Les Muses de Racine

Le lendemain, une belle journée  venait de commencer. J’allais préparer mon petit déjeuner quand tout à coup, je vis une tache de sang sur le mur! Prise de panique et de peur je lâchai mon plateau! Était-ce une hallucination? Je saisis mon téléphone pour envoyer un S.O.S. à Lucie, ma meilleure amie. En moins d’une minute, elle rappliqua, encore en pyjama, paniquée ! Elle dit : 

-Que… que… que se passe-t-il ? 

-Je… je…

- Mathilde ? ça va ? Que fais-tu devant le mur ?

- Mais … où est-elle ?

- De quoi parles-tu ?

-Le sang … il… il y avait du sang sur le mur et il … il a disparu.

-Je crois qu’une semaine de vacances ne te ferait pas de mal!

    Le lendemain, mes mésaventures me parurent comiques. Mais tandis que je prenais un bain, j’eus l’impression d’être observée et je me mis à entendre des petits pas, accompagnés de craquements venant du parquet de mon salon. Je décidai d’aller voir, pour me rassurer. Il n’y avait personne. J’entendis un bruit venant de la salle de bains, et vis Arizona traverser le salon à toute vitesse! De quoi avait-il eu peur? Je m’avançai alors prudemment vers la salle de bains... Elle était vide, je courais dans tous les sens cherchant un endroit où une personne aurait pu entrer et sortir si vite! Mais rien, je ne trouvai rien. La porte d'entrée était fermée à clé et aucune fenêtre n'était ouverte! L'accès à mon appartement était presque impossible! Je me souvins alors de quelque chose d'étrange que j'avais aperçu sur le miroir de la salle de bains pendant mon affolement. Je m'y précipitai. Horreur! Sur mon miroir était écrit: "Tu es morte"! Je criai de toute mes forces et quittai l'immeuble en courant, le téléphone à la main en liaison directe avec la police. Une brigade de policiers ne tarda pas à venir. Ils entrèrent dans mon appartement prudemment et s'avancèrent vers la salle de bains, puis firent le tour du reste des pièces. Ils en ressortirent trente minutes plus tard et me lancèrent un regard noir. Ils n'avaient rien trouvé! La menace avait disparu, mon chat gambadait tout à fait normalement et il n'y avait aucune trace d'effraction. Ils partirent sans un mot en me laissant seule avec une jolie contravention de soixante-dix euros pour avoir "fait une farce"! J'étais choquée, mais ils n'avaient pas l'air décidé à discuter. Je les laissai donc partir et  me mis à pleurer. Etais-je folle??? Je me regardai dans le miroir et vis mon visage livide. Et je crois même qu'à ce moment précis, j'eus peur de moi-même!

   Quelques semaines plus tard, je me décidai enfin à prendre l'air, il était alors près de vingt-deux heures. Depuis mon aventure avec la police, je n'avais plus vu d'événement surnaturel et j'essayai tant bien que mal de me rassurer. Et alors que je franchissais le seuil de la porte, une... Une petite fille apparut! Aucun mot ne put sortir de ma bouche devant cette créature presque inhumaine. Elle était toute petite, chétive voire décharnée, et son teint était gris; elle faisait froid dans le dos! Elle avait un nez effilé et des yeux d'un bleu profond, elle glaçait le sang. Ses cheveux étaient blancs comme neige et sa bouche violette, comme si elle était congelée! Son visage  blanchissait de plus en plus. Ses dents étaient de la même couleur que sa peau, ce qui formait un ensemble réfrigérant. Elle portait une petite robe blanche avec des taches rouges dessus. Je me demandai ce que c était . On voyait que son collant blanc et ses ballerines blanches étaient recouvertes, elles aussi, de plusieurs taches de sang. Effrayée, je ne savais quoi penser, mais je m'approchai d'elle prudemment pour lui parler. Mais alors que j'allai lui prendre la main, pour la rassurer, elle se retourna et je vis avec horreur, un couteau planté dans son dos! A ce moment précis, je reculai d'un bond alors qu'elle venait d'enlever le couteau de sa plaie, à l'aide de sa main droite. Elle me fixait toujours et s'approchait lentement, le couteau à la main. D'un seul coup, elle le brandit vers moi mais, par peur, je m'évanouissais avant qu'elle ne puisse m'infliger le coup fatal.

  Alors que je dormais dans ma chambre, je sentis que l'on m'observait. Puis Arizona, qui dormait toujours près de moi, se leva d'un bond et me griffa au visage sur la joue droite. Il ne griffait jamais! Que lui arrivait-il? Comme je saignais, je me  levai pour désinfecter ma blessure. Soudain, un cri retentit, aigu, long, strident, il me glaça le sang! C'était une voix de femme! J'eus très peur! Le cri se répéta plusieurs fois avant que je comprenne qu'il venait de mon appartement! Traumatisée, j'appelai la police, mais bien évidemment ils ne me prirent pas au sérieux et me raccrochèrent au nez. Je fis tour de mon appartement, impossible de trouver d'où venait ce cri. Donc, rassurée, après avoir fait mon pansement, je retournai me coucher. Tiens ma porte de chambre était fermée? J'étais sûre de l'avoir laissée ouverte pourtant! La porte était verrouillée! Arizona miaulait tellement fort, comme jamais auparavant. Quand soudain, il ne miaula plus, et entendis des ricanements. J'enfonçai la porte! Arizona était mort égorgé sur mon lit! Que faire? La police ne me croyait pas! Je remarquai alors, sur mon mur, écrit avec son sang, une menace de mort! "La prochaine fois ce sera toi Mathilde..."

  Une fois de plus, je me réveillai dans mon lit. Mon réveil se déclencha et les animateurs ne cessaient de rire, puis ils passèrent ma musique préférée. A la fin de la chanson, mon réveil s'arrêta. Arizona dormait paisiblement sur mon oreiller, je me levai pour lui donner à manger et mis un coup de pied dans sa gamelle d'eau. Puis, j'allai me préparer. Je remarquai alors que j'avais un pansement sur la joue droite et me souvins des évènements qui s'étaient produits. J’appelai Lucie qui dormait à moitié. Elle me dit que je ne lui ai jamais envoyé un S.O.S et qu'elle n'était jamais venue en pyjama chez moi! Elle avait beau fouiller dans son téléphone, il n'y avait rien! J'allai être en retard alors je raccrochai. Arizona arrivait quand je remarquai qu'il était blessé au cou. Il avait dû se battre avec un autre chat...

Avais-je rêvé ? Etais-je rentrée en contact avec un esprit qui me voulait du mal ? Est ce que ce cauchemar allait recommencer ?Je fus parcourue de frissons des pieds à la tête...pourtant dehors, le soleil brillait et une belle journée d'été s'annonçait... peu rassurée, je partis travailler en me disant que personne ne me croirait jamais. 

                                                                           Jade Picard, Alizée Soares et Lea Lefevre