Les pesticides sont des molécules minérales ou organiques utilisées à grande échelle pour se débarrasser d'êtres vivants considérés comme nuisibles :

  • les insecticides contre les insectes
  • les acaricides contre les acariens
  • les nématicides contre les nématodes, des sortes de petits vers
  • les hélicides contre les escargots et limaces
  • les rodenticides contre les rongeurs
  • les fongicides contre les champignons
  • les herbicides contre les plantes adventices.

 

La culture du coton représente 3% des terres cultivées mais 1/4 de tous les pesticides utilisés dans le monde.

Produire 1kg de coton nécessite 7000 à 29000 L d'eau.

Le coton biologique utilise moins d'eau et aucun pesticide.

(chiffres du WWF)

 

 

L'emploi de ces produits toxiques en très grande quantité conduit à des phénomènes de pollution, voire d'empoisonnement par les phénomènes suivants :

  • bioaccumulation = entrée d'une substance présente dans un milieu à l'intérieur d'un organisme alors que celle-ci lui est inutile, voire toxique.
  • bioamplification = concentration de plus en plus importante d'une substance naturelle ou contaminante à mesure qu'elle circule dans les maillons supérieurs d'un réseau trophique.
  • bioconcentration = accumulation dans un organisme de composés, le plus souvent toxiques, à des valeurs supérieures à celles rencontrées habituellement dans le milieu naturel.

 

Voici quelques exemples :

Les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus vendus : dans l'enrobage des semences (l'insecticide sera ensuite présent dans toute la plante y compris le pollen + dans le sol qui l'entoure), dans les colliers insecticides pour chiens et chats etc. Ce sont des molécules ciblant des récepteurs (appelés récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine) présent dans le cerveau des insectes... et d'autres animaux. Ils attaquent ainsi des insectes nuisibles,.. mais aussi des insectes pollinisateurs comme les abeilles et les papillons (Depuis la mise en circulation des néonicotinoïdes, les apiculteurs dénombrent des pertes de 30 % à 40 % de leurs colonies chaque année=, des oiseaux (qui mangent des graines enrobées d'insecticide), des souris, taupes, mulots, chauve-souris, vers de terre...
=> c'est l'une des cause de l'érosion de la biodiversité … et probablement aussi de l'augmentation de certains troubles neurologiques humains !

Des études publiées en 2018 permettent de mieux comprendre le déclin des insectes pollinisateurs : des chercheurs observant les bourdons ont vu pour commencer que les reines bourdons ont une mortalité 6 fois supérieure aux autres lorsqu'elles sont exposées de manière durable à ce néonicotinoïde, elles pondent seulement un tiers du nombre d'oeufs produits à l'accoutumé et "élèvent" seulement un quart du nombre de larves élevées par une reine bourdon non exposé. Puis les bourdons ouvriers nourrissent moins les larves qui ont été exposées au néonicotinoïde, ils leur apportent moins de soins, les larves sont davantage en périphérie du nid. En résumé : il y a beaucoup moins de larves et ces larves sont moins bien soignées donc risquent d'avantage de mourir !

Progressivement, de plus en plus de néonicotinoïdes sont interdits par la Commission Européenne, la France, et d'autres pays. Bonne nouvelle, le néocotinoïde étudié dans l'étude sur les bourdons est désormais interdit en France mais... ces pesticides sont peu biodégradables : ils restent dans le sol et les nappes phréatiques. Ainsi, même interdits par la loi, ils continuent de nuire !

article sur les Néocotinoïdes de Wikipedia
Interdiction des néonicotinoïdes : les abeilles sont-elles vraiment sauvées ? (fin août 2018)

 

Un article du Monde (2014) montre que les pesticides, provoquant un déclin massif des insectes, menacent toute la biodiversité, et en particulier l'agriculture (sans insectes, une partie de la pollinisation ne peut plus se faire !)

 

Un scandale bien documenté permet de voir les dégâts que les pesticides peuvent continuer à créer, des dizaines d'années après leur interdiction : le chlordécone aux Antilles.

90 % de la population de Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, un insecticide qui a été utilisé jusqu’en 1993 pour tuer les charançons présents sur les bananiers, alors que l’on connaissait sa toxicité pour les humains. Le chlordécone est cancérigène.

Aujourd’hui, il est toujours présent dans les sols et il le sera pour plusieurs siècles, car on ne sait pas s’en débarrasser.

dossier diffusé en novembre 2018.

 

les perturbateurs endocriniens en chanson