Tout d'abord l'amour est associé à la lumière avec  la métaphore de la femme /étoile au vers 3; Sans amour, le poète ensemble errer dans la nuit du tombeau ; Les souvenirs amoureux paraissent indélébiles à l'image edu front du poète "rouge encore du baiser de la reine" . Cette image, au second vers du premier tercet, mêle adroitement l'univers médiéval de l'amour courtois où les poètes -troubadours chantaient l'amour des grandes dames et l'univers mythologique dans la mesure où la reine se transforme, à la rime en sirène au vers suivant; la sirène marque l'ambivalence de la femme, à la fois source de bonheur pour les marins car leur chant est merveilleux mais également source de malheur car après avoir chanté pour eux, elles incitaient les hommes à les suivre au fond des mers où ils se noyaient. De plus, on retrouve dans Lusignan et la mythologie bretonne, l'idée de la femme serpent, la fée Mélusine condamnée à se transformer en serpent chaque samedi .

 L'amour est également évoqué sous la forme du mythe d'Orphée et d'Eurydice: cette dernière avait été capturée par Hadès le gardien des Enfers qui la retenait prisonnière et Orphée, a accepté de descendre aux Enfers, donc de traverser l'Achéron pour la ramener du monde des morts; il a du, pour ouvrir son chemin, charmer Cerbère le chien du maître des lieux; La poésie lui a donc permis de demeurer vivant, vainqueur et de revenir avec la femme aimée. Toutes ces références mythologique montrent à quel point l'amour guide les pas des poètes et dirige leur imagination. En effet, le dernier tercet montre clairement que la poésie se nourrit du sentiment amoureux: le poète est défini comme une sorte de musicien qui compose à partir des variations amoureuses:

 Le dernier vers du poème met en parallèle les "soupirs de la sainte' et "les cris de la fée"; Nerval montre , à travers ce balancement, deux facettes de l'amour : celui presque mystique qui lie l'homme à la femme qu'il vénère un peu comme une déesse; la dimension religieuse est présente avec le mot sainte alors que les cris de la fée peuvent être interprétés comme des cris de joie, de peur ou de colère. Un amour feutré s'opposerait donc à un amour qui se manifesterait de manière plus ostensible et le poète devrait accorder ses deux sons différents. Ainsi, l'amour inspire clairement le chant des poètes et s'apparente à ce soleil noir, autre manière d'exprimer le contraste, de  la mélancolie.

Nourrie des regrets amoureux, la mélancolie prend  aussi la forme d'une nostalgie d'un temps où l'amour était vécu et partagé et le poète aspire à retrouver les paysages de cet amour, les souvenirs avec la femme aimée; l'évocation du passé devient plaintive et alimente le champ lexical de la tristesse avec le coeur désolé du vers 7. 

 Faire renaître les souvenirs est à la fois un mal et une consolation: la poésie berce et blesse en même temps en transformant l'expérience vécue en matière artistique. La femme est partout présente dans ce sonnet, sous différentes formes et elle demeure l'inspiratrice principale, la Muse du poète.