La nouvelle vie de Robinson avec Dimanche.
Après le départ de Vendredi sur le bateau américain, Robinson se retrouva seul en compagnie d’un mousse qu’il renomma Dimanche.
Il lui enseigna les recettes de cuisine que lui avait appris Vendredi et lui transmit également comment chasser à la manière des indiens. Dimanche aimait beaucoup Robinson et trouvait que c’était un homme merveilleux.
Le vieil homme lui apprit aussi quelques mots en indien ainsi que langage des signes inventé par Vendredi et lui.
Ils vivaient heureux et Robinson s’efforçait de recréer avec le jeune mousse le même type de complicité que celle qu’il avait avec Vendredi.
Dimanche donnait régulièrement des nouvelles du monde extérieur à Robinson, qui n’arrêtait pas de se moquer de la bêtise des hommes. La vie suivait donc son court et Robinson coulait des jours heureux jusqu’au moment où Dimanche se perdit dans l’île. Robinson désespéré et seul alla se plonger une fois de plus dans la souille et se sentit de nouveau comme un bébé au milieu de pécaris comme la dernière fois où il avait cru revoir sa sœur décédée. Puis il s’endormit.
Un peu plus tard, il fut réveillé par une odeur nauséabonde qui lui piqua les narines. Il s’extirpa doucement de la souille et se dirigea en titubant vers la mer. Il se promit une nouvelle fois de ne plus jamais céder à la tentation de se laisser aller et de mener des recherches actives pour retrouver le pauvre Dimanche.
Il fouilla l’île de fond en comble pendant des heures sous la bruine et le vent. Andoar, accroché à un acacia volait haut dans le ciel, ce qui lui rappela maints souvenirs ; pourtant, il se reprit car il fallait retrouver le petit mousse coûte que coûte. Il finit par le trouver couché dans la grotte en train de dormir paisiblement. Robinson réveilla le jeune garçon et décida de boucher l’entrée de cette grotte qui lui avait causé tant de mal et de frayeur avec une grosse pierre ronde qu’ils firent tous deux rouler jusque-là. Robinson fit promettre à Dimanche de ne plus jamais y revenir.
Les années passèrent ainsi, entre amitié, enseignement et amélioration de leur vie quotidienne. Après que Dimanche fût devenu un homme et que Robinson lui eut tout enseigné, celui-ci mourut de vieillesse sur cette île. Personne ne savait ce qu’il avait enduré pendant toutes ces années sauf Vendredi et Dimanche. Celui-ci construisit un radeau sur lequel il déposa le corps de Robinson habillé de ses plus beaux vêtements pour le laisser se faire emporter à son gré par les flots. Dimanche pleurait autant son vieil ami désormais perdu que sa solitude de plus en plus pesante.
D’autres bateaux vinrent et emportèrent Dimanche qui retourna à la vie civilisée sur la côte du Chili. Personne ne s’intéressa de près à l’île, qui resta donc sauvage mais Dimanche y revenait souvent pour se plonger dans la souille ou pour aller dans la grotte, oubliant la promesse qu’il avait faite à Robinson longtemps auparavant.
Un jour de grand soleil, comme souvent, Dimanche partit sur l’île mais ne revint pas sur la terre. Personne n’entendit plus parler de lui. Je suppose qu’il y est encore et qu’il a appris à goûter la solitude et la vie sauvage…
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