nov.27
M le Maudit : la traque d'un tueur
dans la catégorie Seconde
En 1930, le cinéma vient tout juste de découvrir le son et le célèbre réalisateur allemand Fritz Lang qui a connu un grand succès avec son précédent film Metropolis , décide d'adopter les nouvelles techniques de sonorisation te de faire parler ses acteurs , en direct, à l'écran; l'idée du film lui est venue de sa lecture quotidienne des faits divers; D'ailleurs au début de la traque du tueur, on voit le public es précipiter pour acheter des journaux dans la rue et ainsi , découvrir les détails du nouveau crime. M le Maudit a été très apprécié à sa sortie et Joseph Goebbels, le ministre a demandé à son auteur de diriger le cinéma allemand . Fritz Lang a préféré quitter l'Allemagne car il a pressenti les dangers de la montée du NSPAD, reparti d'Adolph Hitler. Découvrons ensemble les principaux thèmes du film ..
Le début du film : le spectateur est plongé dans le drame dès le générique : des enfants jouent dans la cour de l'immeuble où vit la la jeune Elsie Beckmann pendant que les mères travaillent : elles sont blanchisseuses à la maison et ne peuvent donc pas aller chercher leurs enfants à l'école comme le font les parents qui ne travaillent pas et qu'on voit en train d'attendre .
La petite Elsie sort de l'école et manque de se fair écraser par une voiture : annonce d'un drame imminent; Elle n'est sauvée de l'accident (guidée d'ailleurs par un policier ) que pour mieux tomber dans les mains de son bourreau. le tueur entre dans le champ de l'image par la projection de son ombre sur l'affiche qui annonce une récompense pour tout renseignement fourni sur un tueur d'enfants . Le cinéaste nous apprend donc que ce meurtrier est déjà un tueur en série; nous ne le voyons que de dos
.Ce dernier achète à sa victime un ballon gonflable et il sifflote un air célèbre crée par le compositeur Eduard Grieg en 1876 : celui de Peeer Gynt, un aventurier prisonnier du roi de la montagne dans le morceau en question. Le tueur entend ce sifflement à chaque fois qu'il va passer à l'acte et cela pourrait correspondre symboliquement à ses pulsions meurtrières. Un mendiant aveugle permettra , grâce à la reconnaissance la capture de Beckert. Le générique se termine par une séquence forte et novatrice : l'image du ballon de la petite fille qui roule seul à l'écran et ensuite celle du ballon gonflable qui s'envole ( au moment où elle meurt sans doute comme une âme qui irait au ciel ) révèle implicitement au spectateur que l'enfant est morte . De même le plan sur son couvert vide à la table dressée par sa maman nous indique qu'elle ne reviendra pas . Ce plan de générique de quelques minutes est particulièrement réussi et les images y expriment ce qu'on ne verra jamais à l'écran: la violence du tueur s'exercer sur l'enfant. L'angoisse de la mère est montrée symboliquement par les trois plans sur l 'horloge qui sonne midi, midi vingt et treize heures trente.
Un monstre tueur d'enfants : D'emblée, le ton du film est donné par la comptine des enfants dès le premier plan : "Le vilain homme en noir va venir avec son petit hachoir et il fera du hachis de toi." C'est donc l'histoire d'un croquemitaine, tueur d'enfants. Celui-là même qu'on retrouve dans les légendes, dans les contes pour enfants et qui fait frémir les adultes : "Mères, surveillez vos enfants." Plusieurs enfants sont retrouvés morts. Les recherches de la police sont infructueuses et, face à l'absence de résultats, il faut peu de choses pour que la psychose s'empare de la population. Au moindre soupçon, c'est un lynchage qui s'organise. Les équipes s'organisent pour mener la traque : fouiller le moindre recoin, interroger le plus de témoins possibles, faire suivre latence à des chiens , interroger tous les marchands de bonbons mais cela ne donne rien . Lang a filmé en plans alternés les réunions des policiers et celles des voyous; En effet, les caïds de la pègre veulent se débarrasser du tueur car les rondes de policiers sont très mauvaise pour leurs affaires ( prostitution, cambriolages, vols de toutes sortes ) ; Vous avez du remarquer à l'écran la forte présence de la fumée de cigarettes dans les deux camps.
La traque : Le tueur de petites fille , un certain Hans Becket ( personnage joué par Peter Lorre ) a passé plusieurs années dans un asile pour personnes malades mentales ; C'est en suivant cette piste donnée par un médecin enquêteur (l'ancêtre des profilers) que la police trouvera son adresse et perquisitionnera chez sa logeuse, une vieille dame sourde; L'inspecteur trouve dans la poubelle un paquet de cigarettes de la marque Ariston (ainsi que des papiers de bonbons ) et le commissaire Lohman fait lien avec une autre affaire : le meurtre d'une autre petit fille; A proximité de la scène de crime, on avait retrouvé des mégots d'Ariston. De plus, le tueur écrivait des lettres à la police dans lesquelles il se moquait d'eux : ces lettres sont analysées et Lohman va retrouver des traces de crayon rouge sur la tablette de la fenêtre au domicile du tueur. Les preuves sont donc accablantes et il ne reste plus au policiers qu'à attendre que Beckert rentre chez lui; Mais le même jour, il a voulu enlever une autre fillette et a été reconnu par le mendiant aveugle qui permet ainsi à une filature de mendiant, de suivre la trace du tueur. Il sera marqué d'un M à la craie à l'arrière de son manteau, marque qui va permettre de ne plus perdre sa trace. Capturé par la pègre, il est jugé dans une cave par un tribunal populaire qui, en dépit de la plaidoirie de son avocat, le condamne à la peine de mort .. Le jeu de Peter Lorre est remarquable : Il est à genoux devant ses bourreaux,semble torturé, se tord les mains , affiche un visage grimaçant et douloureux et il décrit les pulsions qu'il ne peut pas maîtriser. Il dit que les voix qu'il entend lui dictent chacuns de ses actes, mais il ne peut pas s'y opposer : "Ich kann nicht, ich kann nicht" hurle-t'il.
Une fin ouverte : La police arrive à temps et..le film se termine astucieusement en montrant le début du véritable procès de Beckert mais sans nous révéler la sentence .
Les questions que pose le film : ...