Poème par NIZARD Liora,YOUNES Margaux et PROFETA Shana 1S
Par Catherine Guillaume-Lemius ORT, Villiers-le-Bel (95) le 21 mai 2017, 11:50 - Impressions poétiques du voyage - Lien permanent
Mémoire du 30 septembre 1941
Il ouvre, j’entre.
La famille est au complet,
Elle ne se doute pas de ce qu’il va lui arriver.
Ils sont Juifs, je dois les prendre.
Ce grand monsieur a l’air si méchant
J’ai peur et je regarde maman.
Elle me dit que c’est un jeu, calmement
Je l’écoute tout simplement.
Un objectif, les éliminer.
« Heil Hitler! » nous sommes prêts à tirer.
Autour de ces grandes fosses : c’est l’hécatombe.
Un à un ces rats tombent.
Je vois Albert et Simon arriver,
Eux aussi semblent jouer.
Maman m’explique que le gagnant
Est celui qui reste debout le plus longtemps.
Ce petit youpin a l’air malin,
Il me fait penser au mien.
Non, je ne dois pas écouter mon cœur,
Cette horreur fera mon honneur.
Maman et Papa sont tombés,
Ils n’ont plus l’air de jouer.
J’entends les cris tout autour.
Le monsieur me fixe toujours : c’est mon tour.
Réfléchir n’est pas la solution.
Je ne dois plus penser.
Je dois l’achever.
C’est fait, j’ai accompli ma mission.
C’est si calme maintenant.
Nos voix se sont éteintes doucement.
J’ai compris, à regret,
J’ai ouvert, il est entré.