Les fosses de Tarnow (EAUCLAIRE Nina 1S)
Par Catherine Guillaume-Lemius ORT, Villiers-le-Bel (95) le 15 mai 2017, 15:58 - Impressions poétiques du voyage - Lien permanent
Les fosses de Tarnow
Le vent froid de Pologne,
Soufflait dans les feuilles mortes,
Et la foule d’élèves atone
Se glissait vers les fosses de Tarnow
Là où sont morts des milliers de rires d’enfants,
Pleins de vie,
Et innocents.
Sous nos pieds étaient mortes des âmes si naïves,
A qui on avait tout dérobé
Alors qu’elles n’avaient rien.
Le silence pesant dominait les sous-bois,
Et on sentait la mort se glisser près de nous.
Ces âmes si heureuses autrefois,
Condamnées à demeurer là dessous.
Tout semblait s’être arrêté,
Le temps paraissait s’être figé.
L’atmosphère pesante nous engourdissait
Notre groupe se recueillait.
Mais alors comment expliquer,
Ces enfants qui non loin jouaient
Dans les jardins alentour
Et dont le rire raisonnait
Jusqu'au fond de cette forêt ?
Comme pour narguer ces enfants sous terre,
Ses innocentes victimes de guerre.
Pour eux, la vie continuait,
A l’extérieur de la forêt.
Mais ici,
Tout est silencieux.
Comme pour cacher ce secret.
Cacher cette infamie.
Dénuée de sens,
Inhumaine.
Soudain,
De la foule figée jaillit un murmure
Un murmure lointain
Qui brisa le silence et fendit l’armure.
C’était un hymne en l’honneur de ces petits bouts de vie,
Qui faisait frémir de honte les arbres témoins.
Il bouleversa le ciel qui déversa ses larmes de pluie,
Et dont l’écho raisonnait encore au loin.
Petit à petit le murmure s’amplifia en un chant intense,
Du silence s’élevèrent des centaines de voix en harmonie.
La foule solidaire fut portée par la cadence
Et créa une envoûtante mélodie.
Une mélodie pour blâmer cet acte accablant
Et pour bercer une dernière fois ces âmes d’enfants.