafics illégaux internationaux du fait de la faiblesse structurelle de ses états. Elle fait partie des circuits de l’antimonde* : trafic de drogue (l’Afrique sert de relais aux trafics de drogue contrôlés par les cartels latino-américains), le braconnage pour la vente illégale d’ivoire, le trafic de pierres précieuses ou la contrebande de médicaments.
► De plus, l’Afrique recycle les déchets informatiques du monde entier et cela pose de graves problèmes de santé à cause de la toxicité des matériaux et parce qu’ il s’agit d’une activité informelle donc difficile à réglementer, et à contrôler.
► Certains revenus illicites dépassent largement les bénéfices du commerce légal à l’image du cannabis qui rapporte au Maroc 2 milliards de $ contre 750 millions pour l’industrie textile.
II. De nombreux défis à relever
A) Une croissance démographique spectaculaire
1) La croissance démographique la plus forte du monde
► L'Afrique est le continent où la croissance démographique est actuellement la plus forte.
Sur près de 7 milliards d’hommes que compte la planète, 1 milliard vit en Afrique et ils seront près du double en 2050 (1.8 Mds à 2.2 Mds prévus). L’Afrique est le continent où la croissance démographique est la plus forte en raison d’une transition démographique accélérée.
► Des situations néanmoins différentes
- Une cassure nette existe entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne : en effet, au sud du Sahara, la croissance démographique moyenne a été la plus forte entre 2010 et 2015 soit environ 2,4%/an.
- Ceci s'explique par d'importantes disparités concernant les indices de fécondité* :
- Pays arabes (Maghreb/Machrek) de 2 à 3 enfants par femme
- Afrique subsaharienne (Afrique centrale par exemple) 5 enfants par femme (mais 7 à 8 dans les campagnes)
- Afrique du Sud : identique à l'Afrique du Nord.
► Ceci se traduit par une population très jeune : 41% de la population d’Afrique subsaharienne à moins de 15 ans contre 30% en Afrique du Nord. Donc Mécaniquement, les taux de natalité restent élevés compte tenu de l’extrême jeunesse des populations.
2) Une très forte croissance urbaine
► Le corollaire de la forte croissance démographique est la croissance urbaine qui est, là encore, la plus forte au monde : X 13 entre 1950 et 2010, La population urbaine est passée de 32 millions en 1950 à 415 millions en2010.
- Taux d’urbanisation = 40%, en 2050 50%.
- Pour le moment, il y a peu de mégapoles : Seules Lagos (en 2030 environ 23 M d'hab.), Le Caire et Johannesburg ont plus de 10 Millions d’hab.
- Mais ttes les villes (de la plus petite à la plus grande) connaissent une croissance importante , alimentée par l’exode rural et la croissance démographique générale. On parle d’explosion urbaine.
3) Des défis démographiques : Habitat, éducation et sécurité alimentaire*
► En Afrique subsaharienne, l’habitat informel, les bidonvilles*, représente déjà l’univers quotidien de plus de 70% de la population urbaine et le processus ne fait que s’accentuer. L’urbanisation est presque devenue synonyme de « bidonvillisation ». Les infrastructures sont partout insuffisantes, les villes n’ont pas les moyens de faire face à cette croissance urbaine.
► Education : L’importance numérique de la jeunesse pose le problème de l’éducation. Ainsi en Afrique subsaharienne, le nombre des analphabètes est toujours élevé (environ 190 Millions). Dans ce domaine, d’importants écarts existent : plus de 80% des enfants suivent une scolarité primaire au Gabon contre 30% au Niger. En Afrique subsaharienne, 1 étudiant sur 16 part faire ses études à l’étranger ce qui constitue un frein au développement en privant cette région d’une élite intellectuelle.
► Sécurité alimentaire : La sous nutrition* et la malnutrition* sont à l’origine encore de la moitié des décès. On compte 225 millions de personnes sous alimentées. Les émeutes de la faim sont fréquentes. mais c'est là encore en Afrique subsaharienne que les problèmes sont alarmants.
- En outre, pour relever le défi alimentaire* l’augmentation des productions agricoles doit devenir une priorité et l’Afrique doit entrer dans une «Révolution Verte*», étendre ses surfaces irriguées et se méfier du « land grabbing » (accaparement des terres pour d'autres activités que l'agriculture). Par ailleurs, le réchauffement climatique pourrait d’ici 2050 faire chuter de 50% les rendements agricoles de certaines régions.
B) La santé publique, une problème africain
► L’Afrique est le continent le plus touché par la contamination HIV puis par le SIDA avec environ 4.5% de la population et le chiffre progresse chaque année (record est atteint dans 3 pays : Swaziland, Botswana, Lesotho). L’Afrique Subsaharienne est la plus touchée : 28.5 Millions de séropositifs sur 37 Millions ds monde en 2014 selon OMS*, et 70% des nouvelles infections ds le monde. l’Afrique orientale et surtout l’Afrique australe sont les plus touchées (36% de la population de 10 à 49 ans au Botswana, par exemple).
► Plusieurs facteurs expliquent l’extension de la maladie :
- L’irresponsabilité de certains leaders politique qui refusent de développer les mesures de santé qui s’imposent,
- La carence des structures de soin, difficultés d’accès au traitement car les laboratoires pharmaceutiques refusent le développement des antirétroviraux génériques à faible coût,
- La guerre (soldats atteints et le viol est utilisé comme arme de guerre), la prostitution, le discours des Eglises chrétiennes contre la protection.
Ex. : Si l'on s’attarde sur l’exemple du Botswana, en l’absence de réaction des pouvoirs publics, il y a un risque de perte d’1/3 de la population au cours de la décennie 2020.
C) La question du développement durable
► Les densités humaines ont été multipliées par 5 entre 1950 et 2010 Dc pression sur les ressources augmente notamment sur l’eau et les terres agricoles : pollutions des eaux, sols et air ; la désertification (par surpâturage et déboisement) et la difficile gestion des déchets urbains. l’exploitation des ressources naturelles s’effectue souvent sans précaution environnementale. Certaines régions sont parmi les plus abimées du monde.
Ex= pollution aux hydrocarbures dans le delta du Niger, déforestation en RDC pour les minerais, pêche industrielle au large des côtes du Sénégal au Libéria qui menace la biodiversité. Cette exploitation se fait au détriment des populations locales par multinationales.
► De plus, Le passage à une agriculture intensive et l’utilisation des OGM soulèvent certains problèmes comme la dégradation des sols, les atteintes à la santé des populations ou le recul des surfaces forestières (4 millions d’hectares détruits chaque année). En réaction à ce dernier point, les pays d’Afrique centrale ont créé des parcs nationaux et imposé des règles strictes d’exploitation pour préserver la forêt.
► 60 % des terres cultivables non encore cultivées de la planète se situent en Afrique, le potentiel agricole est donc immense mais la question de l’eau demeure essentielle. Contrairement aux idées reçues, l’Afrique dispose de vastes zones aquifères* et de nombreux bassins fluviaux* comme ceux du Niger, du Sénégal, du Nil du Zambèze, mais la croissance de la population d’ici 2050 risque d’aggraver le déficit hydrique et l’augmentation des surfaces agricoles ainsi que celle des activités industrielles et urbaines vont rendre l’eau potable disponible plus rare. La privatisation de l’eau est une menace forte sur les plus démunis.
Quelques progrès sont constatés : Profitant de l’urbanisation, les paysans ont augmenté leur production en développant une polyculture destinée à la vente en ville. Des recherches génétiques locales ont permis d’élaborer de nouvelles variétés à haut rendement comme le Nerica (New rice for Africa) ou l’igname Florido.
Mais l’agriculture est la première activité menacée cas de conflit ou de sécheresse.
Ex. : Le delta du Niger aurait subi plus de 7 000 marées noires entre 1970 et 2000 et la société Shell est accusée d’y exploiter la main d’oeuvre locale sans porter la moindre attention au respect de l’environnement. La firme allemande Danzer exploite le bois en République Démocratique du Congo sans vraiment appliquer le programme obligatoire de régénération de la forêt.
D) Des élites politiques, freins au développement ?
► Du fait de sa situation particulière et de son histoire coloniale, l'Afrique est très souvent confrontée à des structures étatiques instables liées à des pratiques délétères de la part des élites politiques. Celles-ci recourent facilement à la corruption (« kleptocratie »).
On peut parler aussi « d'Etat patrimonialisé » c'est-à-dire où un groupe de personnes a détourné les fonctions étatiques à son seul profit (on pourrait dire qu'il s'agit d'une privatisation de l'Etat). Ceci se traduit par la captation des profits de l'économie et l'absence de réinvestissement par ces mêmes élites car on préfère nettement placer les capitaux dans des paradis fiscaux improductifs.
► Mais cette corruption généralisée entraîne une instabilité politique par des guerres civiles. Ainsi le mouvement démocratique du « printemps arabe » a permis le départ de certaines élites (Ben Ali en Tunisie) mais la démocratie peine à se mettre en place. Le « Printemps arabe » n’a pas eu les effets attendus conduisant à un recul du tourisme lequel constitue un des piliers économiques de la Tunisie (17 hôtels fermés dans la région de Tozeur) et de l’Egypte (recul des recettes de 30% en 2011 et de 11% en 2012, manque à gagner de 4 milliards de $).
III. Un continent qui s'intègre de plus en plus dans la mondialisation
A) Des progrès récents
1) Une forte croissance économique
► La croissance globale du continent est de 5% par an entre 2000 et 2010 alors qu’elle n’était que de 2.6% entre 1990 et 2000. Depuis les années 2000, les pays africains connaissent une croissance de leur PIB relativement forte, de l’ordre de 2 à 6 % par an. Cette croissance est tirée par un petit groupe de pays, les « lions africains » ou « fauves africains » (Afrique du Sud, Nigeria, Angola Maroc, l’Algérie et Égypte). Ces États représentent à eux seuls 65 % du PIB africain. Même les PMA d’Afrique subsaharienne ont connu ces dernières années des taux de croissance parfois supérieurs à 5 % par an.
► La croissance a des conséquences sur les populations : le taux de population vivant avec – de 1.25$/j a diminué (58% en 1996 pour 47.5% en 2010 ) ; hausse des petits revenus : 122 millions ont entre 4 et 20 $/j , les classes moyennes représentent déjà 100 M de personnes.
► Ainsi L’Afrique compte dans tous les domaines confondus une centaine d’entreprises nationales dont le chiffre d’affaire dépasse le milliard de $.
Environ 40 FTN africaines sont considérées comme de bons compétiteurs mondiaux, à l’image du sud-africain Sasol, dans l’énergie, ou de l’égyptien Orascom dans les télécommunications.
2) Le développement des infrastructures
► L'Afrique connaît désormais une révolution numérique avec 90% des villes couvertes et 40% des campagnes.
► Prédominance de la téléphonie mobile : l’Afrique est devenue le 2ème marché mondial pour la téléphonie mobile avec 750 millions d’abonnés en 2012. L’usage du téléphone portable est plus aisé pour ces populations qui ne sont jamais vraiment passées par le téléphone fixe.
► Par contre le nombre d’usagers de l’Internet en Afrique est faible et les possibilités de connexions en haut débit demeurent encore peu nombreuses. Or, c’est bien l’Internet qui est le moyen par excellence de la communication à l’échelle planétaire et de l’accès à l’information. Il reste que de gros efforts sont faits, des projets sont mis en œuvre ou programmés pour que l’accès à l’Internet soit effectif dans toutes les villes grandes et moyennes en 2015. Pour le moment, la moitié des Internautes se concentre en Afrique du Sud et au Maghreb, il a quand même été multiplié par 7 entre 2004 et 2013 .
► Chantiers pour développer les transports sur continent et avec reste du monde : Aménagements de ports en eau profonde capables de recevoir de gros porteurs (ports de Mombassa ou de Djibouti, Tanger, Durban), de faciliter les échanges sur le continent (ligne TGV Tanger-Marrakech en cours , corridor autoroutier dans le Golfe de Guinée, 8000 km de voies ferrées au Congo).
3) L'instauration d'une relative stabilité politique
► Depuis les années 1990 on observe un recul des régimes autoritaires : nombreux passages de régimes de parti unique au multipartisme avec élections libres. Plusieurs exemples d’alternances électorales (Bénin, Ghana, Sénégal), fin de l’apartheid en Afrique du Sud et révolution démocratique réussie grâce à Nelson Mandela. Ce processus de démocratisation n’est pas achevé avec des avancées (les Printemps arabes de 2011 ) et des reculs (montée de l’islamisme). Au niveau local, les associations de villages et de quartiers ainsi que l’amélioration du statut de la femme contribuent à cette démocratisation.
B) L'intégration régionale* : objectif ou réalité ?
1) La mise en place de coopérations régionales et continentales
► Avec l’existence d’une monnaie unique (franc CFA) au sein de l’Union Eco et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA -1994) qui regroupe 8 Etats, ou encore des accords de libre-échange passés au sein de la COMESA (Marché Commun de l’ Afrique de l’Est et Australe – 1994), aménagement d’infrastructures pour 15 pays de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest en 1975) qui finance la construction des réseaux de transports ou d’énergie pour les 15 Etats participants.
► D’autre part volonté de coopération continentale : Le continent s’est doté d’une organisation nouvelle, l’Union Africaine (UA), qui entend coiffer les organisations existantes. Lié à l’UA, le NEPAD, Nouveau partenariat africain pour le développement, est né en 2001.
► L’idée maîtresse en est de favoriser les investissements directs sur le continent en privilégiant plusieurs domaines parmi lesquels, l’Etat de droit, les transports, la santé, l’éducation…De la sorte, les pays africains proposeraient un environnement favorable et sûr pour les investisseurs et favoriseraient ainsi les conditions d’un décollage économique.
Ex. : Projet dans le cadre du NEPAD est celui du gazoduc transsaharien long de 4300 km, qui doit acheminer via le Niger et le désert algérien, le gaz du Nigéria vers les ports algériens, d’ici à 2015. Le tracé du gazoduc devrait être doublé d’une autoroute Alger-Abuja ou Alger-Lagos ainsi que d’une ligne de fibres optiques. Pas encore fini.
2) Des résultats décevants
► Cependant, d’une façon générale, les résultats sont très décevants. S’il y a multiplicité des mécanismes d’intégration régionale, les organisations régionales sont plus de 200, le plus grand nombre est inefficace. Quant aux organisations capables de construire une unité politique et/ou économique, elles ont toutes montré leurs limites. En fait, le rapport de l’Afrique au monde est davantage vecteur d’inégalités et de discriminations que d’unité et de véritable développement.
C) Une ouverture au monde de plus en plus importante
1) Des ressources abondantes qui témoignent d’une Afrique convoitée...
► Le continent africain dispose, tout d’abord, d’un potentiel de développement considérable grâce à d’importantes ressources naturelles encore peu exploitées sont présentes sur son sol.
Minerais : Elles sont estimées à 33% des réserves mondiales de minerais : en 2020, l’Afrique produira 80% du platinium et du coltan*, 60% du cobalt, 57% du manganèse et des diamants, 22% de l’or ( mais 40% des rserves du monde ), 20% de l’uranium et bois.
Energie : hydrocarbures (12% des réserves mondiales de pétrole et 8% de celles du Méthane),10% du potentiel hydroélectrique.
Réserves agraires L’Afrique dispose aussi d’un potentiel agricole et forestier (2ème massif forestier mondial). La présence de vastes plaines et plateaux arrosées par de grands fleuves ou par des précipitations abondantes et régulières devrait permettre une production plus importante. Pourtant, les rendements restent faibles en raison de la pauvreté des populations rurales et de la faiblesse des investissements et le « land grabing » (vente ou location de terres agricoles ou forêts non exploitées) se développe.
Ressources paysagères avec tourisme sportif (désert- volcan Kilimandjaro), culturel (Egypte par ex), balnéaire (Maghreb, Mer Rouge, Mozambique, Madagascar, Seychelles), animalier (gde faune en Af du Sud, Kenya, Tanzanie).
► L’Afrique dispose de ressources capables de soutenir une forte croissance industrielle et agricole. . Elle est d’abord devenue, depuis les années 2000 une nouvelle source d’approvisionnement énergétique pour la planète entière. Cette richesse en matières premières a généré en Afrique des économies de rente (64% des exportations africaines sont des hydrocarbures et des produits miniers) car ces réserves attirent les investissements de la part des pays développés et pays émergents et augmentent les exportations des pays africains.
2) ...et qui entraînent la hausse des IDE entrants
► Le continent s’ouvre aux investisseurs étrangers qui interviennent massivement dans son économie donc
► IDE en croissance (même si < 5% des IDE dans monde) : De 2000 à 2008 les IDE sont passés de 15 à 87 milliards de $. Ainsi, les IDE sur le continent africain augmentent de 80% entre 2003 et 2010 (revenus à 50 Milliards en 2010) mais se concentrent sur 10 pays seulement (Afrique du Sud, Egypte, Maroc, Algérie, Tunisie, Nigeria, Angola, Kenya,Libye, Ghana) venant de GB et France pour 1/3, des EU mais de +/+ de Chine, Inde, Brésil et Turquie.
► D’après l’OMC, depuis les années 2000 , les échanges entre l’Afrique et l’Asie orientale et méridionale représentaient environ 40% du total des échanges extérieurs de l’Afrique. Si l’Inde est très présente en Afrique (« Indafrique » car liens avec les anciennes colonies anglaises et Commonwealth), la Chine l’est encore davantage. Depuis 2011, la Chine est devenue le 1er partenaire commercial de l’Afrique (« Chinafrique ») devant les Etats-Unis et la France. .
► La Chine est devenue un partenaire incontournable de l’Afrique. 1500 entreprises chinoises y sont implantées dans une quarantaine de pays, 750 000 chinois y vivent. La Chine est devenue le 1er exportateur en Afrique. Les relations sino-africaines concernent en premier lieu l’Angola, le Nigeria, le Soudan, la Guinée équatoriale et le Congo-Brazzaville. La Chine a aussi passé avec plusieurs pays africains des accords de coopération agricole lui accordant le droit d’exploiter des terres agricoles dont les produits sont destinés au marché chinois.
3) L'Afrique reste dépendante
► En effet, l’Afrique semble avoir toujours été sous influence et dirigée par des puissances extérieures. Les indépendances des années 1950-60 ne mettent pas fin à cette économie de rente (= exploitation des richesses sans industrialisation donc sans modification de la structure productive) ni à la présence étrangère. Les FMN occidentales mais aussi de pays émergents sont en concurrences pour l’exploitation des ressources africaines
► La Chine pratique beaucoup la politique du cadeau pour conquérir les marchés. Ex au Congo : reconstruction de 3300 km de routes, remise à neuf de 8000 km de voies ferrées, construction de 32 hôpitaux, 145 dispensaires, 2 barrages hydroélectriques, 2 nouveaux aéroports. En échange, la Chine a obtenu les droits d’exploitation de 5 mines de cuivre et de cobalt.
► Cependant, les pays africains tombent souvent dans la « malédiction de la rente » en concentrant leur économie sur l’exportation d’une ressource naturelle aux dépens des autres secteurs économiques (99% des exportations du Nigeria et 90% des exportations de l’Angola sont les hydrocarbures, 50% des entrées de devises du Ghana grâce au commerce de l’or…). Les rentrées ne sont pas réinvesties dans d’autres secteurs économiques pour se diversifier et créer des richesses. C'est donc un développement fragile.
4) Quel rayonnement culturel ?
► Existe-t-il un « soft power » africain ?
- Les arts africains de développent dans le monde : musiques, peintures, sculptures, littérature, cinéma.
Exemple : vitalité du cinéma avec des réalisateurs comme Souleymane Cissé ou Gaston Kaboré, le prix du jury du festival de Cannes de 2010 a été attribué au film du Tchadien Mahalat Saleh Haroun. Les studios africains se développent, la production de films augmente : Nigeria a pu ainsi être baptisé « Nollywood » (Inde : Bollywood).
- Enfin, les sportifs africains s’imposent de plus en plus dans les grandes compétitions internationales (course à pied, football…). L’Afrique est devenue la principale zone d’origine des joueurs de football non européens en Europe.
T° : L’impact de la mondialisation est visible par la hausse des IDE que l’Afrique accueille et par des aménagements d’infrastructures littorales (hubs maritimes, routes, voies ferrées) et par des phénomènes de métropolisation et d’exode rural accentués. L’économie africaine est la plus extravertie du monde mais les afflux financiers ne profitent que peu et inégalement aux populations locales. L’Afrique doit faire face au libéralisme et à l’ouverture de son économie et le « miracle économique africain » reste un objectif à long terme mais n’est pas encore une réalité.
D) Typologie des territoires
1) A l'échelle des Etats
La diversité d’intégration des territoires africains dans la mondialisation permet de parler « des Afriques », ou d’une Afrique plurielle où il est possible d’établir une typologie des Etats en fonction de leur intégration à la mondialisation :
-
L’Afrique du Sud, puissance émergente, pilote de la mondialisation, membre du G20 et des BRICS, IDH moyen
-
Les « lions africains », périphérie intégrée et dominée de la mondialisation, pourvoyeuse de matières premières, IDH inégal : Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Nigéria
-
Les pays à revenus intermédiaires, qui s’intègrent progressivement à la mondialisation : Kenya, Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana, Gabon, Cameroun, Namibie, Bostwana, île Maurice
-
Les PMA, marges dominées de la mondialisation, IDH très faible : 34 des 49 PMA dans le monde sont africains
Les inégalités se creusent entre les pays : 12 pays seulement assurent plus des ¾ des exportations du continent : l’Afrique du Sud, l’île Maurice, le Kenya, les pays d’Afrique du Nord et les pays pétroliers tels que le Nigeria, l’Angola ou le Soudan.
Les inégalités se creusent aussi entre :
-
Les pays maritimes et les 15 pays enclavés. Alors que la littoralisation est une des caractéristiques de la mondialisation, un Africain sur cinq seulement vit à moins de 100 km de la mer.
-
A une échelle plus fine, entre les métropoles, les littoraux et les campagnes
2) A l’échelle continentale
► Espaces moteurs : les littoraux qui concentrent les métropoles nationales, les infrastructures portuaires. Véritable interface.
► Périphérie marginalisée : intérieur des terres, pays enclavés cad sans ouverture maritime, espaces ruraux. les campagnes sont partout dans une situation difficile quelque soit les régions d’Afrique considérées, elles sont sous équipées, dans de nombreux pays 80% de la population des villages n’a pas d’électricité l’eau potable manque, l’analphabétisme perdure ce qui maintient l’exode rural.
3) A l’échelle locale et notamment urbaine
► Les villes polarisent l’activité et captent des populations jeunes. Les villes africaines sont aussi des passages obligés pour les candidats à l’émigration.
► On observe donc une forte ségrégation socio-spatiale*
Intégration des anciens quartiers coloniaux devenus des CBD (ex : quartier du plateau à Dakar ou à Abidjan) , des centres anciens devenus des zones touristiques (ex= médinas tunisiennes de Sousse, Tunis, ou les souks égyptiens), quartiers résidentiels des classes moyennes et aisées pourvues d’infrastructures de qualité (eau, électricité, supermarché, université…).
Marginalisation des bidonvilles, qui accueille 62% de la pop d’Afrique Subsaharienne contre 15% de la pop Af du Nord. Certains sont immenses comme celui de Kibera à Nairobi au Kenya qui compte 1M d’hab sur 256 hectares (8 à 9 hab/chambre).
Conclusion :
Les enjeux et les défis à surmonter sont considérables pour l’Afrique. L’explosion démographique Les freins sont nombreux pour une véritable croissance économique et la pauvreté persiste dans de nombreux pays africains. Toutefois le continent s’insère de plus en plus fortement dans la mondialisation que ce soit par l’exploitation de ses matières premières, par les IDE ou la montée en puissance de ses classes moyennes. Cette insertion représente une opportunité dans le développement des Etats mais il s’agit d’une insertion modeste et encore dominée et dépendante des grandes puissances.
Là comme ailleurs, l'enjeu de la redistribution des richesses est majeur. L'afro-optimisme peut-il enfin prendre l'avantage ?
mai18
REVISIONS BAC
dans la catégorie TS méthodo Divers
A écouter pour réviser et préparer le Bac en Histoire :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/baccalaureat-44-le-projet-dune-europe-politique
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/baccalaureat-dhistoire-2017-1-gouverner-la-france-depuis-1946
https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/baccalaureat-dhistoire-2017-2-les-etats-unis-et-le-monde-depuis
A consulter :
https://histographie.net/0-terminale-s/
http://www.hglycee.fr/?p=5132 http://www.hglycee.fr/?p=3390
Une frise chronologique sur le PMO : http://www.hglycee.fr/?p=4768
http://frasaillard.free.fr/croquis.html
http://www.hist-geo.com/
mai04
Chapitre 5 La gouvernance économique mondiale depuis 1948
dans la catégorie TS Histoire
Thème n°3 : Les échelles de gouvernement dans le monde de la fin de la GM2 à nos jours
Introduction du thème (3 chapitres) :
► L’étude des échelles de gouvernement dans le monde vise à analyser les évolutions du pouvoir politique depuis 1945. La question centrale qui se pose ici est celle de l’Etat-nation* (autorité politique souveraine, qui incarne, sur un territoire défini, un groupe humain caractérisé par la conscience de son unité et la volonté de vivre ensemble). Ce modèle postule le découpage du monde en une mosaïque de territoires sur lesquelles chaque Etat exerce seul sa souveraineté* (pouvoir suprême et exclusif détenu et exercé par l’Etat sur son territoire, et indépendance de l’Etat vis-à-vis des puissances étrangères).
► Mais au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le nationalisme (i.e l'exaltation de sa nation par rapport aux autres et mouvement politique qui cherche à développer la puissance nationale) est largement rendu responsable de cet abyme dans lequel l'Europe a entraîné le monde entier. L'Etat-nation, qui est finalement l'émanation du nationalisme, n'est pas considéré comme apte à maintenir la paix ni l'équilibre économique mondial.
► Sont apparus alors plusieurs idéaux distincts mais qui permettent chacun à leur échelle de répondre à cette problématique qui revient finalement à constater la nécessité d'une gouvernance multiscalaire : Pour l'économie mondiale (dont on considère que sa stabilité est facteur de paix ce qui reprend une vieille idée du XIXème s. par ailleurs), pour l'Europe (responsable de la GM2) et finalement pour la France (dans une perspective de refondation républicaine après le traumatisme de l'Occupation et de la Collaboration).
Chapitre 5. La gouvernance économique mondiale depuis 1944
Chapitre 6. Le projet d’une Europe politique depuis le congrès de La Haye (1948)
Chapitre 7. Gouverner la France depuis 1946
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Chapitre 5. La gouvernance économique mondiale depuis 1944
Introduction :
« La gouvernance mondiale est-elle au service de l’intérêt général ou global ? », Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie
► Dans les années 30, la SDN a montré rapidement qu'elle était impuissante à assurer la paix mondiale du fait notamment de l'absence des grands puissances comme les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne très rapidement ou encore l'URSS.
L’après Seconde Guerre Mondiale marque une étape majeure dans la prise de conscience de la nécessité d’une échelle mondiale de gouvernement. Tirant les leçons des erreurs de leur politique des années 1930 qui les avaient amenés à refuser le leadership de l’économie mondiale, les Etats-Unis sont à l’origine dès 1944 de la mise en place d’institutions pour garantir la paix et la prospérité économique mondiales,
► Qu'est-ce que la gouvernance mondiale ? Un concept récent, qui se distingue de celui de gouvernement et désigne un système de régulation internationale dépassant l’action des seuls Etats, par le biais des entreprises et de la société civile, pour peser collectivement sur l’avenir du monde. Elle vise
la régulation efficace et collective des problèmes universels, la gestion de « biens publics mondiaux » et surtout, la régulation de la mondialisation (économie, environnement, biodiversité, santé, lutte contre le trafic de drogue ou la lutte contre le terrorisme...). Mais, il n’existe pas de gouvernement de la société internationale.
Problématique : En quoi le principe de gouvernance a-t-il proposé une alternative au rôle économique des Etats-nations, permettant d’agir à une échelle mondiale ?
Quelles évolutions a connu l’idée de gouvernance économique mondiale depuis 1944 ?
Quelles sont les logiques de fonctionnement de la gouvernance économique mondiale ?
Quelle est l’efficacité de son action ?
Plan :
I. Reconstruction et domination américaine (1944-1971)
A) La reconstruction de l'économie mondiale après la guerre
B) Un nouvel ordre économique mondial
C) Une efficacité contestable
II. Crises, tournant libéral et apparition du concept de gouvernance
III. La recherche d'une nouvelle gouvernance économique (années 90 à nos jours)
I. Un système économique mondial dominé par les EU
A) La reconstruction de l'économie mondiale après la guerre
► Le système de Bretton Woods constitue la 1ère tentative d’établir des règles et des institutions économiques internationales. Les dirigeants occidentaux ont retenu la leçon de la conférence de la paix de 1919 qui n’avait pris aucune mesure pour relancer les économies européennes
Le but est donc :
- De reconstruire l’économie mondiale
- De développer les échanges après une période pendant laquelle les économies nationales s’étaient refermées sur elles-mêmes (protectionnisme*)
- D’assurer la stabilité monétaire
- De mettre en place un système cohérent de financement des Etats
B) Un nouvel ordre économique mondial
La logique du système reste celle du multilatéralisme (mode de gouvernance des relations internationales fondé sur un fonctionnement interétatique et des engagements réciproques pris par plusieurs nations) classique fondé sur un fonctionnement interétatique.
► Les accords de Bretton Woods organisent l’économie mondiale autour de 2 piliers : la création d'institutions internationales et le leadership des EU et du $.
- 3 grandes institutions sont prévues, à chacune étant affectée une des trois grandes fonctions économiques de l’Etat :
2 de ces 3 institutions naissent après la conférence de Bretton Woods, en juillet 1944 :
-
Finance : FMI : doit réguler l’activité, permettre la stabilité financière
Fonds Monétaire International : organisme créé en 1945 pour assurer la stabilité économique et financière du monde, et venir en aide aux Etats en difficulté.
-
Développement : BIRD ou Banque mondiale : doit redistribuer les richesses vers les plus pauvres, permettre la prospérité économique
Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement : banque fondée en 1945 pour aider à la reconstruction d’après-guerre et venir en aide aux pays les moins développés.
-
Commerce : La 3e naît en 1947, après l’échec de l’OICOIC (Organisation Internationale du Commerce) qui devait assurer la réglementation des marchés mais le Sénat américain refuse de ratifier la Charte de la Havane de 1948. Donc, en 1948 un accord tarifaire qui fonctionne comme un forum de discussion, le remplace, c'est le GATT (General Agreement ont Tariffs and Trade : accord multilatéral sur le commerce et les droits de douane (1948) qui inaugure des cycles de négociation (« rounds ») entre les pays signataires) En 1995, le GATT est remplacé par l’OMC.
-
Le leadership des EU et du dollar : [Rappel du contexte : conférence réunie en juillet 1944 à Bretton Woods, au nord de New York, à l’époque où les préoccupations sont d’abord à la guerre en Europe notamment, après les débarquements et en pleine Libération, et où l’aide apportée par les Etats-Unis est primordiale : ce contexte influence en partie les décisions prises à Bretton Woods]. C’est pourquoi malgré la tentative, des représentants français, comme Pierre Mendès-France, ou britanniques comme John Maynard Keynes, de créer une banque supranationale émettant une monnaie fictive, le bancor, les Etats-Unis imposent le retour au Gold Exchange Standard. Bretton Woods institutionnalise la domination du dollar : les accords de Bretton Woods, signés le 22 juillet 1944, rétablissent la stabilité des changes, garantie par le Fonds Monétaire International (FMI) nouvellement créé, et font du dollar, seule monnaie convertible en or (étalon de change ou Gold Exchange Standard), le pivot du système monétaire international ou SMI. De plus, les Etats-Unis occupent une position dominante au sein du FMI (siège à Washington).
C) Une efficacité contestable
► Le système monétaire n’entre en vigueur qu’en 1958 quand les Etats européens rétablissent la convertibilité de leurs monnaies. Il ne dure vraiment que 13 ans, jusqu’en 1971 (voir infra).
► La croissance des Trente Glorieuses tient plus au plan Marshall, au financement des dépenses militaires et au déficit de la balance des paiements.
►De plus, cette gouvernance économique américaine reste géographiquement limitée par la Guerre froide. Le système de Bretton Woods ne concerne qu’une partie du monde (44 pays signent l’acte final de Bretton Woods, mais dans le contexte de la guerre froide et des décolonisations qui s’installe à partir de 1947, ce système ne concerne qu’une partie du monde).
► Enfin, cette efficacité est en outre contestée par les pays du Tiers-monde au sein de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement) : mécanisme intergouvernemental permanent créé en 1964 par l’ONU pour aider les pays en développement à s’intégrer de façon équitable dans l’économie mondiale. Ces pays créent également le G77, le groupe des 77, et réclament l’instauration d’un « nouvel ordre économique mondial » qui soit plus favorable à leurs intérêts.
Transition : Le leadership exercée par les Etats-Unis sur le système économique mondial dès l’après-guerre ne fonctionne que tant que les Etats qui y sont intégrés bénéficient d’une croissance, ce qui est le cas dans le contexte des Trente Glorieuses. Mais lorsque ce contexte s’essouffle et que la crise s’annonce, cela remet en question le système de Bretton Woods et fait émerger le concept de gouvernance.
II. Crise, tournant libéral et apparition du concept de gouvernance
Cette période, qui va des années 70 aux années 90, relance la nécessité d’une coopération économique mondiale : Les déséquilibres financiers et économiques ( 1973 : 1er choc pétrolier ; 1979 : 2e choc pétrolier et fin des « Trente Glorieuses »), les menaces qui pèsent sur l’environnement et les inégalités sociales et économiques à l’échelle planétaire montrent la nécessité d’une régulation de la Mondialisation. Toutefois on estime désormais que celle-ci ne peut se faire à l’intérieur des institutions de l'immédiat après-guerre, ou par de simples politiques interétatiques. Une nouvelle conception de gouvernement du monde, la gouvernance, apparaît. Le terme vient des milieux économiques et est repris en 1989 par la Banque mondiale puis par les dirigeants politiques.
A) La fin du système de Bretton Woods
► Les Etats-Unis mettent fin à la convertibilité du dollar en or en 1971.
En effet , si en 1944 les Etats-Unis disposaient de presque 20 000 tonnes d’or, soit 60% des réserves d’or mondiales, en 1971 ils ne disposent plus que de 9 000 tonnes, soit à peine 20% des réserves d’or mondiales : leurs réserves ne permettent plus de garantir la convertibilité du dollar en or.
► Pourquoi ? Au cours des années 1960, le déficit de la balance des paiements américaine s’est fortement aggravé et l’excédent commercial a reculé car :
-
la concurrence des Européens et des Japonais se fait sentir
-
le déficit est imputable aussi aux énormes dépenses militaires engagées dans les conflits de la guerre froide et surtout le Vietnam.
L’inflation est devenue préoccupante puisque qu’il y a en 1971 5 fois plus de dollars en circulation que d’or pour le garantir. Cela conduit le président Nixon, très inquiet de l’irruption d’une crise majeure, à annoncer en août 1971 la fin de la convertibilité du $ en or. Les monnaies s’apprécient désormais les unes par rapport aux autres.
► Les accords de Kingston en Jamaïque en 1976 modifient les règles de Bretton Woods : l’or cesse d’être l’étalon monétaire, et devient une marchandise comme les autres dont le cours varie en fonction de l’offre et de la demande. Cette instabilité des changes, devenus « flottants », perturbe le commerce.
B) L'essor des sommets internationaux et la « diplomatie de club »
► Dès les années 1970, les Etats ont voulu relancer la coordination des politiques économiques par l’essor et l’institutionnalisation de rencontres multilatérales au sommet :
1- 1974 : adoption du NOEI (nouvel ordre économique international) par l’ONU, à la suite d’un grand discours du président algérien, Houari Boumédiène, à la tribune de l’ONU en avril 1974 :
« Dans le monde où nous vivons, tous les leviers de commande de l’économie mondiale
sont entre les mains d’une minorité constituée par des pays hautement développés »
les pays du Tiers-Monde listent des principes pour ce NOEI :
-
le droit aux contrôles de leur richesses, et donc le droit aux nationalisations
-
le principe du juste prix pour les pays exportateurs de matières premières
-
des tarifs préférentiels pour les pays issus des pays du Tiers-Monde
2- 1975 : naissance du G6 : le président français Valéry Giscard d’Estaing organise à Rambouillet un sommet réunissant les 6 pays les plus riches et les plus développés du monde : Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Royaume-Uni, Italie. Le G6 a pour objectif de régler les questions financières et économiques liées à la crise et au choc pétrolier. Les 6 Grands s’engagent à se réunir tous les ans.
► Au moment où le système de Bretton Woods s’effondre, la « diplomatie de club » est née. En 1975, le G6 s’ouvre au Canada et devient le G7, puis à la Russie en 1998 pour devenir le G8 = expression qui désigne le fait que les plus grands semblent s’entendre en cercle fermé entre eux sur des grandes décisions d’échelle mondiale, dans un système de nature oligarchique. Alors que les pays en cours de développement réclament plus de place dans les dans la gouvernance économique mondiale, les pays les plus puissants semblent vouloir gérer celles-ci dans un cercle fermé, entre eux.
C) Solutions néolibérales et recul de la régulation publique
► Le Néolibéralisme est un courant de pensée économique qui dénonce le développement jugé excessif de l’Etat-providence (l'Etat qui aide et intervient dans l'économie) et l’accroissement des interventions publiques dans les économies.
►A la fin des années 1970 et dans les années 1980, les théories économiques néolibérales de Milton Friedman et de l'Ecole de Chicago séduisent les nouveaux dirigeants des Etats-Unis, Ronald Reagan (1981-1989) et du Royaume-Uni, Margaret Thatcher (1979-1990) : http://education.francetv.fr/matiere/economie/seconde/video/annees-1980-le-liberalisme-de-reagan-et-thatcher
-Les Etats-Unis et le Royaume-Uni appliquent des politiques néolibérales :
-
Libéralisation des mouvements de capitaux
-
Privatisation des entreprises publiques
-
Déréglementation et désintermédiation du secteur financier
- La confiance est accordée aux capacités d’autorégulation des marchés, et au contrôle d’autorités indépendantes de l’Etat :
-
Banque centrale : banque publique garantissant l’émission de la monnaie et le financement de l’économie dans un pays ou dans une zone monétaire
-
Agences de notation : institutions privées et indépendantes qui prônent contre rémunération une notation financière des Etats, des collectivités ou des entreprises. Cette évolution entraîne une accélération de la Mondialisation mais aussi le retour des crises financières qui se multiplient à partir de 1987.
Transition : A la fin des années 1980, l’idée que seuls les Etats-nations sont capables de gérer l’économie mondiale n’est plus d’actualité, mais il n’est pas non plus possible de les écarter des grandes décisions. C’est notamment ce que démontre le forum de Davos qui réunit différents types d’acteurs de la gouvernance économique mondiale : fondé en 1971 par un par un professeur d’économie suisse, le forum annuel de Davos est, depuis 1987, un forum économique mondial qui réunit des dirigeants d’entreprise et des responsables politiques du monde entier pour débattre des enjeux contemporains.
III. La recherche d'une nouvelle gouvernance économique (années 90 à nos jours)
A) Crises financières et limites de la gouvernance
Chronologie des crises financières les plus importantes :
-
1987 : krach boursier
-
1997-1998 : crise asiatique
-
2008 : crise financière globale qui entraîne un krach boursier : dossier pp. 384-385, doc. 4
► Ces différentes crises, notamment celle de 2008, ont mis en évidence le rôle de certains acteurs privés comme les fonds souverains (fonds de placements financiers détenus par un Etat et comportant des avoirs en monnaies étrangères et les banques privées comme la Lehmann Brothers, dont la faillite a entraîné la crise des subprimes).
D’autres acteurs non étatiques jouent également un rôle important dans la gouvernance économique mondiale à partir des années 1990.
B) L'émergence des acteurs non-étatiques
► Parmi les acteurs qui prennent une place grandissante dans la gouvernance économique mondiale et dans la mondialisation, on trouve :
-
Les FTN : Leur poids économique rend le rôle des FTN de plus en plus important et puissant dans la gouvernance économique mondiale. Il reflète également la domination des puissances traditionnelles dans l’économie mondiale, ici pour l’année 2010 :
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Etats-Unis (Wal-Mart, Exxon Mobil)
-
Royaume-Uni (BP – British Petroleum)
-
Japon (Toyota)
-
France (Total, Carrefour), Allemagne (Volkswagen), Italie (ENI)
-
Seule la Chine représente les pays émergents (Sinopec et Petrochina).
On remarque également que les FTN les plus puissantes exploitent des énergies fossiles, ce qui rend d’autant plus complexe la mise en place d’une gouvernance mondiale en matière d’environnement, qui serait contraire aux intérêts économiques de ces FTN spécialisées dans l’énergie.
-
Les organisations régionales : ALENA, MERCOSUR, UE, ASEAN, ont été créées et se sont renforcées à partir des années 1990 pour créer une forme de gouvernance économique régionale d’échelle internationale
-
Le FMI : il change de rôle et devient gendarme de politique publique en développant des programmes d’ajustement structurel (programme de réformes économiques mis en place par le FMI ou la Banque mondiale dans un pays en difficulté, qui obtient des crédits en contrepartie de réformes de ses structures économiques).
(ex. : en 1997, l’Asie est touchée par une crise financière qui conduit l’Indonésie, très endettée, à faire appel au FMI et à la Banque mondial, et à accepter un plan d’ajustement structurel drastique ou encore la Grèce qui a dû accepter un plan d'ajustement structurel imposé par une « troïka » composée du FMI, de la BCE* et de l'UE portant sur une aide de 78 Mds d'euros en 2010).
-
création de l’OMC : plus de 150 Etats participent aujourd’hui à ses négociations : L’OMC, dont l’objectif est d’accroître les échanges de marchandises et de services, a favorisé la diffusion mondiale du libre-échange, même dans les pays appliquant autrefois une économie socialiste, comme la Chine qui l’a intégré en 2001, et la Russie en 2011.
L’OMC joue également le rôle d’arbitre en cas de litige commercial entre différents Etats, comme dans l’affaire qui a opposé l’Américain Boeing à l’Européen Airbus.
Les débats se font désormais autour des problèmes de concurrence et de libre accès au marché.
La création de l’OMC et de son organe de règlement des différends, symbolise l’affirmation d’un pouvoir arbitral opposable aux Etats les plus puissants, dont les décisions sont régies par des principes spécialisés de droit international.
C) Une gouvernance libérale contestée
1) Une contestation altermondialiste
► Les grandes institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OMC), paraissent pour certains de plus en plus non transparentes. Leur contestation par le mouvement altermondialiste (mouvement qui rejette la logique néolibérale et prône une mondialisation plus solidaire et maîtrisée ainsi qu’une gouvernance économique plus démocratique) provient des pays en développement, de la société civile ou d’ONG qui s’insurgent (forums sociaux de Porto Alegre, Brésil de 2001 à 2003, Mumbai, Inde en 2004) :
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Echec de la conférence interministérielle de l’OMC à Seattle en 1999 face aux manifestations, majoritairement pacifiques mais violentes pour certaines
-
Dans les pays d’Europe du sud qui connaissent la crise et doivent se plier aux exigences du FMI, le mouvement des « Indignés » se développe en 2011
-
Aux Etats-Unis, le mouvement « Occupy Wall Street » créé en 2011 dénonce l’influence de la finance sur le pouvoir politique et proteste contre le sauvetage des banques avec des fonds publics. Son slogan « Nous sommes les 99% » dénonce l’accroissement des inégalités : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/01/19/20002-20150119ARTFIG00162-en-2016-1-de-la-population-possedera-plus-de-richesse-que-les-99-autres.php
L’ONG Oxfam réclame un sommet mondial sur la fiscalité.
2) La contestation de la part des pays émergents
► En 2008, se tient à Pittsburgh aux Etats-Unis le 2e sommet du G20 au sein duquel les pays émergents sont majoritaires : il est constitué des membres du G8 auxquels s’ajoutent Corée du Sud, Australie, Brésil, Chine, Inde, Afrique du Sud, Argentine, Mexique, Arabie saoudite, Turquie, Indonésie, ainsi que l’Union européenne. Les représentants du FMI et de la Banque mondiale sont invités aux sommets du G20. Le G20 décide à Pittsburgh de modifier la gouvernance économique mondiale en donnant davantage de responsabilités aux pays émergents dans les institutions internationales : FMI, Banque mondiale, OMC.
► La réforme du FMI prévue en 2010 établit que la Chine deviendrait le 3e membre le plus influent du FMI, derrière les États-Unis et le Japon, mais devant l’Allemagne, la France, le Royaume Uni et l’Italie. Et les trois autres BRICA, donc l’Inde, la Russie, le Brésil, verraient leur quote-part également accrue. Mais le Congrès des Etats-Unis n’a toujours pas ratifié cette réforme. Or il faut 85% de taux d’approbation des membres du FMI et les Etats-Unis disposent de plus de 15% ce qui bloque l’application de la réforme et le poids croissant accordé aux pays émergents.
► Aujourd’hui coexistent G7 (la Russie a été exclue du G8 après l’annexion de la Crimée en 2014), G20 et BRICA, ce qui reflètent la multipolarité du monde contemporain, le principe du multilatéralisme et de « diplomatie de club » réservé aux plus riches.
Conclusion :
► A partir de 1944, un système économique international dépassant le cadre des Etats-nations et dominé par les Etats-Unis et leur monnaie, le dollar, se met en place. Mais il ne résiste pas aux crises des années 1970, et c’est le concept de gouvernance qui est alors envisagé, à travers divers acteurs dépassant le cadre étatique dans une logique multilatérale. Néanmoins certains de ces acteurs sont aujourd’hui très contestés, pour leur manque d’efficacité, leur politique trop libérale et le manque de représentativité des pays du Sud dont ils font preuve.
Synthèses pour réviser : chronologie p.185 + dates-clés p.192 ou encore p.203 et schémas en annexe + mécanisme à connaître p.186