Chaque poète prend en compte le sort des autres hommes en ces "temps de malheur" ; Eluard souligne leur persévérance : "sans se rebuter, (ils ) essaient d'apprendre à la " foule malheureuse " de nouveaux chants de révolte; le poète de Daumas cherche à "faire retrouver la parole " au peuple"   et celui d'Aragon veut aider les autres hommes afin de "gagner pour vous " ; leur altruisme est donc manifeste et ils se mettent sincèrement à la place de ceux qui souffrent pour tenter d'alléger leur quotidien, de les délivrer de leurs oppresseurs.

Cependant , tous trois sont d'accord pour constater une forme d'impuissance de cette parole poétique : le poète de Daumal meurt sans avoir réussi à convaincre la foule "trop terrorisée": son hésitation lui a été fatale il est mort de ne pas avoir su trouver "le mot imprononçable" ; Le poète d'Aragon constate que les hommes n font pas assez attention à sa parole : ils passent leur "chemin " et le poète finit par en mourir dans l'indifférence "comme une étoile au fond d'un trou "  ; quant à Eluard, il souligne "les sarcasmes et les rires" qui accompagnent la parole poétique ; cette incompréhension des poète les rendent tristes même s'ils ont "leur conscience pour eux"

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Les trois poètes s'efforcent donc de faire résonner leur parole bienfaisante et de proclamer haut et fort qu'ils veulent être utiles: ils ont souvent la sensation de ne pas toujours y parvenir et de ne pas pouvoir fair reculer la peur ou simplement briser l'indifférence.