Canne et Lance

Il y a quelques jours mon grand-père Musar mourut à l'âge 101 ans. Pour honorer sa mémoire, je vais vous raconter une de ses histoires.

Un matin où j'étais chez mes grands-parents, mon grand-père Musar me raconta une de ses aventures dans les musées. Mon grand-père Musar était un vieil homme de 80 ans quand cette aventure lui arriva. Il avait de longs cheveux blancs, des oreilles pointues, des yeux marron, le nez plat comme un ballon crevé et une petite bouche. Sa peau était de couleur blanche comme du lait et était de petite taille. Il avait de l'arthrose et ne se séparait jamais de sa canne. Sa passion préférée était la visite de musée. Mais mon adorable grand-père, avec la vieillesse, avait deux gros problèmes, il s'endormait souvent devant les tableaux et il avait des trous de mémoire.

Un jour, mon grand-père se leva de bonne heure comme tous les jours pour prendre son café, en lisant son journal. Mais le temps était maussade, il pleuvait beaucoup avec un épais brouillard. Pendant la nuit, Musar, avait eu un pressentiment que ce jour ne serait pas comme les autres. En lisant le journal, il apprit qu'un nouveau musée avait ouvert en ville et, il courut toute suite se préparer pour s'y rendre. En sortant de chez lui, il se retrouva face à beaucoup de difficultés. Il avait du vent ce qui le gênait pour avancer et le brouillard lui bloquait la vue. Un court instant il aperçut une silhouette menaçante avec une lance pointue et une armure blanche et noire. Cette apparition menaçante lui fit un peu peur. Il ne put voir que ces détails puisqu'il disparut. Selon Musar, le personnage se dirigeait vers le musée. Arrivé au musée, il acheta un billet et salua le garde.

Il commença à marcher dans les allées en regardant les tableaux mais il ne vit personne, pas une ombre, pas un humain même pas un moustique voler. Au bout de l'allée il regarda un tableau qui lui parut étrange, même, il crut voir le tableau bouger.
 Cette toile représentait une rue sombre, avec la seule lumière des maisons, mais aussi un lampadaire éclairant un homme grand, fort, ses cheveux étaient noirs comme ses lunettes, le personnage portait une veste rouge, un pantalon noir et des chaussures vertes. Il s'éloigna de l’œuvre mais décida de repasser devant le tableau qui lui paraissait bizarre. Mais soudain, il remarqua quelque chose étrange : les personnages avaient changé! Il n'était pas sûr alors il s'approcha. Il vit une petite femme blonde et sans lunettes à la place de l'homme. Elle portait une veste jaune, un pantalon marron et des chaussures blanches. Il était persuadé que le personnage avait changé. Il se posait tellement de questions: Avait-il vraiment changé? Est-ce son imagination qui lui jouait des tours? Etait-il devenu fou ?

Ne comprenant toujours pas, il s’approcha de plus en plus près, et tout d’un coup une main difforme lui attrapa le visage et l’emmena dans le tableau ! Il atterrit dans une rue sombre seulement éclairée par la lune cachée par un épais brouillard noir. La nuit était si noire qu’on ne pouvait apercevoir le sol. Il ne voyait rien, ni devant, ni derrière. Il avait peur, il tremblait, il haletait. Après plusieurs instants pétrifié par la peur, il se demanda où était sa canne, ne pouvant la chercher dans ce noir, il décida de marcher sans savoir ce qu'il y avait devant lui. Il marchait, il marchait désespérément en cherchant la sortie. Après plusieurs heures de marche, épuisé, il s’assit.

Oh ! Quelques minutes plus tard, il entendit un si bruit sourd, si assourdissant, si effrayant, qu’il se mit a trembler de panique! Il se dit: « qu'ai-je entendu ? » Alors il se leva, marcha et aperçut une lumière lointaine, alors il s'en alla en direction de la source lumineuse. Il se dit que c'était la sortie, qu'il était sauvé! Mais non ! Arrivé à la source, il rencontra un homme bizarre avec une silhouette menaçante, avec un sourire pervers. Il regardait horriblement mon grand-père, ses dents acérées et sanglantes pouvaient déchirer la chair. Il était protégé par une armure noire et blanche et armé une lance pointue. Après l’avoir bien observé de haut en bas il se souvint que c’était l’homme qu’il avait rencontré près de chez lui. L’homme étrange se mit à bouger, mon grand-père horrifié prit la fuite poursuivi par le monstre. Il courut, courut, et pendant sa course il marcha sur quelque chose de fin, puis il s’arrêta, se baissa, le ramassa. En examinant ce qu’il avait dans les mains il vit que c’était sa canne. Le monstre se rapprochait, et un instant mon grand-père décida avec un courage incroyable, de l'affronter! Je ne sais pas si je pourrai un jour faire preuve d'un tel courage.

Le combat commença, mon grand-père se battait de toutes ses forces! Le courageux vieil homme déviait tous les coups. Un à droite, un à gauche; rien n'atteignait mon grand-père! Malheureusement, la jeunesse avait fui mon aïeul. Le courage dont mon patriarche avait fait preuve commençait à l’abandonner. On aurait dit que la peur émanait du monstre. Un coup manqua de peu d'embrocher le vieil homme. Le combat se déséquilibra, le monstre savait se battre. Mon grand-père avait très peur, il vit la lance du monstre s'approcher dangereusement de son ventre, et sombra dans l'inconscience avant l'impact !

Mon papy entendait une voix lointaine. Elle semblait dire « Monsieur, monsieur, réveillez- vous ! ». La voix se rapprochait, encore et encore, elle était de plus en plus forte. Puis mon grand père ouvrit les yeux lentement car la lumière l’agressait. Il regarda autour de lui et vit des tableaux, des grands, des petits très étranges. En se redressant, il aperçut le garde qui lui expliqua la situation : «Monsieur vous vous êtes endormi dans notre musée ». Musar, étonné, se leva difficilement et commença à marcher pour se détendre. Après sa longue marche dans le musée pour reprendre ses esprits, il revint au point de départ. Il arriva devant le tableau qu'il avait trouvé mystérieux. Il lui semblait normal à ce moment.

Subitement, étonné, son œil s'arrêta net en plein milieu du tableau, il ne bougea plus. Il lui sembla voir sa canne en possession du monstre, sa belle vieille canne. Un instant plus tard, il se rappela qu'il avait l'utilisée pour affronter le monstre. Après plusieurs minutes, mon aïeul décida de rentrer chez lui après tous ses émotions. En sortant du musée, il passa devant le garde qui l’appela : « Monsieur, monsieur, attendez, vous avez oublié votre canne !

-Ma canne, à moi, vous en êtes sûr ?

- Oui, je l’ai trouvée à côté du premier tableau du musée : « Cane et Lance ».

- En êtes-vous sûr ?

-Oui, je pense que c'est votre canne.

-Je vous remercie. Au revoir, à bientôt !

-Au revoir ! »

En rentrant chez lui, Musar se demanda s'il avait bien vu. Etait-ce bien sa canne sur la toile ?

Yael, Corentin et Axel