déc.23
On ne voyait que le bonheur . Vite lisez le !
dans la catégorie le livre du mois
Grégoire Delacourt avait déjà signé un roman qui envisageait la cruauté d'une relation de couple minée par un phénoménal gain au loto : La liste de mes envies. Avec ce nouveau récit, il va bien au-delà .
Antoine a vécu dans l'ombre du départ de sa mère. " Ma mère nous a laissés là, comme trop de vaisselle dans l'évier, trop de linge dans le panier. " Un drame familial a mis fin à son enfance: le décès de sa petite sœur . " Et toute notre famille a implosé." p 39. Désormais il va prendre en charge le chagrin de son père qu'il noie dans l'alcool, la solitude de son autre petite sœur, jumelle de la disparue . Les années passent et Colette , la nouvelle compagne de son père , s'installe chezeux mais ils la rejettent farouchement , continuant à espérer que leur mère leur donne des nouvelles. Antoine grandit dans la haine de ce père qu'il considère comme un lâche. Les années passent et Antoine découvre à son tour les cruels mensonges de l'amour. Il aime Nathalie qui le trompe mais n'ose pas vraiment le quitter définitivement. Il perd son travail, se met lui aussi à boire de plus en plus et regarde , impuissant son père s'éteindre peu à peu. Jusqu'à la nuit où tout bascule: la nuit du chien, la nuit qui va décider de son destin et de celui de ses enfants. Comment peut- on accepter l'inacceptable,? Peut- on réparer l'irréparable et guérir de blessures qui nous rongent de l'intérieur ? Joséphine discute avec son psy des mots à employer pour définir le monstre. " Barbare, par exemple. J'ai dit qui n'a plus de morale, qui n'appartient plus à la civilisation. " Quand un père ne veut plus de vous, c'est forcément de votre faute. Longtemps j'ai pensé ça : je ne l'ai pas rendu heureux, je l'ai déçu, j'étais moche.." Joséphine cherche à comprendre et pose sans cesse la QH (question horrible).Vous irez sans peine au bout de ce récit haletant qui parfois vous laissera sans voix. Vous vous retrouverez sans doute dans les portraits des adolescents qui traversent le roman et vous y verrez peut-être vos parents avec un regard nouveau . "Ne me secouez pas, je suis plein de larmes " Cette citation d'Henri Calet donne bien le ton de ce roman que je vous recommande vivement.