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01 décembre 2010

Qui veut épouser mon fils ? Une nouvelle émission mais toujours les mêmes recettes …

Depuis près de deux mois, l’émission Qui veut épouser mon fils fait rage. Toutes les semaines, les cinq candidats défient les lois de l’amour pour peut-être trouver l’âme sœur. Accompagnés par leurs mères, ces hommes âgés de 25 à 40 ans choyés par leurs parents vont devoir « se libérer de maman » … à la fin de l’émission, ils devront choisir entre rester vivre avec leur mère ou partir avec l’une des prétendantes que TF1 leur propose … Tous les scénarios sont présents : Alban, le chouchou de maman a ainsi choisi l’éliminer Cinky, la stripteaseuse qu’il croyait être un homme auparavant. Benjamin, l’homosexuel décomplexé qui fait la fête une fois maman partie. On trouve aussi un geek passionné d’informatique qui se fait allumer par Charlotte la blonde aux atouts qui ferait chavirer plus d’un homme et enfin Guiseppe le macho arrogant. L’émission bat des records d’audience : 3.6 millions de téléspectateurs pour la première émission, autant que pour la finale de Loft Story ! Il faut dire que c’est l’émission de téléréalité parfaite : les candidats se livrent aux caméras avec un exhibitionnisme débridé, les téléspectateurs eux se régalent du spectacle …

Les candidats sont soumis entre eux et avec l’animateur à un jeu de pouvoir malsain qui participe également à notre plaisir ...









… tout bénéfice pour la chaîne qui profite de ce « temps de cerveau disponible » pour nous abreuver de spots publicitaires en tout genre …

Lamia (2de 1), Mohammed (2de1)

 

30 novembre 2010

« Télévision recherche cadavre pour émission de téléréalité » …

La télévision se surpasse pour, sans cesse, inventer de nouveaux programmes, pour augmenter leur part d’audience et concurrencer les autres chaînes. Pour cela « choquer » est le meilleur moyen. On pensait avoir tout vu, mais c’était sans compter sur l’émission Anatomy, diffusée sur la BBC en Angleterre, qui a transgressé l’ultime tabou, celui de la mort. Anatomy consiste en effet à disséquer des cadavres humains à la vue de tous et l’émission a passé plusieurs annonces pour trouver un candidat en phase terminale … Fear Factor, diffusée pour la première fois en 2003, était déjà allée assez loin, en proposant par exemple à un candidat d’être enfermé dans un cercueil avec des vers ou d’être bloqué dans une voiture en train de couler … Mais le dernier scandale récemment diffusé est l’émission de téléréalité italienne Chi l’ha vista (« perdu de vue »), qui apprend en direct à des parents que leur fille enlevée il y a quelques mois est morte. Cette annonce funeste, qui aurait dû être réservée à la sphère privée, a attiré 5 millions de téléspectateurs et a donc fait  bondir l’audience … comme la plupart des émissions qui touchent à la mort et qui nous fascinent tous pour le plus grand bonheur des chaînes de télévision.

Walid (2de 1), Latifa (2de 1), Anne Zahra (2de6)

De Psyshow à Loft Story … où comment la télévision a progressivement transgressé tous les tabous...

Jusque dans les années 1980, la télévision et les programmes qui y étaient diffusés restaient très pudiques, jusqu’au jour, en 1983, où une chaîne de France Télévision a diffusé une émission, Psyshow, qui pour la première fois entrait dans l’intimité des téléspectateurs. Le candidat y parlait de ses problèmes sexuels, ce qui était jusqu’alors tabous. L’émission, qui mélange exhibitionnisme et voyeurisme, est un succès.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18 ans plus tard, en 2001, une nouvelle émission de téléréalité apparait : Loft Story. Cette émission est produite par la société Endémol et a comme principe d’enfermer les candidats dans une maison et de les surveiller en permanence, comme ce qu’avait prédit G.Orwell en 1948 avec cette phrase « Big Brother is watching you ». Avec cette émission, Endémol transgresse deux nouveaux tabous : l’élimination de l’homme par l’homme et, ce qui a le plus choqué à l’époque, le passage à l’acte devant les caméras, lors de la fameuse scène de la piscine. Quel parcours depuis les années 60 et 70 où la télévision se contentait de diffuser des téléfilms comme Thierry La Fronde ou Belphégor, dans lesquels les meurtres étaient commis « hors champ » … et dire que déjà à l’époque étaient organisés des débats sur la violence à la télévision !

Alexis (2de1), Carlos (2de1), Justine (2de1) 

Parler de la téléréalité en classe : c’est possible !

La téléréalité fait aujourd’hui partie intégrante de la télévision, et on assiste à toute heure de la journée au grand déballage du sexe, de la mort de l’argent … La téléréalité fait désormais partie de la culture populaire … alors pourquoi ne pas l’étudier en classe ? C’est ce que nous faisons dans l’enseignement d’exploration Littérature et Société. Maintenant, au lycée, on peut parler une heure par semaine de l’histoire, des enjeux et des risques de la téléréalité.





















Mais étudier cela en classe, cela présente aussi des risques : il ne faut pas choquer les élèves, même si la plupart diront qu’ils ont vu pire sur internet ou ailleurs, et l’analyse d’extraits, même courts, d’émissions comme Anatomy, où on dissèque des cadavres en direct, peuvent tout de même choquer. Il faut aussi éviter d’être « démago » ou racoleur. Il s’agit avant tout que les élèves puissent construire des outils d’analyse, ce qu’on appelle une pédagogie de l’image, afin de pouvoir ensuite, pourquoi pas ?, transmettre à leur tour leur savoir …

Dimitri (2de6), Théodore (2de6)

 

 

Kohlanta, une émission qui pousse à la consommation

Vendredi soir, 20h45, veille de week end, l’émission télévisée Kohlanta bat à son habitude un fort record d’audience. Les aventuriers de « l’île déserte » vietnamienne, amaigris par la faim et la fatigue, luttant pour survivre au sein de leur tribu, ne lassent pas les téléspectateurs, ravis de voir se démener ces vaillants anonymes … Lorsque nous, téléspectateurs, nous sommes confortablement assis dans notre canapé, ça nous donne faim de voir les autres mourir de faim et de soif … Donc que fait-on ? On grignote … et oui, Kohlanta, qui montre le spectacle de la faim, nous pousse à consommer ! Et la publicité nous y incite, au cas où nous n’y aurions pas pensé, en nous diffusant des spots publicitaires sur des produits alimentaires, comme Kinder Bueno … Même chose avec l’émission Déco ou Nouveau Look pour une nouvelle vie … L’émission se donne une image de « père Noël », mais en fait de providence, c’est plutôt à notre porte monnaie qu’elle s’intéresse !

Bruno (2de 6), Christina (2de6), Narayni (2de6)