01 décembre 2018

Contre la faim, l'aide des banques alimentaires

chanson des restos signée par des lycéens

 

Au 1ᵉʳ janvier 2018, la France compte 67,2 millions d’habitants. (INSEE)

En 2017, 8,8 millions de personnes (14% de personnes) seraient en situation de pauvreté monétaire (INSEE), donc de précarité alimentaire.

Face à cela, les Banques Alimentaires constituent le premier réseau d'aide alimentaire en France depuis plus de 30 ans. 4,8 millions de Français ont recours aux aides alimentaires, qu’elles soient distribuées par Les Restos du cœur, la Croix-Rouge ou l’une des 5 400 autres associations qui s’approvisionnent auprès des banques alimentaires. Les restos du coeur par exemple ont accueilli 860000 personnes, dont 30357 bébés de moins de 12 mois. Ce week-end (30 novembre au 2 décembre 2018), les banques alimentaires organisent leur grande collecte.

Les personnes qui ont recours à l'aide alimentaire en France sont pour majorité :

  • des femmes (70%)
  • des personnes de nationalité française (80%)
  • des personnes qui ont un logement stable (85%)
  • des personnes isolées (31%) et des familles monoparentales (33%)
  • des personnes qui ont un emploi à temps partiel (71%)
  • des personnes qui vient en dessous du seuil de pauvreté (70%)
  • des personnes ayant en plus des soucis de santé : la moitié des personne rencontre des problèmes réels de santé, notamment, pour des raisons financières, des problèmes de vue (36%) et des problèmes dentaires (32%). Une alimentation déséquilibrée et l'absence de suivi médical régulier, liés à la précarité, augmente les risques de santé, ainsi le diabète est 3 à 4 fois plus fréquents chez les personnes en situation de précarité (la France compte 4 millions de patients diabétiques.)

 

Les facteurs qui déclenchent le recours à l’aide alimentaire sont

  • une perte d’emploi (30%),
  • une séparation ou un divorce (22%),
  • une maladie (18%)
  • l'endettement (16%).

 

En Europe, les banques alimentaires des différents pays forment une fédération.

 

Dans le monde, l'ONU a mis en place un programme alimentaire mondial : World food program. Les données qui suivent proviennent de ce site, je les ai relevées le 1 décembre 2018.

  • De l'Afrique et de l'Asie à l'Amérique latine et au Proche-Orient, il y a 821 millions de personnes dans le monde (1 personne sur 9) qui n'ont pas assez de ressources alimentaires pour mener une vie normale et active - qui ont faim ! Elles sont encore plus nombreuses - une sur trois - à souffrir d'une forme quelconque de malnutrition. 150 millions d'enfants de moins de 5 ans sont trop petits pour leur âge en raison d'une alimentation insuffisante. Une femme en âge de procréer sur trois souffre d'anémie.  CARTE
  • Parmi les actions menées par le programme alimentaire mondial, les programmes d’alimentation scolaire sont très importants : en mettant en place des cantines scolaires, l'ONU aide à la scolarisation des enfants, en particulier des filles, surtout dans les provinces menacées par l'insécurité alimentaire.

 

  • Etats où plus de 35% de la population (plus d'une personne sur 3) est sous-alimentée en 2018 :
    • aucun en Europe ni en Océanie
    • en Asie la république populaire démocratique de Corée ("Corée du Nord")
    • en Amérique : Haïti
    • en Afrique : Libéria, Tchad, République centrafricaine, République du Congo, Ouganda, Rwanda, Malawi, Zambie, Zimbabwe, Madagascar

 

Première cause de la faim : le dérèglement climatique (sécheresse / inondations)

 

80% des personnes en insécurité alimentaire dans le monde vivent dans des pays en développement, dans des environnements fragiles, sujets aux aléas climatiques. Partout en Afrique, en Asie,au Moyen-Orient et en Amérique latine, le changement climatique affecte déjà la vie et les moyens de subsistance des populations à un rythme et une intensité auxquels ils ne peuvent plus faire face. Les femmes et les enfants sont particulièrement touchés. Sans action contre le réchauffement climatique, le risque de famine et de malnutrition pourrait augmenter de près de 20 % d'ici à 2050.

infographie

infographie montrant l'impact d'un réchauffement de +2 ou +4°

cartographie de la vulnérabilité face à l'insécurité alimentaire et aux changements climatiques

Construire la résilience climatique pour un monde Faim Zéro (vidéo en anglais)

 

  • Au Sahel (zones semi-arides au sud du Sahara au Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal), le dérèglement climatique a augmenté la sécheresse, engendrant de mauvaises récoltes et l'augmentation du prix des denrées alimentaires de base, dans des pays pauvres. Jusqu'à 5,8 millions de personnes sont menacées par la famine entre juin et septembre. Les femmes et les enfants sont les plus durement touchés. Les familles ont réduit les repas quotidiens et les enfants sont trop faibles pour aller à l'école. Jusqu'à 5,5 millions d'enfants dans les six pays sont menacés de malnutrition aiguë, dont 1,6 million déjà touchés par la malnutrition aiguë sévère - soit une augmentation de 50 % par rapport à l'an dernier. Les pluies insuffisantes ont non seulement détruit les récoltes, mais aussi réduit la disponibilité de fourrage et d'eau pour le bétail. La transhumance précoce du bétail entraîne un surpâturage et des tensions entre les éleveurs nomades et les communautés locales.Ainsi la fermeture des frontières au Niger et au Tchad empêche les éleveurs d'accéder aux pâturages et aux marchés pour vendre leur bétail. 

 

Deuxième cause : les conflits.

 

Il y a bien trop de violence et de conflits et c’est pour cette raison que le nombre de personnes souffrant de faim et ayant besoin d’assistance alimentaire ne fait qu’augmenter. J’appelle les personnes au pouvoir, les personnes armées à mettre fin aux combats dès maintenant.

J’ai vu de mes propres yeux, les blessures de personnes et entendu de mes propres oreilles leurs témoignages. Ils ont été effrayés, affamés, mal nourris après avoir enduré un cauchemar que la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer. Si nous voulons vraiment mettre fin à la faim, nous devons arrêter cette inhumanité.

David Beasley, Directeur exécutif du WFP

 

Les conflits obligent des millions de personnes à quitter leurs terres, leurs domiciles et leurs emplois, ce qui les exposent au risque de faim ou même de famine + ils ne peuvent plus semer leurs champs pour obtenir de nouvelles récoltes. Dans le même temps, la faim peut alimenter des conflits lorsqu’elle est associée à la pauvreté, au chômage ou à des situations économiques difficiles.

 

 

Nombre de personnes vivant dans des pays en conflit : 489 millions.

Nombre d’enfants présentant un retard de croissance dans les pays en conflit : 122 millions sur 155 millions d’enfants.

Les populations des pays touchés actuellement par des crises telles que des conflits, ont deux fois plus de risques d’être sous-alimentées que les autres.

 

  • Au Yémen, la poursuite du conflit entraîne de grave difficultés pour des millions de personnes, en particulier les employés du secteur public (30% de la population), qui ne reçoivent plus leur salaire depuis septembre 2016. Près de 18 millions de personnes dans le pays sont en situation d'insécurité alimentaire, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas suffisamment de quoi se nourrir. Parmi elles, plus de 8 millions sont en situation d'insécurité alimentaire grave et dépendent entièrement de l'aide extérieure. Le taux de malnutrition infantile est l'un des plus élevés au monde. Près d'un tiers des familles ont des carences alimentaires et ne consomment que très rarement des aliments comme les légumineuses, les légumes, les fruits, les produits laitiers ou la viande. Plus de 3 millions de femmes enceintes et allaitantes et d'enfants de moins de 5 ans ont besoin de soutien pour prévenir ou guérir la malnutrition. Plus de la moitié des familles achètent les denrées alimentaires à crédit ! La situation humanitaire au Yémen est extrêmement précaire : toute perturbation des approvisionnements vitaux comme la nourriture et les médicaments est susceptible de faire basculer des millions de personnes vers la famine et la mort.
  • Au Bangladesh, 866 000 personnes fuyant la Birmanie ont reçu des vivres. La santé des femmes et des enfants qui arrivent affamés et mal nourris après des jours de déplacement est très préoccupante.
  • Depuis le début de la guerre en Syrie, il y a 7 ans, 6,5 millions de personnes n’ont pas assez de nourriture.
  • En république démocratique du Congo, le conflit qui a émergé en août 2016 a provoqué le déplacement de 1,4 millions de personnes. La région du Kasaï présente une situation de crise alimentaire grave : 7,7 millions de personnes - soit un quart de la population - n'ont pas accès à des quantités suffisantes d'aliments nutritifs. Dans les communautés les plus défavorisées, neuf personnes sur dix sont en situation d'insécurité alimentaire, dont la moitié de façon alarmante.  Le taux global de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans atteint 14 %, soit un taux bien supérieur au seuil d'urgence de 10 %.  4,6 millions d'enfants souffrent de malnutrition aiguë, dont 2,2 millions souffrent de malnutrition aiguë sévère et risquent de mourir. La plupart des familles déplacées ont raté deux saisons de semis consécutives. Les plus vulnérables ne mangent qu'une fois par jour, et se nourrissent uniquement de racines de manioc et de feuilles, des aliments pauvres en protéines, vitamines et minéraux. Les populations déplacées survivent en mendiant, se prostituant et en mangeant des graines normalement destinées aux semis.
  • Au Nord-Est du Nigeria, la violence de Boko Haram touche des millions de personnes, mettant en danger leur vie et leurs moyens de subsistance. Plus de trois millions de personnes sont confrontées à la faim ; 440 000 enfants de moins de 5 ans sont en état de malnutrition sévère. La violence et l'insécurité entraînent des déplacements massifs de population: 1,75 million de personnes vivent dans des camps ou des communautés d'accueil au Nigeria et des dizaines de milliers d'autres ont fui dans les pays limitrophes.
  • Au Sud Soudan, du fait des conflits, le nombre de personnes qui peinent à trouver de quoi se nourrir chaque jour est passé à 7,1 millions.

 

Rapport complet de la FAO

29 novembre 2018

Lutter contre le gaspillage alimentaire - 17 au 25 novembre 2018 : semaine Européenne de Réduction des Déchets

Du 17 au 25 novembre 2018, c'est la semaine Européenne de Réduction des Déchets.

 

Campagne 2018

 

Voici ce qu'on peut lire sur l'application WAG du WWF (novembre 2018) :

1/3 des aliments destinés à la consommation est gaspillé dans le monde. Or...

  • on estime que près d'un milliard de personnes souffrent de la faim ou de la malnutrition.
  • Des quantités importantes de ressources naturelles, d'eau et d'énergie sont utilisées pour fabriquer et transporter l'ensemble de ces produits, puis pour les traiter comme déchet : avec un rejet dans l'atmosphère de 3,3 Gt de gaz à effet de serre par an, le gaspillage alimentaire émet autant de gaz à effet de serre qu’un pays dont le niveau d’activité se situerait en 3e position juste après celui de  la Chine et des USA

 

La loi du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire fixe notamment l'objectif national de réduction du gaspillage alimentaire à 50 % à l'horizon 2025. Voici des documents pour en savoir plus.

Une idée : Comment faire son propre film alimentaire écologique ? (2018)

 

Exemple, le poisson.

D'après un rapport de la FAO, 30% des prises mondiales n'arrive pas jusqu'à l'assiette d'un consommateur :

  • environ 1/4 des prises sont accidentelles ou rejetées car les poissons sont trop petits ou indésirables
  • de nombreuses pertes sont dues au fait que le poisson n'a pas été correctement conservé le long de la chaîne du pêcheur au consommateur.

(lu le 29 novembre 2018 sur l'application WAG du wwf).