Sans cette guerre, je ne serai jamais devenu cinéaste.

Je veux grâce à mes documentaires faire un travail de mémoire et rechercher les racines de la culture cambodgienne. Je veux montrer les horreurs pour frapper les consciences.

C'est pour cela que dans un de mes documentaires j'ai montré trois rescapés qui sont confrontés à leurs anciens bourreaux (S21). Je veux aborder tous les aspects de ce génocide : les hommes, les femmes, les enfants, les familles entièrement décimées.

De retour dans mon pays pour présenter mon film "l'Image Manquante", j'ai constaté que je devais poursuivre mon travail encore et toujours face à la nouvelle génération qui se construit sans passé. Cette génération qui va même jusqu'à nier les horreurs commises pour ne pas se replonger dans cette abomination.

Ils ont tort, il faut rechercher l'identité cambodgienne pour la construire et cela passe par la reconnaissance des massacres commis, les jugements et les condamnations de tous ceux qui ont permis cela.  

Je me battrai toute ma vie pour cela avec ma seule arme : mes films !