Un grondement se fit entendre au loin annonçant un orage et une grande averse. Nous cherchâmes donc un abri où se réfugier pendant la tempête. L'un de nous vit une grotte assez spacieuse pour nous y abriter et nous commençâmes donc à nous installer jusqu'à ce qu'Elise vît un chemin au fond de la grotte. Nous nous y aventurâmes et notre voyage débuta... 

Nous restâmes bouche bée par ce que nous vîmes jusqu'à ce que je rompisse le silence : 
- Comment un endroit aussi merveilleux peut exister ? 
- Toute cette végétation est si... si... se demanda Bryan. 
- Abondante ? Luxuriante ? répondit Océane émerveillée.
- Exactement, dit-il. 
Nous nous avançâmes et découvrîmes alors un monde totalement inconnu où la faune et la flore y semblaient être maîtresses depuis de nombreuses années. L'eau des ruisseaux brillait sous un soleil toujours lumineux et où l'on pouvait voir toute la vie aquatique. 
Nous continuâmes à explorer ce monde où chaque animal semblait y avoir un rôle quand une brindille craqua derrière nous. Un grand homme, souriant et chaleureux s'avança vers nous : 
- Bonjour mes amis ! dit-il. Hibou m'a dit que des inconnus arrivaient. 
- Hibou ? Interrogea Océane.
- Oui, bien sûr, ici nous vivons avec les animaux en harmonie, mais aussi avec la nature, répondit l'homme.
- Mais oui bien sûr ! ricana Bryan. 
L'homme nous regarda d'un air moqueur et tout à coup nous vîmes arriver toutes sortes d'animaux;  des loups, des renards, des souris et même des cerfs majestueux.
- Vous me croyez maintenant ? sourit l'autochtone.
- Oui... dit Bryan. 
- Tout à l'heure vous avez dit "nous", vous n'êtes pas seul ? questionna Fanny.
- Non, nous sommes une centaine à vivre ici à l'écart du monde. répondit l'homme.
- Mais pourquoi ne pas vous montrez au reste du monde ? questionnai-je. 
- Je vais vous montrer, suivez-moi. 
L'homme nous amena jusqu'à leur village fabriqué de toutes pièces de leurs mains. Les murs étaient de pierre et de bois, mais la décoration générale de ce village était faite de pierres précieuses qui n'existaient nulle part ailleurs. 
- On pourrait acheter tout un continent avec ce que vous avez là ! déclara Elise émerveillée.
- Et moi je m'achèterai une superbe voiture de course, dit Océane. 
- La voilà, la raison de notre retrait du monde, l'argent et la cupidité des hommes. Ici tout s'échange et sert à quelque chose. Tenez par exemple, si j'ai besoin de quelque chose que je n'ai pas, je peux l'échanger contre quelque chose dont je ne me sers pas, dit l'homme.
- Mais comment c'est possible ? dit Elise.
- Le partage, voilà comment. Lorsque nous trouvons quelque chose, nous pensons tout de suite à qui ce serait le plus utile au lieu de nous demander si cela nous serait utile. répondit l'homme. 
- C'est impressionnant mais impossible de là où nous venons...
- Regardez ! cria Océane. 
Un perroquet d'une beauté sans nom se posa sur un arbre. Son bec était vif et semblait fait d'or. Son plumage était composé de toutes les couleurs pouvant exister et ses ailes d'une grandeur si impressionnantes que nous prîmes tout de suite nos téléphones pour immortaliser ce moment, mais rien ne marchait, les téléphones étaient comme paralysés. 
- Ah, je ne vous ai pas prévenu, mais ici aucun appareil électronique ne marche. La vie est tellement mieux sans ! informa l'homme. 
- Vous rigolez ? C'est vital, on ne peut pas vivre sans ! dit Elise. 
- Vraiment ? Dites moi pourquoi. questionna l'homme.
- Et bien... pour se repérer par exemple ! dit Bryan.
- Le soleil, la lune et les étoiles sont là pour ça ! répondit-il.
- Et pour prendre des photos ? s'intéressa Fanny.
- Des photos ? Mais à quoi cela sert ? Il faut vivre le moment présent au lieu de le passer derrière un écran ! s'étonna l'homme.
- Et lorsque vous avez besoin de parler en urgence à quelqu'un ? questionna Océane.
Un léger sourire se dessina sur le visage de l'homme. Il siffla et après un très court moment, une chouette arriva.
- Cool !
- Voilà ! C'est notre messagerie !
- Impressionnant ! 
- Mais vous n'êtes jamais malade ? 
- Bien sûr que si, mais jamais plus de quelques heures.
- Quoi ?
- Eh bien, chaque plante ici peut soigner et chacun sait les utiliser.
Je vis alors une plante très peu banale. Elle avait une longue tige qui rejoignait une coupole de pétale d'un blanc éclatant.
- À quoi sert celle-là ? 
- Nous l'utilisons pour les maux en tous genres, ventre, tête ...
- Mais pourquoi on n'a pas ça ?
- Tu n'as pas une petite idée ?
Je réfléchis et dis : 
- La pollution bien sûr ! 
- Eh oui ! Et si vous avez remarqué, chaque chose que vous pensez utile vous en enlève une qui l'est encore plus, comme la pollution,qui vous enlève les plantes médicinales, ou votre soif de pouvoir qui vous enlève l'amitié avec les animaux. 
- Ah oui vu comme ça...
La nuit commença à tomber et mes amis et moi décidions alors de quitter cet endroit magique.
- Comment pouvons-nous rentrer ?
-  Il faut que vous escaladiez la grotte par laquelle vous êtes arrivés.
Les jeunes regardèrent cette haute montagne de roche qui paraissait insurmontable.  
- Ne vous inquiétez pas ! dit-il en souriant. Je vous appelle votre moyen de transport. 
Une ombre apparut alors au-dessus de nous. Nous levâmes la tête et vîmes un rapace d'une beauté et d'une grandeur inimaginables. Ces ailes étaient aussi grandes qu'un immeuble de cinq étages et ses plumes étaient noires à la racine puis devenaient d'une blancheur immaculée. Nous observâmes cet oiseau lorsque l'homme nous invita à monter sur son dos et nous nous envolâmes pour retrouver notre monde qui nous paraissait maintenant inachevé moralement. Nous sortions grandit de cette magnifique découverte.