Critique de la Légèreté Française
Par Mélissa De Grivel le 13 avril 2016, 20:30 - Critiques théâtrales - Lien permanent
CRITIQUE : La Légèreté Française
La Légèreté Française, de Nicolas Bréhal, met en scène la reine Marie-Antoinette et sa peintre, Elisabeth Vigée-Lebrun, lors d'une séance de pose, où la peintre peine à canaliser son modèle. La reine cherche sans cesse de nouvelles distractions, elle ne supporte pas l'immobilité. La question de la place de la femme à l'époque est dominante dans la pièce. En effet, à maintes reprises la reine cherche à faire de sa peintre son égale, mais, chaque fois, sa position et son rang, la rattrapent.
La pièce nous plonge dans l'atmosphère du XVIIIe siècle, notamment par de somptueux décors. Les jeux de lumières sont très réussis : ils immergent le spectateur dans le décor.
On remarque de longues pauses entre les répliques. On peut imaginer qu'elles ont une valeur symbolique, tout comme l'orage. Malgré tout, ce rythme lent reste globalement peu captivant. On note néanmoins un très bon jeu d'acteur. Les deux personnages occupent bien l'espace de la scène, malgré leur faible nombre ; seul petit bémol : les actrices ne semblent pas avoir le même âge, comme elles le prétendent dans la pièce. On peut cependant admettre qu'une reine, avec ses responsabilités et ses tracas royaux, puisse paraître plus âgée qu'une artiste.
Le scénariste semble avoir pris quelques libertés : il paraît en effet peu vraisemblable que la reine attende l'arrivée de son amant, ou que la peintre se jette dans ses bras.
La pièce comporte aussi des touches d'humour, comme des répliques à double-énonciation ou des allusions faisant référence au destin tragique de Marie-Antoinette.
Enfin, on peut dire de cette pièce qu'elle traduit une vraie complicité entre les deux femmes, qui tentent de créer une amitié au dessus des rangs de la société. Cette scène nous est dévoilée à travers une atmosphère artistique et poétique.