22 mai 2016

Dans la tête d’un collégien, avant et après un film

Mardi, premier jour à la Quinzaine, pour nous un rythme d’enfer : nous avons regardé trois films d’affilé, « Fiore », « L’effet aquatique », « Ma vie de courgette ».

Avant : excitation totale, nous nous sentons super importants en pénétrant dans les locaux pailletés de la Quinzaine. Plusieurs étages de tapis rouge plus bas, en entrant dans la salle, nous sommes un peu gênés, plein de journalistes et l’espace est géant ! Nous nous installons et n’avons qu’une hâte : que le film commence….

Après : des applaudissements et des « Hé ! t’as aimé, toi ? » qui fusent. Le réalisateur arrive, nous parle de ses acteurs, de ses intentions, de son film…En sortant, nous partageons encore nos avis (qui ont été pour la majorité très positifs), grignotons un bout, la tête encore dans le film, mais pas le temps parce qu’il faut filer pour le suivant.

Maintenant nous sommes à nos aises dans la salle, nous prenons les meilleures places et piquons un peu du nez avant que le film ne commence. Une fois encore, les acteurs arrivent en pleurs et nous font partager leur joie et parfois leur tristesse (Solveig Anspach est décédée avant d’avoir pu présenter son film « L’effet aquatique ». Dans les couloirs ça discute sec, chacun son opinion…cette fois nous finissons notre repas (enfin !).

Divines, après les questions réponses

Un drame français pouvant conquérir l’unanimité des spectateurs d’une salle de cinéma se fait rare de nos jours. « Divines » est de ceux-là.

Avec des jeux d’acteurs à couper le souffle, ainsi qu’un scénario plus que captivant, la réalisatrice nous dévoile un magnifique talent.

Des applaudissements aussi longs que mérités se firent entendre dès l’apparition du générique et, à l’arrivée de l’équipe complète, des larmes de bonheur. L’émotion des spectateurs fut telle que la parole disparut. Les seules prises de parole des journalistes furent de chaleureux compliments, principalement adressés à l’actrice principale, Oulaya Amamra (Dounia). La réalisatrice, elle aussi félicitée, remercia à son tour chaque personne ayant contribué au film. Producteur, scénariste, acteurs et actrices, chaque élément moteur du film fut mis en valeur.

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Résultat : une qualité scénaristique impressionnante, un bilan plus que positif, des élèves émus et extrêmement satisfaits de la projection, un discours de passion et une ambiance électrique et joviale.La réalisatrice Houda Benyamina nous fit part d’anecdotes concernant son métier et son tournage. Elle considère sa profession comme inutile sans l’aide d’une équipe de tournage performante, d’acteurs talentueux, prêts à tout donner pour leur rôle. L’exigence de haut niveau qu’elle a demandée à ses acteurs a permis la mise en valeur d’un maximum de  capacités.

Divines

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Selfie divin pour une actrice Divine!

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La Quinzaine des émotions! Elles sont Divines!

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Caméra d'or pour Divines de Uda benyamina!

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Le Tour de France de "Serge Depardieu"

Fahr’houk Ben Said (Sadek) est un rappeur de banlieue parisienne, assez reconnu par ses « freestyles » postés sur Youtube.

Lors d’une confrontation entre lui et la bande d’un autre rappeur, Sphinx, il doit « disparaître ». Il est chargé par Bilal, son producteur, de faire le tour de France avec le père de celui-ci, Serge (Gérard Depardieu). Serge veut peindre dix ports français, les mêmes que Vernet, peintre du XVIIIe siècle, pour tenir la promesse faite à sa femme défunte. Le film est émouvant. Il fait se rencontrer deux personnages qui n’ont rien en commun et qui ne sont pas faits pour se croiser. Cette histoire d’amour entre la musique et la peinture, la culture française et musulmane, mais également entre le père et son fils, qui est mise en lumière, vous plonge dans l’univers d’un rappeur (délaissé par ses parents) et d’un ouvrier délaissé par son fils. Les deux univers totalement différents des protagonistes les font se rapprocher et s’apprécier au fil de l’histoire et s’apprivoiser mutuellement. Fahr’houk est un lien entre Bilal et son père.

Certains clichés sont repris en étant exagérés, ce qui donne un aspect comique à certaines scènes. Par exemple, le rap de Serge ou l’anecdote sur les jambons aux frontières. Dans ce film, l’humour, la musique et la peinture sont au premier plan. Le rap domine le film, mais certains extraits d’autres types de musique (classique, africaine et orientale) marquent également le rythme du film.

La fin est épanouissante et soulageante comme le montre la réussite de Fahr’houk et de Serge, mais également la réconciliation de Bilal et de son père.

L’effet aquatique

Le dernier film de la réalisatrice islandaise Solveigh Anspach, décédée peu avant le festival, a fait rire le spectateur et nous a émus.

Un beau mélange entre amour et humour, les deux sentiments se suivent et se croisent. L’électrochoc qui bouleverse le film est l’accident de Samir. Le film bascule alors et le romantisme prend le dessus. Agathe comprend enfin pourquoi Samir est venu jusqu’en Islande… Pour la séduire. A son tour de faire tout pour sortir Samir de son «  amnésie ». Un conte de fée des temps modernes qui nous fait voyager, rêver dans un monde plus uni, plus fraternel, « together », et surtout nous fait beaucoup rire.

L'effet aquatique de Solveig Anspach

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Samir Guesmi dans l'Effet aquatique de Solveig Anspach remporte le prix de la SACD!

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« Ma vie de courgette » n’est pas un navet !

Courgette ou Icare est le fils d’une alcoolique passant ses journées devant la télé. Ce pauvre enfant est négligé. Sa mère a été trompée par son mari qui l’a quittée. Elle ressasse son passé en bombardant son écran de télévision de canettes de bière. Courgette s’imagine un père et passe le plus clair de son temps dans son grenier à jouer avec les canettes vides.

Un jour, Courgette ayant dépassé le nombre de décibels tolérables pour sa mère, il la voit jaillir, effrayante et hurlante par la trappe du grenier. Complètement affolé, Courgette claque la trappe au nez de sa mère qui dévale l’escalier et tombe raide morte.

Pris en charge par un policier, Courgette est transféré dans un foyer. Les cinq compagnons de Courgette ont tous été victimes de parents maltraitants. Leurs malheurs les lient et ils découvrent ensemble l’amitié et même l’amour. Malgré le poids de la tristesse, le film n’est pas privé de scènes touchantes et amusantes. « Ma vie de Courgette », c’est des enfants devenus adultes trop tôt, qui sont entrés dans une pièce qui n’était pas censée être ouverte.

Dernier détail important, c’est un film d’animation avec un graphisme particulier qui rappelle celui de « Wallace et Gromit », c’est-à-dire en pâte à modeler. Ce design permet de mieux voir la tristesse. Les personnages ont des yeux énormes. Aucun n’a le même look, ils ont tous une couleur attitrée.

En clair, c’est un film émouvant, amusant et pas pour les jeunes enfants…

Risk

« Risk » est un documentaire en forme de reportage, très réaliste, traitant de l’organisation, vue de l’intérieur, de WikiLeaks.

WikiLeaks est un groupe avec différentes nationalités, qui rend publiques des informations confidentielles. Par exemple, un militaire américain a dévoilé une vidéo de l’armée américaine tirant sur des civils « armés », tuant même des enfants. Ils aident aussi les lanceurs d’alerte à se sauver, comme Edward Snowden qui a pu quitter les USA après avoir dévoilé des informations ultra-secrètes.

Leur chef Julian Assange est enfermé dans l’ambassade de l’Equateur à Londres. WikiLeaks se bat pour le sauver.

Ce film nous montre les risques que WikiLeaks prend pour informer le monde et leurs conséquences : interdiction de sortie d’ambassade, exil de leur pays ou en prison), d’où le nom du film.

Avis personnel

Arthur : film difficile à comprendre si on ne connaît pas l’histoire de WikiLeaks. J’ai aimé car cela m’a permis de voir les coulisses de WikiLeaks, je ne connaissais pas la raison pour laquelle Julian Assange était enfermé. Libérez Julian !

Louis : Documentaire très bien réalisé au point même d’être confondu avec une fiction. J’ai apprécié de découvrir l’organisation et connaître les raisons de leurs actions.

Risk

Plus un reportage qu’un film, Risk est l’histoire de la vie de Julian Assange, leader de WikiLeaks.

Dans ce reportage, on découvre la vie de Julian Assange, Sarah Harrison et Jacob Appelbaum, elle nous paraît incroyable, mais pourtant elle est véridique.

Julian, par ses investigations, cause du tort aux Etats-Unis. Accusé injustement de viol en Suède, il se voit dans l’obligation de se réfugier à l’ambassade de l’Equateur. De nos jours, il est toujours confiné, depuis plus de quatre ans.

L’angoisse est l’élément dominant dans le film. Le sujet est partagé entre le risque et l’angoisse. Wikileaks dénonce les gouvernements de multiples pays au sujet d’actes et de faits qui ne peuvent être cautionnés, pour protéger les citoyens. Julian a tout de même une personnalité très forte et ose comme peu de personnes sur terre.

Selon lui, chaque jour est un jour en moins dans sa vie. Alors autant prendre des risques.

Vincent : Le sujet m’a beaucoup touché, j’ai apprécié le fait qu’il dénonce les actions des gouvernements, mais la présentation et le format du film ne m’ont pas convaincu.

Violette : Ce sujet me parle beaucoup, je les trouve impressionnants, ils osent jusqu’à la limite, peu importe le prix à payer.

Mathieu : Je trouve la thématique intéressante, car on voit une autre vision du journalisme d’investigation, notamment avec Jacob Appelbaum.

Eva : Je trouve ce film intéressant et bien filmé, malgré le fait que le sujet est dur à comprendre pour des adolescents de notre âge.

Le sujet nous a tous sensibilisés et révoltés. C’est un bon documentaire, qui dévoile la face cachée des gouvernements. Nous allons dormir plus intelligents ce soir.

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